16h33

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Mizuki remonte vers le poste de garde. Après un court délai, elle arrive dans la cour. Henri regarde une carte de la région et Mizuki s’approche de lui par derrière.

(Je suis contrariée, mais je vais me calmer.)

« Est-ce que ça va, Henri ? »

Henri se retourne avec calme et l’observe.

(Elle a l’air frustrée.)

« Bien sûr, et toi Mizuki, tu as pu trouver les médicina ? »

« Oui, mais j’ai besoin de ton aide. J’ai tué des grikans qui ont attaqué des aventuriers. »

« Des grikans ! Est-ce que tu vas bien ? »

(Ce n’est pas bon s’il y en a dans la région.)

« Ça va, je n’ai rien, mais seule Shana a survécu. Je l’ai ramené au village et confié à Michel. »

(Je dois m’assurer qu’il n’y a pas de survivants le plus tôt possible, mais Mizuki n’a pas l’air blessé c’est le plus important.)

« Où est-ce que ça s’est produit, et combien de grikans y avait-il ? »

« La clairière de l’autel du dernier sacrifice. Je dirais une vingtaine de grikans, mais on a laissé les corps sur place, et il y a aussi ceux des compagnons de Shana. »

(Ce n’est pas bon signe, j’espère qu’il n’y avait aucun éclaireur camouflé.)

« J’irai chercher les corps des compagnons de Shana à l’aube. »

« Henri… Je m’en veux d’avoir tué les grikans, même si Shana a dit que je ne devrais pas. »

« Shana a entièrement raison, ne t’en veux pas et n’hésite jamais à le refaire. »

« Mais tuer, ce n’est pas bien ! »

(Je ne veux pas faire de mal aux êtres vivants, pourquoi j’ai fait ça.)

« Pour les grikans c’est différent, ce sont des monstres cruels et sanguinaires. »

« Est-ce qu’on va enterrer leurs corps ? »

(J’espère que ce sentiment va passer.)

(Mizuki n’a pas à se sentir coupable.)

« Non, les vulturis viendront les manger sans rien laisser. »

« Je sais, mais est-ce bien ? »

(Je dois passer à autre chose, me morfondre ne changera rien.)

« Ils ont leurs propres traditions et coutumes et ce n’est pas à nous de nous en mêler. »

(Il faut que je m’occupe l’esprit.)

« D’accord, je comprends, je dois aller voir Yumi. À plus tard. »

« Bien sûr. »

(Je vais demander à Léa et Lucas d’aller s’assurer qu’il n’y a pas de survivants.)

Mizuki emprunte avec calme une ruelle sur la droite, tandis que les sens de Shana prennent le relais sur mes perceptions.

*** *** ***

Elle traverse la place centrale avec Michel, les marchands rangent leurs affaires. Ils empruntent une ruelle étroite, alors que les sens de Kuroki me guident de nouveau.

*** *** ***

Il transpire et frappe rapidement l’acier pour lui donner forme. Michel ouvre la porte en souriant et invite Shana à entrer dans la pièce, chaude et bruyante.

« Content de te revoir Michel. Bonjour mademoiselle. Je termine ça et je suis à vous. »

Kuroki continue de frapper l’acier avec vigueur, puis le refroidit rapidement dans un seau d’huile bouillante, avant de plonger vigoureusement la lame dans un seau de poudre de fer émincé.

« C’est l’épée que tu comptes m’offrir, Kuroki ? Elle est magnifique, par contre la poudre de fer va se coller à la lame et la rendre très dure et tu vas devoir la réchauffer deux fois plus si tu fais ça. »

« Exact, mais ça va augmenter sa résistance et son tranchant de façon exceptionnelle. »

(Il a l’air de vraiment s’y connaître en forge.)

« Comment sais-tu ça, Michel ? »

« Kuroki m’a formé à la forge pendant deux ans et j’ai acquis de nombreuses notions grâce à ça. »

« Après l’avoir affûté, j’ajouterai une couche de bronze pour renforcer le tranchant. Je vais la forger en une seule pièce afin de créer un équilibre parfait, mais comment t’appelles-tu, jeune fille ? »

(Kuroki est très calme.)

« Je m’appelle Shana Elliot. Je suis heureuse de faire votre connaissance. »

(Shana me rappelle Alaric.)

« Moi aussi, mais parle-moi un peu de toi. »

« Je suis une aventurière de seize ans et j’ai grandi à Célestia. »

(Je vais juste écouter attentivement Shana, pour le moment.)

« Je vois, mais quel est ton rang et ton expérience ? »

(La ressemblance est troublante.)

« J’ai atteint le rang fer et j’ai neuf mois d’expérience. »

(Michel a l’air attentif, on dirait.)

« C’est impressionnant, mais au fait, Michel, as-tu trouvé le minerai d’argent ? »

(Super, je peux en apprendre plus sur Shana.)

« Bien sûr. »

Michel pose doucement son sac chargé devant lui, puis sort le minerai ainsi que l’émeraude.

« Impressionnant, ce minerai est pur et cette émeraude est magnifique, comment l’as-tu obtenu ? »

« J’ai affronté un géomorphe qui m’a attaqué et l’émeraude était sur lui. »

« Tu as battu un géomorphe tout seul ! Dans ma jeunesse, j’en ai affronté un, mais ont étaient six. »

« C’est incroyable ! Tu as l’air aussi fort que Mizuki. Battre un géomorphe seul est un exploit. »

« C’est grâce à Mizuki, je me suis servi des techniques d’esquive qu’elle m’a montrées. »

« Je suis impressionné que tu t’en sois servi pour améliorer tes compétences. »

« Merci ! Au fait, Shana, comment fonctionnent les rangs des aventuriers ? »

« Le bronze représente les débutants, le fer est réservé à ceux qui ont validé un examen théorique et pratique, l’argent pour ceux qui ont accompli des exploits impressionnants, pour l’or cela nécessite d’affronter des situations extrêmes, et enfin, le platine est quasiment impossible à atteindre. »

« Est-ce qu’il y a une vérification sur les personnes que la guilde accepte ? »

« Uniquement l’âge qui est de quinze ans minimum. »

(Je cerne mieux ce que papa m’avait dit quand j’ai voulu rejoindre la guilde à mes treize ans.)

« Ce système a un défaut. Si ceux recrutés ne sont pas physiquement ou mentalement prêts. »

« Oui, tu as raison. »

(Ça aurait évité la mort de Karl, Alain et Émi.)

« La discussion est intéressante, mais aller au salon, et je vous rejoins dès que j’ai terminé. »

« D’accord, suis-moi, Shana, c’est par là. »

(Je suis impatient de mieux connaître Shana.)

Les sens de Mizuki redeviennent mes perceptions.

*** *** ***

Elle longe le sentier derrière la forge, tandis que Marc le remonte en tenant la main de Clarisse. Le registre de Linda indique qu’ils ont quatre-vingt-trois ans.

« Vous venez de chez Yumi, est-ce que vous avez encore mal au dos ? »

« Un peu, mais avec les soins de Yumi, c’est supportable. Alors, qu’as-tu fait aujourd’hui, Mizuki ? »

« C’est une longue histoire, Clarisse. J'apporte des médicina à Yumi. Je te raconterai plus tard. »

« Mizuki, dis-moi, comment as-tu fait pour développer le mizuara ? »

« J’ai beaucoup observé les mouvements des animaux pour m’en inspirer. »

« C’est intéressant. Je ne pensais pas qu’on pouvait développer un tel savoir ainsi. »

(Les vêtements de Mizuki sont tout tachés… Ça a dû être dur pour elle aujourd’hui.)

(Elle doit être fatiguée.)

« On va rentrer, passe nous voir quand tu veux. »

« D’accord, Marc. »

(J’adore Marc et Clarisse, ils sont super gentils, même si leurs visages sont très ridés.)

Mizuki continue de marcher avec calme en laissant Marc et Clarisse repartir. Après quelques minutes, elle arrive devant la maison de Yumi, puis pousse la porte. Elle entre et retire rapidement ses chaussures avant d’aller dans le salon où Yumi est assise dans son fauteuil à bascule. Mizuki pose son sac près du canapé en face, puis s’assoit en souriant.

(Ses vêtements sont très sales.)

« Alors Mizuki, as-tu trouvé les médicina ? »

« Oui, je te les ai apportés. »

(Yumi adore ce fauteuil, qui était à son père.)

Mizuki ouvre son sac avec calme, puis sort les médicina et les donne doucement à Yumi. Elle les examine méticuleusement en les manipulant avec soin.

« Merci, Mizuki. Elles sont magnifiques, mais est-ce que tu te rappelles leurs utilités. »

« Elles sont utilisées pour leurs propriétés anti-inflammatoires, analgésiques et antiseptiques et servent également pour traiter les infections fongiques et les affections cutanées telles que l’eczéma et le psoriasis. Enfin, pour les transformer, on fait sécher les feuilles avant de les broyer pour créer des préparations topiques qui peuvent également servir pour des bains thérapeutiques ou des compresses. »

(Les plantes sont tellement fantastiques et ont un pouvoir extraordinaire.)

« C’est très bien, tu as de la mémoire et de la rigueur, d’ici quelques années tu pourras me succéder, mais je vais aller nous préparer du thé et ranger les herbes. Est-ce que tu veux bien passer la soirée avec moi ? »

(Mizuki est très attentive, en plus d’être rigoureuse et passionnée.)

(Super, j’ai trop faim, car je n’ai rien mangé depuis ce matin.)

« Bien sûr, Yumi, avec plaisir. »

Mirina disait toujours que les plantes étaient une des clés de notre santé.

« Laisse-moi t’aider, Yumi ! »

Les sens de Michel guident mes perceptions.

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