14h24

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Sans se lever, Mizuki regarde calmement le lynxéard qui l’a attaqué pendant sa course. La rivière s'écoule calmement, tandis qu'une légère brise fait bouger les feuilles des arbres.

(Il est mignon avec ses oreilles et sa queue pointues, et j’aime bien ses yeux flamboyants.)

Mizuki est très calme.

(Il affiche un regard prédateur, mais son pelage noir est tout boueux.)

« Comment ça va, tu te sens mieux ? Tu veux qu’on joue ? »

(En tout cas, je suis contente de ne pas l’avoir blessé gravement.)

Le lynxéard bondit brusquement dans un arbre avant de s’enfuir dans la forêt en bondissant.

« Eh, où vas-tu ? »

(J’espère que je ne l’ai pas traumatisé en le frappant.)

Shana arrive doucement près de Mizuki, qui se retourne tranquillement.

« Avec qui est-ce que tu parlais, Mizuki ? »

« Avec le lynxéard qui m’a attaqué ce matin quand je faisais la course avec un lupis. »

« Tu es incroyable ! Savais-tu qu’un lupis peut courir jusqu’à 300 kilomètres par heure ! »

« Celui que j’ai affronté ne pouvait pas aller aussi vite dans les bois. »

« Oublions ça ! Peux-tu me parler un peu plus de ton père ? »

« Papa est un épéiste de cinquante-un ans qui peut utiliser la foudre, et c’est le chef de Hanakaze. »

« Il doit être très fort. Les combattants qui ont développé leur ERA sont très demandés. »

« Je ne comprends pas comment ça fonctionne ni pourquoi on ne peut pas tous l’utiliser ? »

« C’est assez complexe, mais je vais essayer de te l’expliquer ! »

Shana commence à réfléchir, tandis qu’elles reprennent leur marche.

« Voyons, tout d’abord, chaque personne naît avec une quantité fixe. »

« Elle est de combien ? »

« C’est variable d’une personne à l’autre, mais plafonné à 999. »

« Qu’est-ce qui se passe si on n’en a pas ? »

« Tout être vivant en possède, mais certains ont un quota inférieur à dix. »

« Est-ce qu’on peut augmenter ce chiffre ? »

« Non, même avec de l’entraînement, c’est impossible. »

« Comment ça marche quand on ne peut pas détecter la quantité qu’on possède ? »

« C’est un cas extrêmement rare et je n’en connais aucun, donc je ne peux pas te le dire. »

« Maintenant, tu en connais un. Ma quantité d’ERA n’a pas pu être détectée. »

« Peut-être de l’ERA interne, j’ai entendu dire que certains ont un flux enfoui qui ne circule pas. »

« Je suis spéciale, c’est cool. »

« Je me renseignerai pour toi à l’occasion, même si ça prendra du temps. »

« Merci Shana, j’ai hâte d’en savoir plus à ce sujet, mais dis-m’en plus ! »

« Les éléments se dénombrent en six catégories : feu, eau, vent, terre, lumière, et ténèbre. »

« Est-ce que la magie de foudre fait partie d’un élément ? »

« Elle est formée avec les éléments de base de la terre et du feu. C’est une magie de niveau deux, en revanche : la glace combine l’eau et le vent, tandis que l’ombre réunit la lumière et les ténèbres. Enfin, il y a beaucoup d’autres combinaisons possibles. »

L’ERA est une technologie biologique qui fonctionne sur les connexions endormies du cerveau. Il s’active avec l’aide d'un composé chimique présent dans le corps.

« Donc papa est encore plus fort vu qu’il a deux éléments ! »

« Exact, mais comme il s’est spécialisé, sur sa carte d’aventurier on compte uniquement la foudre. »

« Mais, il peut utiliser les deux, non ? »

« Peut-être, mais cela exige une excellente mémoire, car on ne doit pas oublier un seul mot. »

« Je ne comprends pas. »

« Chaque formule exige une suite de mots précis, avec la bonne intonation dans la prononciation. Il est difficile de tout retenir, donc les mages utilisent des bâtons pour stocker des formules. »

« Pourquoi, entraîner ceux de niveau deux alors ? »

« Ce ne sont pas les mêmes éléments, donc leur utilité au combat dépend du but recherché. »

« Tu peux m’en dire plus ? »

« Les éléments sont définis à la naissance, de un à deux. Les Magiya en possèdent jusqu’à trois. »

(Hum, le soleil est déjà haut. Michel doit être rentré depuis un moment.)

« Qu’est-ce qui ne va pas, Mizuki ? »

« Je me dis juste que j’ai perdu mon pari contre Michel, donc il va falloir que je mette une robe. »

« C’est si terrible que ça pour toi ? Je n’aime pas en porter, mais ça m’arrive d’en mettre. »

« Je ne sais pas. J’ai toujours détesté l’idée d’en porter. »

« Dans ce cas, demande à Michel d’annuler votre pari. »

« Non ! Un pari est absolu et doit être respecté ! Au fait, Shana, c’est quoi ce pendentif ? »

« C’est un cadeau de mon père, il me l’a offert quand j’avais six ans et je ne m’en sépare jamais. »

Mizuki s’arrête brusquement et pointe du doigt un terrain étroit au milieu des fourrés. Un panneau indique : La forêt du guerrier pacifique.

« Regarde, Shana, c’est la zone d’entraînement naturellement harmonieuse que j’ai créée. »

« La forêt du guerrier pacifique ? Pourquoi ce nom ? »

« Parce qu’ici, on ne se bat pas. On s’entraîne ! C’est là, que j’ai perfectionné le mizuara. »

« Comment tu as fait pour monter les troncs dans les arbres, et bouger ces grosses pierres ? »

« Michel et papa m’ont aidé, mais c’est moi qui ai imaginé les obstacles. »

(Le visage de Mizuki est tellement expressif.)

« Est-ce que ça va ? Quelque chose a l’air de te perturber ? »

« Je repense au massacre des grikans. Je m’en veux d’avoir été si impulsive. »

« Ne te sens pas coupable, les grikans sont des monstres, et tu m’as sauvée. »

« Merci, Shana ! Allez, je vais te faire une démonstration. »

« Attends ! Tu ne dois pas rentrer pour ton pari ? Et les corps de mes compagnons ? »

« J’ai déjà perdu mon pari et les corps ne vont pas s’envoler. En plus, on a besoin de se détendre. »

« Tu n’as pas tort. J’ai besoin de me vider la tête. »

Mizuki pose rapidement son sac, puis se dirige au début du parcours. Elle saute dynamiquement d’une pierre à l’autre en évitant les rondins.

(Sa manière de se déplacer est impressionnante.)

Shana l’observe attentivement, Mizuki fait de même tout en avançant.

(Il y a au moins trois mètres entre chaque pierre. Et les rondins empêchent de sauter haut, mais ça n’a pas l’air de gêner Mizuki.)

(Shana me regarde attentivement, c’est cool.)

Mizuki arrive devant une liane et la grimpe avec aisance sans les pieds.

(Elle monte si vite, mais c’est tellement haut !)

Mes perceptions passent sur les sens de Linda.

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