08h35
Linda essuie la sueur sur son visage, puis ses cheveux avec une serviette moelleuse. Sa respiration est encore rapide, tandis qu’elle la laisse tomber sur la flaque sous son bureau, avant de se rasseoir calmement pour reprendre son écriture. La bibliothèque est toujours très calme tandis que la plume rapide de Linda trace des mots sur le papier du livre.
/Terranius est ton nom scientifique, mais nous t’appelons terranus. Tu es un petit insecte vert, allongé sur deux centimètres. Tes yeux noirs présentent une subtile touche verdâtre. Tes petites pattes, ainsi que tes fines antennes, sont attachées sur une carapace plus dure que l’acier. Ta bouche s’ouvre jusqu’à cent quatre-vingts degrés et possède des dents acérées. Tu manges les végétaux et les insectes morts, afin de les transformer en un engrais fertile sans aucune digestion. La substance que tu produis, double la qualité et la quantité de nos récoltes. Enfin, excepté les zones désertiques et glaciales, tout lieu te convient, pour cohabiter avec les tiens. Je te laisse te reproduire, cher ovipare asexué, qui vis près de dix années, en t’installant dans nos champs./
Mirina parlait souvent des terranus, elle disait qu’ils régleraient non seulement les problèmes liés à l’agriculture, mais que cela s’étendrait également à toutes les régions environnantes.
Les sens de Linda laissent place à ceux de Michel.
*** *** ***
Il esquive l’attaque en sixte de Mike avec une rotation, puis enchaîne avec une septime pour dévier l’octave de Richard et le repousser.
« Tu es devenu fort, Michel, mais ce n’est plus uniquement de l’escrime, ça ! C’est le mizuara ! »
« Tu as raison, Mike ! J’utilise le mizuara, mais avec ma touche personnelle. »
Michel attaque rapidement avec une série d’entailles multidirectionnelles, tandis que Mike tente de se protéger. Un croc-en-jambe de Michel le fait vaciller vers l’avant, tandis qu’une frappe du pommeau derrière la tête le met hors combat. Richard et Michel s’arrêtent alors que Katsuya se lève rapidement pour se rapprocher de Mike et l'examiner.
'Il n’a pas l’air de saigner, c’est bon signe.)
« Mike ! Tu m’entends ? »
(J’ai peut-être frappé un peu trop fort.)
« Comment va-t-il, Katsuya ? »
« C’est bon, Michel ! Rien de grave, il est juste inconscient. »
« Tu as fait de sacrés progrès, Michel, mais je ne vais pas me laisser battre facilement. »
(Je suis soulagé que Mike aille bien.)
« C’est devenu un duel maintenant, Richard ! »
« Exact, mais je n’ai pas du tout envie d’abandonner ! Au contraire, ça me motive encore plus. »
Katsuya sort Mike de la zone, puis le combat reprend. Richard enchaîne une série d’entailles que Michel esquive avec des gestes calculés et précis. Tous deux sont en sueur et leurs respirations sont rapides alors que leurs épées s’entrechoquent vigoureusement.
« Tu intègres le mizuara à ta technique si facilement ! »
« J’aurais déjà perdu sinon ! Esquiver me permet de visualiser vos ouvertures. »
« Je vois ça, mais ce doit être épuisant mentalement ! Je doute que Mizuki ait besoin de réfléchir. »
« Je suis d’accord ! Mais ainsi, je peux gérer mes parades, qui m’aident à contre-attaquer. »
Michel dévie une entaille diagonale en suivant le fil de la lame avec son épée, puis en profite pour frapper l’estomac de Richard d’un coup de poing qui le fait lâcher son arme et tomber à genoux.
(Je crois que je vais vomir mon petit déjeuner.)
« Tu es trop fort, Michel, bien joué. »
« Deux minutes de plus, et je m’écroulais aussi. Allez, prends ma main. »
Richard saisit la main de Michel qui l’aide à se relever, tandis que Katsuya et Mike se rapprochent.
« Je n’arrive pas à croire que je me sois fait assommer, mais félicitations, Michel ! »
« J’ai intérêt à m’entraîner durement, moi aussi ! Bravo pour ta victoire, Michel. »
« Merci ! Bon ! Je dois encore passer à la bibliothèque, pas trop sonné, Mike ? »
« Non, ça va ! File, nous, on va se poser cinq minutes à l’intérieur pour se reposer. »
« D’accord, à plus tard les gars. »
(C’était vraiment intense, mais j’ai beaucoup appris.)
Me voilà de nouveau guidé par les sens de Mizuki, qui est agenouillée devant Camille et Caroline.
*** *** ***
Les filles sont sur le chemin au nord du poste de garde.
« Bonjour Mizuki ! Tu es presque aussi belle que moi aujourd’hui. »
'Camille s’est fait des couettes, c’est mignon.)
« Bonjour ! Je viens de parler avec Walter et Nora. »
« Je suis contente que tu aies parlé avec papa et maman, Mizuki. »
(J’aime bien les cheveux courts de Caroline.)
« Je parie que tu ignores comment les aquinas font des bébés, Mizuki, tandis que moi, je le sais ! »
« Vraiment, Camille. Peux-tu me l’expliquer ? »
« Zut ! J’espérais que tu savais, car même Thomas l’ignore. »
(Leurs iris noisette s’accordent avec leurs cheveux bruns.)
« Est-ce que tu as demandé à Linda ? »
« C’est une super idée, Mizuki ! Caroline, direction la bibliothèque pour découvrir le secret ! »
Camille saisit la main de Caroline pour l’entraîner dans sa course effrénée, tandis que Mizuki se relève, puis suit le chemin en souriant. Après quelques minutes, elle arrive au poste de garde où Henri regarde une carte de la région accrochée sur le panneau d’affichage, tandis que Mizuki avance tranquillement.
« Bonjour, Henri ! »
Henri se tourne vers elle en entendant sa voix, puis marche d’un pas vif en s’exprimant joyeusement.
« Bonjour Mizuki ! Tu es magnifique avec cette tenue, une vraie beauté de la nature. »
D’un geste contrôlé, il la saisit par la taille, puis la soulève pour la faire tournoyer dans les airs.
(Henri est tellement fort ! J’adore quand il fait ça.)
« Merci, je suis contente qu’elle te plaise. »
Ils échangent un sourire complice, puis Henri la repose doucement au sol.
« Alors ! Yumi m’a dit que tu allais lui chercher des médicina ce matin ? »
« Oui ! Au fait, est-ce que Michel est déjà passé ? »
« Je l’ai croisé sur la place centrale, près de la boulangerie. »
« Il va sûrement à la bibliothèque. »
Katsuya sort du poste de garde en se grattant la tête, mais son regard se fixe rapidement sur Mizuki.
(Elle est encore plus belle que d’habitude, et cette tenue fait ressortir son teint clair.)
« Mizuki ? »
« Bonjour, Katsuya ! Ça va ? Tu n’as rien de cassé ? »
« Oui ! Non ! Je veux dire, ça va. »
(Son regard émeraude est sombre, mais si éclatant.)
« Hi hi, tu es toujours aussi amusant. »
(Katsuya a de beaux cheveux noirs.)
Mike et Richard sortent également, puis observent quelques secondes Mizuki et Katsuya.
« Salut, Mizuki ! Ça te dirait qu’on se fasse un petit match dans une semaine ? »
(Mike a une vilaine bosse.)
« Bien sûr, je suis partante ! »
« Bonjour Mizuki ! Comment vas-tu ? »
« Je vais bien, Richard, et toi ? »
(Il a vomi, on dirait. Michel a dû frapper fort.)
« Bien ! Discutons un peu, car je sens qu’on a plein de choses à voir ! »
« J’aimerais que vous me racontiez comment c’est passé l’entraînement avec Michel ? »
« Ce fut intéressant. Il a partiellement copié ton style, ce qui lui a permis de nous battre. »
« Mais ne va pas croire qu’on ne lui a pas tenu tête ! Il en a bavé ! »
« Je m’en doute ! Vous êtes tous très forts. »
(Tiens ! Katsuya s’est griffé la main.)
Les sens de Mizuki laissent place à ceux de Linda.
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