12h32

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Shana tremble de peur. Grigs la maintient agenouillée d’une main sur la tête.

« Sale monstre ! Comment oses-tu ? Si tu crois que je vais me laisser faire ! »

Elle se débat vigoureusement, mais les grikans la maintiennent à genoux.

(J’ai peur ! Je ne veux pas… À l’aide !)

Sa terreur me perturbe, mais… la présence de Mizuki m’est perceptible ! Comment ? Ce sont les sens de Shana qui guident mes perceptions et elle ne la voit, ni ne l’entend. Serait-ce le principe de la perception élargie ? Est-ce que c’est ce qui se passe ? C’est possible après tout.

« Ar aer pend saa pitie boe poar coto. » (Je vais prendre sa petite bouche pour commencer.)

Mizuki bondit depuis le sommet d’un arbre avec une détente incroyable et franchit plusieurs centaines de mètres avant de toucher le sol, puis se relève rapidement avec une roulade avant d’enchaîner une course frénétique en direction des grikans et de Shana.

(Qui est cette femme ? Elle est tellement rapide !)

Grigs lâche Shana et range son sexe alors que son regard dévorant n’a d’yeux que pour Mizuki.

(Cheveux ébène, yeux émeraude, celle que veut le Skar… Il me la faut !)

Mizuki, d’un pas chassé, esquive l'épée rouillée d'un grikan, puis effectue un puissant coup de pied retourné sans ralentir sa course. Ce dernier s’écrase la tête contre un rocher dans un fracas assourdissant.

(C’est impossible ! Ce grikan vient de voler sur plus d’une centaine de mètres ! Cette femme est si forte et agile ! Est-elle venue pour me sauver ? Ou est-ce juste le hasard ?)

(C’est étrange, je n’éprouve aucune peur. Pourtant, c’est la première fois que je me bats en combat réel, mais mon corps sait déjà comment réagir.)

(Avec elle, j’obtiendrais gloire et pouvoir ! Je serais adulé par des centaines d’esclaves.)

« Grag, pend fi chag, ar ga fi fem ! » (Grag, prends la charge, je veux la femme !)

« Ar mea ocupa, Grigs. Grikans ! Aec mota ! » (Je m’en occupe, Grigs. Grikans ! Avec moi !)

(Je pourrais neutraliser les grikans sans les blesser, mais je les tue sans hésiter. Pourquoi ?)

Un grikan décoche une flèche vers Mizuki. Elle l’esquive facilement d'une roulade avant, tout en saisissant une pierre au sol. Elle la projette d'un geste souple du poignet. Cette dernière perfore le crâne de son adversaire avant de toucher un arbre plus loin.

(Je ne sais rien des grikans, hormis leurs noms que j’ai lus dans un livre plus jeune.)

Shana observe Mizuki avec espoir, tandis que Grigs le fait avec envie.

(Je réfléchirai plus tard ! Pour le moment, cette femme a besoin de moi !)

Un autre grikan armé d’une massue court d’un pas vif vers Mizuki, tandis qu’un second soulève sa dague en s’approchant de Shana qui est encore à genoux.

(Je suis désolée… Papa ! Maman !)

Mizuki esquive d’un pas chasser, puis assène un violent coup de genou dans le crâne du grikan. Elle saisit sa massue au passage et la projette avec force sur la tête du second. Le sang verdâtre gicle sur le visage de Shana qui fixe Mizuki d’un regard déterminé.

(Sa vitesse et sa force sont exceptionnelles, mais je dois me concentrer !)

Shana observe les alentours pendant que les grikans restants se coordonnent pour encercler Mizuki.

(Je suis soulagée ! Elle n’a pas l’air blessée et ils ne s’occupent plus d’elle.)

Les sens de Michel prennent le relais sur ceux de Mizuki.

*** *** ***

Il regarde avec attention plusieurs croquis qu'a faits Etsuko.

« Tu as du talent, Michel, car ce design est unique ! Acceptes-tu de me céder les droits d’auteur ? »

« Bien sûr Etsuko, je n’en aurais rien fait de toute façon. »

« Merci, en échange je fabriquerai cette robe gratuitement. En plus, je te dois un service. »

« Comment ça ? C’est moi qui t’en dois un. »

« Ce patron va me rapporter beaucoup d’argent, et avec je pourrais agrandir ma boutique. »

« Tant mieux ! Tu le mérites et je suis content qu’il te soit utile. »

« Je vais devoir faire des essais pour la mettre au point et il faut aussi que j’affine les croquis. »

« Elle sera prête dans combien de temps ? »

« Un mois environ, et je déposerai ton amrure au poste de garde. »

« C’est parfait, Etsuko ! Mizuki pourra la porter pour le festival du premier jour de l’été. »

« C’est une occasion idéale en effet. »

« Aya, je retourne à l’entrée du village, tu veux venir ? »

« Une autre fois, Michel ! Je vais rester avec Yuki. Le livre qu’on lit est trop bien. »

(Je m’amuse bien avec Aya et j’aimerais bien qu’elle soit ma grande sœur.)

« D’accord, bonne lecture les filles. »

Mes perceptions passent sur les sens de Mizuki.

*** *** ***

Elle esquive une attaque verticale d’un quart de tour sur elle-même, puis d’un crochet du gauche brise la mâchoire de son adversaire.

(C’est horrible ! Je suis tellement violente, mais je me sens si bien.)

Mizuki esquive un grikan armé d’une dague d’un cent quatre-vingts degrés aériens, puis lui assène un puissant coup de pied derrière la tête.

(Elle s’est servi du premier pour en tuer un deuxième !)

(Ce n’est pas normal, j’ai envie de vomir devant la violence dont je fais preuve.)

(Elle les massacre ! C’est une bonne chose, car ces monstres ne méritent pas de vivre !)

Mes perceptions passent sur les sens d’Alice.

*** *** ***

Elle est la menuiserie qui est au rez-de-chaussée de la maison des Lapis. Alice montre fièrement un anneau sculpté dans l’ébène à Serge qui est vers la table en pierre.

(Les cheveux de papa ont la même couleur que les miens.)

« Tu en penses quoi ? »

« Ce n’est pas trop mal, Alice, mais affine un peu plus le centre en le ponçant. »

« J’ai essayé, mais je n’arrive pas à passer la toile correctement. »

« Si tu n’y arrives pas avec la toile, il y a une petite astuce. Regarde, tu prends une lime ronde… »

Serge enveloppe la lime de toile de ponçage, puis attache les extrémités avec de la ficelle.

(Je me demande ce que papa va faire ? En tout cas, son regard azur est vraiment beau.)

Serge place l’anneau dans un étau, entre deux cales de bois enveloppées de chiffon.

« Papa, comment tu t’es fait cette cicatrice au bras gauche ? »

« Un manque d’attention avec une scie, alors reste concentrée. »

(Alice a bien nettoyé les outils.)

Serge montre à Alice comment poncer efficacement avec des mouvements lents, mais précis.

(Le nez et les lèvres d’Alice sont aussi fins que ceux de sa mère.)

« À toi, jeune fille. »

« Je vois, avec cette méthode, ça va être facile, merci, Papa. »

(Je ne dois me rappeler le nettoyage.)

Serge laisse Alice s’exercer, mais la surveille pour corriger ses gestes.

« Je vois que tu te débrouilles ! Quand tu auras fini, aide-moi avec le montage de l’armoire. »

« Bien sûr, papa, tu peux compter sur moi. »

(Affiner demande de la douceur.)

Alice ponce méticuleusement l’anneau, alors que Serge commence à préparer des planches.

(J’espère que Sonia va rentrer avant la nuit et Charlotte est partie manger à l’auberge.)

Mes perceptions passent sur les sens de Grigs.

*** *** ***

Il regarde activement Mizuki. Elle reste calme alors que Grig semble paniquer.

(Il ne reste plus que deux grikans. Elle est vraiment forte ! Trouvé !)

Shana profite de leur distraction pour ramasser l’une de ses flèches sur le sol, puis bande son arc.

« Cerit uta moke ! Ar erit tuk, nor vok fit. » (C’est un monstre ! Je suis terrifié, nous devons fuir.)

« Noi ! nor vok vati noz firu. » (Non ! Nous devons venger nos frères.)

Grigs effectue une violente entaille horizontale en direction du ventre de Mizuki, qui recule d’un pas souple. Grig en profite pour essayer de la mordre avec ses dents pointues, mais elle l’esquive rapidement d’un puissant bond vertical.

« Tu vas payer ! »

Shana décoche une flèche qui transperce le crâne de Grigs, faisant gicler son sang verdâtre. Mes perceptions repassent sur les sens de Mizuki.

« Grigs ! »

Il s’écroule au sol, tandis que Mizuki écrase la tête de Grig en faisant retomber son poids sur lui.

(C’est horrible ! Comment ai-je pu être aussi violente ?)

Les sens de Michel prennent le relais.

*** *** ***

Il est assis sur son sac et observe l’horizon depuis l’entrée d’Hanakaze.

(Mizuki doit encore admirer le paysage. Parfois, c’est une vraie tête de linotte.)

Michel commence à effectuer des pompes plongeantes. Soudain, une nouvelle perspective s’ouvre.

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