13h49

7 minutes de lecture

Shana compte ce qui a été récupéré sur le corps des grikans, tandis qu’une présence discrète reste en retrait dans les bois.

« Quarante pièces de bronze et deux de fer. Tiens, Mizuki ! Prends-en la moitié. »

(Quelqu’un nous observe, mais il n’a pas l’air méchant.)

« Je n’en ai pas besoin, garde-le. »

« Merci ! Au fait, d’où viens-tu exactement, Mizuki ? »

« Du village de Hanakaze. Il est situé à cinq kilomètres à l’est, tu veux m’y accompagner ? »

« Je ne peux pas laisser les corps de mes compagnons, mais… »

« Je dirais aux gardes de venir chercher leur corps. En plus, on pourra discuter en chemin. »

« D’accord… mais au fait, quel âge as-tu ? »

Les filles empruntent le chemin tout en discutant. La tristesse de Shana et la dualité de Mizuki me sont perceptibles. Soudain, un souvenir me revient à l’esprit et Mirina disait :

Chaque créature possède une utilité, Noran.

C’est ça, je suis Noran, et nous cherchions à rétablir l’environnement sur Terre !

« J’ai quinze ans et mon anniversaire est le vingt-un luminea, comme celui de mon frère Michel.

« Comment as-tu appris les arts martiaux ? »

« C’est mon papa qui me les a enseignés en même temps que le yoga. »

« Après t’avoir vu en action, je suppose que tu pratiques régulièrement ! »

« Exact ! J’ai même développé mon propre style que j’ai nommé : mizuara. »

« Est-ce lié à ton prénom ? Je veux dire, Mizuki, mizuara, c’est assez proche. »

« Je n’avais pas fait attention, mais non. Je l’ai appelé ainsi, car c’est le nom d’une plante. »

« Une plante ? »

« La mizuara est très rare ! Je l’ai vu dans un livre de botanique que j’étudiais avec Yumi. »

« Comment est-elle ? »

« Clémente et cruelle ! Elle ne se laisse toucher que par ceux qui ne lui souhaitent aucun mal. »

Malgré ce qui vient de se produire, les filles s’efforcent de sourire, et discuter les apaisent.

« Ses pétales incandescents irradient le ciel. Bon ! C’est ton tour, Shana, parle-moi de toi ? »

Le chemin bordé d’arbres et de ronciers en fleurs est bien entretenu.

« Je suis née dans un hôpital de la capitale. Il y a seize ans, le seizième jour de nympha. »

« Donc en été ! J’adore cette période. Il fait super chaud, et c’est parfait pour se baigner. »

« Je suis d’accord ! Mon père est un célèbre aventurier de rang platine. Il s’appelle Alaric. »

« Mon papa aussi était aventurier avant, mais maintenant, il a son plus grand trésor ! »

« Qu’est-ce que c’est ? Une grosse somme d’argent peut-être, ou un titre de noblesse ? »

« Moi et Michel ! Du coup, il ne veut plus être aventurier ! Et ta maman, qu’est-ce qu’elle fait ? »

« Ma mère est la propriétaire du ‘Palais Au Mille Saveur’ de la capitale. Elle s’appelle Esther. »

Je me souviens de mon prénom, et du fait que j’étais un Chishiki. ‘Un gardien de la connaissance’, l’une des cinq races anciennes créées génétiquement en l’an 2463 juste après les Eien et les Hahaoya. Je suis né beaucoup plus tard, en l’an 2696.

« Thomas m’a dit que la capitale était loin d’Hanakaze, tu as dû faire un voyage impressionnant ? »

« En effet ! Environ trois cents kilomètres. Au fait, qui est Thomas ? »

« C’est le professeur de l’école de Hanakaze ! Est-ce que tu peux me décrire la capitale ? »

« Célestia est immense et s’y perdre est facile ! Le restaurant de ma mère est mon lieu préféré. »

« Esther a l’air d’être une super cuisinière. Moi, je ne suis vraiment pas douée en cuisine. »

« Maman est impressionnante, en effet ! Je compte reprendre son restaurant plus tard. »

« C’est super, mais est-ce qu’il y a d’autres choses intéressantes à la capitale ? »

« Il faudrait des heures pour la décrire, donc je vais te faire un résumé. »

Mizuki écoute attentivement Shana, alors que les filles continuent de marcher tranquillement.

« Il y a la grande place où les artisans et les nobles sont installés. »

« Hanakaze aussi a une place centrale, mais ce sont les commerces qui y sont installés. »

« J’ai hâte de voir ça ! En haut de celle-ci, il y a le grand escalier qui mène au palais royal. »

« Combien… Une minute, je crois que Henri m’a dit un jour qu’il y travaillait dans sa jeunesse… »

« Henri ? »

« C’est le chef des gardes d’Hanakaze, il est vraiment grand et tellement musclé ! »

« Il doit faire une sacrée impression. »

« Les gens s’entendent bien à la capitale ? Annie m’a dit une fois que c’était dur de communiquer. »

« La plupart ne se connaissent pas, mais les relations sont cordiales. Puis-je savoir qui est Annie ? »

« C’est la coiffeuse et esthéticienne de Hanakaze, et aussi la femme d’Henri !

Mizuki affiche un large sourire de fierté en regardant Shana.

« Moi, je connais chaque habitant de mon village ! »

« C’est génial de bien connaître les gens ! »

« Mais je ne vois pas tout le monde chaque jour, sinon je n’aurais plus rien le temps de faire. »

« Hi, hi ! C’est normal ! Laisse-moi te parler de l’animation dans les rues grâce aux lampadaires. »

« C’est quoi un lampadaire ? »

« C’est un grand poteau avec au sommet une lanterne en verre contenant un globe. »

« Comment ça marche ? »

« Il est alimenté par un cristal d’ERA, qui est chargé avec l’élément de lumière. »

« Je ne comprends pas tout, mais c’est pas grave ! Qu’est-ce qu’il y a d’autres ? »

« Les tavernes et les théâtres sont très appréciés des habitants et des voyageurs. »

Ce cristal est similaire à une batterie auto-rechargeable. Ils sont extraits à partir de certains types de créature, mais j'ignorais qu’il était exploitable.

« Il y a aussi le plus grand temple du monde où la déesse Mirina est vénérée. »

« Un temple ? Nous ont prient n’importe où, car Mirina s’en fiche. »

« Je suis d’accord, le bâtiment est destiné aux fidèles qui veulent partager leur foi. »

Shana prend la main de Mizuki dans la sienne et lui sourit.

« D’ailleurs, il est très fréquenté, mais maman n’y va jamais et dit toujours : »

Mizuki sourit en retour tout en l’écoutant attentivement.

« Ce n’est pas une déesse qui va me nourrir, moi ou ma famille. »

« Je suis d’accord avec Esther, mais pourquoi ils ne partagent pas leur foi n’importe où ? »

Alors que Shana s’apprête à répondre, Mizuki prend la parole.

« Désolée, ma question est bête, car après tout chacun a le droit de prier Mirina comme il le désire. »

« Ne t’excuse pas, Mizuki, je comprends ! Enfin, il y a la guilde. Le lieu le plus emblématique. »

Mizuki continue d’écouter avec attention.

« Tout le monde y vient, que ce soit pour demander de l’aide ou pour en proposer. »

« C’est cool, mais qu’est-ce qui t’a poussée à devenir aventurière, Shana ? »

« Je cherche mon père. Il a disparu il y a quatre ans. »

« Je peux voir à ta posture que tu es assez forte, mais que tu manques de souffle. »

« Tu m’as analysée, on dirait ! »

« Tu sais s’il va bien ? »

« Aucune idée, mais je suis ses traces ! Allez, parle-moi un peu plus de ta famille ? »

« D’abord ! Mon frère Michel est intelligent, beau, musclé, et c’est un épéiste extrêmement doué. »

« Je vois, un garçon charmant. »

« Il mesure cent soixante-quinze centimètres. »

« Six de plus que moi, d’ailleurs on fait la même taille, non ? »

« Perdu, j’en mesure un plus. Michel est gentil, prévenant, sociable. »

« Il n’a que des qualités, on dirait. »

« Il est parfois un peu manipulateur, mais dans le bon sens, car c’est toujours pour aider. »

« Est-ce qu’il te ressemble physiquement ? »

« Pas vraiment, ses cheveux ont la couleur du jais et ses iris sont ébènes. »

« Michel ressemble plus à ton père ou à ta mère ? »

« Papa lui ressemble, mais c’est avec Émilie que Michel a le plus de points communs. »

« Émilie ? Est-ce le prénom de ta maman ? »

« Non, c’est la maman de Michel. »

« Donc tu es sa demi-sœur ? »

« Légalement, je suis sa sœur adoptive. »

« Comment ça ? »

« J’ai été trouvée à l’entrée de Hanakaze quand j’étais bébé et papa m’a adoptée. »

« Donc Émilie est ta mère adoptive ? »

« Non, elle est morte lors de l’accouchement de Michel, j’ai été trouvé six jours plus tard. »

« C’est triste, mais je comprends mieux. Comment était la maman de Michel ? »

« Elle était très jolie, d’ailleurs Michel a un portrait d’elle dans sa chambre. »

« Au fait, vu que tu as été adoptée, est-ce que tu aimerais rencontrer tes parents biologiques ? »

« Oui, mais j’ai papa et Michel ainsi que mon village, donc je ne suis pas pressée. »

« Si tu décides de partir un jour, on pourrait voyager ensemble ? »

« Je ne suis pas encore prête pour ça, mais je te préviendrai si un jour je le fais. »

(Je suis curieuse au sujet de mes parents biologiques, mais ce n’est pas le moment.)

Aucun doute, j’ai bien créé le calendrier. Maintenant, je me retrouve dans le futur en tant qu’observateur d’un autre Chishiki, mais j’en étais un aussi, donc ce ne devrait pas être possible.

« Mizuki, tu crois qu’on pourrait s’arrêter un instant vers la rivière ? »

« Bien sûr, tu as sûrement besoin de te laver le visage et de te changer. »

« En effet… »

(Mizuki a sûrement senti que mon urine...)

J’ai créé le nouveau calendrier en deux mille sept cent six, j’avais dix ans. Il est reparti de zéro sur une base plus efficace que la précédente, qui comble les défauts de l’ancien modèle en s’ajustant automatiquement. D’ailleurs, l’apparence de Mizuki, n’est pas aléatoire, j’ai eu la même impression avec Miki. J’en suis convaincu, ce sont des Hahaoya, comme Ayame. Meita suggérerait d’ailleurs un lien filial, c’est une forte possibilité. Les sens de Pete prennent soudain le relais sur mes perceptions.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire MirinaIshiki ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0