74. A l'assaut

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Mathias

Je souris en entendant Ysée bougonner alors que je retire doucement mon bras d’autour de sa taille pour jeter un œil à l’heure qu’affiche ma montre. J’ai à peine le temps de le faire qu’elle se retourne déjà pour se lover contre moi. Je pourrais la trouver collante, la repousser… La vérité c’est que j’ai juste envie de la serrer contre moi et de profiter encore de sa chaleur, alors je ne me fais pas prier et l’enlace étroitement. Évidemment, difficile de poser mes mains sur son corps sans avoir envie de caresser sa peau qui se couvre de chair de poule au fur et à mesure que je m’y promène. Je pourrais m’y faire, à ce genre de réveils… mais je ne me fais pas trop à l’idée que ça devienne une habitude. Déjà, ce n’est pas vraiment le moment de penser à ça, et ensuite… A quoi bon ne serait-ce que l’envisager ? Ysée et moi passons plus de temps à nous piocher le nez qu’à vivre ces moments-là. Ysée et moi vivons dans deux pays différents. Ysée est insupportablement excitante, me tient tête comme personne, m’agace et m’attire comme pas possible. C’est trop explosif pour être serein, même si j’adore me fritter avec elle, la voir s’agacer alors que tout son être dit le contraire de cette jolie bouche.

Je soupire et tente de sortir du lit sans réveiller ma partenaire nocturne, mais elle s’étire comme un chat alors que je m’assieds sur le rebord du lit. Je souris en la voyant papillonner des yeux et dépose un baiser sur ses lèvres. Tendre… Beaucoup trop tendre pour une nuit qui n’était que du sexe, ce qui me perturbe une seconde. Qu’est-ce que je fous avec elle ?

— Tu devrais te reposer encore, il est tôt. On part dans une petite heure.

— Une heure ? Cela veut dire que tu as encore le temps pour un petit plaisir, non ? répond-elle en faisant glisser ses doigts sur mon torse.

Je souris en attrapant malgré tout sa main pour la bloquer sur le matelas, fais courir ma bouche dans son cou et descends jusqu’à venir mordiller l’un de ses jolis tétons.

— Pas le temps, ma belle… On a du matériel à préparer et… il faut qu’on parle stratégie au petit déjeuner.

Elle ne répond pas tout de suite et noue ses bras autour de mon cou tout en s’amusant à frotter sa poitrine contre mon torse. Sa bouche trouve la mienne et le baiser que nous partageons est loin de ce que j’ai pu connaitre avec mes différents plans cul. Il me rappelle ceux que Justine… Non, il ne faut pas que je pense à ça maintenant. C’est un chemin trop dangereux à explorer.

— Je vais me lever aussi et vous aider, finit-elle par dire alors que je suis parvenu à la repousser légèrement.

— T’es sûre ? Il est tôt et la journée risque d’être longue, soupiré-je en promenant mes doigts sur son flanc, la faisant frissonner.

— Je suis bien réveillée, là, de toute façon, si tu vois ce que je veux dire. Et on dirait que je ne suis pas la seule.

Sa main s’est saisie de mon sexe qui en n’est en effet pas au repos et elle se met lentement à le caresser en déposant de petits baisers sur mon visage.

— Dire que j’essayais d’être un gentleman, Madame la Ministre, et tu veux encore te servir de moi ? Tu vas me mettre en retard, en plus, grondé-je en la retournant comme une crêpe pour l’allonger sur le ventre. Tu es la tentation même, Ysée.

Je ne lui laisse pas le temps de bouger et m’installe sur ses cuisses en attrapant ses poignets pour les remonter au-dessus de sa tête. Je souris en la sentant soulever son bassin et me penche pour l’empêcher de gesticuler en faisant courir ma bouche sur sa nuque et ses épaules. Maintenant ses bras d’une main, je glisse l’autre entre le matelas et elle pour empaumer sa féminité déjà humide. Je frotte ma paume contre son clitoris tout en plongeant un doigt en elle, bien trop excité pour me lever à présent.

— Je devrais te coller la fessée pour n’en faire encore une fois qu’à ta tête, Madame la Ministre, chuchoté-je à son oreille.

— Vas-y, fais-toi plaisir, me répond-elle en se trémoussant sous moi. Je ne suis pas sage du tout, comme tu peux voir.

— Ne bouge pas, sinon je te jure que je ne m’occupe pas de toi ce matin.

Je descends rapidement du lit pour récupérer une capote dans ma veste et profite du spectacle quelques instants. Ysée docile, c’est suffisamment rare pour s’y attarder. Et ce cul bombé, cette chute de reins vertigineuse. Il est clair que ce joli postérieur ne sortira pas de ce lit sans avoir été lui aussi le centre de mon attention, et je commence par y planter délicatement mes dents avant de l’embrasser, récupère un oreiller que je glisse sous ses hanches en souriant.

— Merde, aucune rébellion ? Tu vas bien, Ysée ? ricané-je en enfilant le préservatif.

— J’obéis à tes ordres, Chef, me répond-elle en écartant un peu plus les jambes.

Je m’agenouille entre elles et promène mes mains sur ses globes en souriant, effleurant son intimité du bout des doigts à plusieurs reprises.

— J’ai pas l’habitude, j’aurais presque des regrets à te fesser, du coup, lui dis-je d’une voix rauque en m’exécutant pourtant une première fois, lui tirant un gémissement qui fait tressauter mon sexe.

— Oh ! Tu as osé ! s’écrie-t-elle en faisant mine de se libérer de mon étreinte.

— Avoue que tu as adoré ça, chuchoté-je à son oreille en m’enfonçant lentement en elle.

— Jamais, je n’avouerai, mais ne t’arrête surtout pas ou je jure que je t’arracherai les mains.

— Ne pas m’arrêter de quoi, Ysée ? De te prendre, ou de te fesser ?

Je joins le geste à la parole, me retirant pour mieux retrouver son antre chaud et humide, puis en faisant à nouveau claquer ma paume sur sa fesse. Merde, elle est tellement excitante que je ne sais pas comment je fais pour garder un minimum de self-control.

— Les deux, gémit-elle en s’empalant à nouveau contre moi.

Je ne me fais pas prier et m’exécute, moi aussi très obéissant. Je vais et viens en elle avec fermeté, agrémente le tout de quelques fessées qui la font se resserrer autour de ma hampe déjà au supplice, nichée dans son étroit fourreau. Ses gémissements sont de délicieux appels à la luxure, tout autant que son corps qui me rend fou. Je doute que la maisonnée ait un quelconque doute sur ce que nous faisons à cet instant, mais je m’en fous totalement et je finis même par la redresser pour plaquer son dos contre mon torse, libérant cette divine bouche de l’oreiller. L’une de mes mains glisse entre ses cuisses, l’autre cajole ses seins tandis qu’elle cherche ma bouche et la trouve sans difficulté. Je suis au bord du précipice et m’acharne presque sur son clitoris pour la faire chuter avant moi, et je râle en la sentant se contracter autour de mon sexe, ma jouissance appelée par la sienne. C’est presque violent et je peine à la maintenir droite tandis que les spasmes du plaisir nous traversent.

— Tu vas me tuer, soupiré-je en m’allongeant finalement, l’entraînant contre moi.

— J’espère surtout que ce n’est que le début, Beau Blond. Ne va pas prendre trop de risques tout à l’heure, je veux que tu me reviennes en un seul morceau.

— Arrête de t’inquiéter pour moi, et tu as intérêt à te tenir à carreau de ton côté.

Je plante mes lèvres sur les siennes et nous sursautons tous les deux en entendant frapper à la porte. Retour à la vie réelle.

— Mat, t’es réveillé ?

— J’arrive ! bougonné-je en me levant finalement pour m’habiller après m’être débarrassé du préservatif. Tu me mets en retard, Madame la Ministre, je ne te félicite pas.

— Dis-moi encore une fois que tu regrettes et je te promets que tu ne verras plus mes fesses que dans tes rêves, me répond-elle du tac au tac en se levant, me laissant admirer son magnifique corps nu.

— Qui a dit que je regrettais ? ris-je. Tu ne tiendrais même pas cette menace, tu aimes trop que je m’occupe de ce petit cul, avoue.

— Si tu crois que je ne suis pas capable de tenir, tu te mets le doigt dans l'œil, Mathias. Ne me provoque pas, tu risquerais de t’en mordre les doigts !

Je ricane en sortant de la chambre et lève mon majeur en direction de Jérémy, planté en haut des escaliers, un sourire goguenard planté sur le visage. Je suis vraiment à la bourre et fais l’impasse sur le petit déjeuner pour préparer le matériel avec les gars qui sont déjà en bas lorsque j’y arrive. Evidemment, ça chuchote, ça rigole, mais je n’y fais pas trop attention et tente de me sortir Ysée de la tête pour me concentrer sur la journée. Voilà une chose plutôt complexe, surtout qu’elle se promène dans les parages lorsque nous nous installons au salon pour mettre au point notre stratégie d’attaque. Comme si elle savait qu’apparaître dans mon champ de vision suffisait à me déstabiliser. Oui, je crois que je suis définitivement dans la mouise…

Son sourire aguicheur se mue en une moue moins légère lorsque nous nous équipons. J’aimerais vraiment pouvoir la rassurer, parce qu’elle semble s’inquiéter pour l’équipe, même si son regard revient très souvent sur moi. Je ne peux pourtant rien promettre, surtout que la Gitane nous laisse le camp le plus étalé du coin à attaquer, à l’arrache, sans préparation. Disons que ce n’est pas le genre de missions sans risque, même si j’ai connu pire.

— Tu sais que tu es mignonne quand tu t’inquiètes, chuchoté-je une fois près d’elle en vérifiant mon arme.

— Tu sais que tu es moins sexy quand tu te la joues paternaliste ? me murmure-t-elle avant d’ajouter. Mais putain que tu restes attirant quand même, Joli Soldat.

— Je sais, je sais, me vanté-je en bombant le torse. Fais pas semblant, je suis sûr que tu adores l’uniforme, petite coquine, et que même mon côté paternaliste t’excite.

— Disons que quand je te vois habillé comme ça, je suis prête à aller t’attendre dans la chambre et recommencer immédiatement nos folies. Pour le reste, ça me donne juste envie de te frapper et te torturer.

— Si la torture comprend cette jolie bouche sur certaines parties de mon corps, je vote pour, souris-je en l’attirant contre moi après avoir passé mon fusil dans mon dos. Pour le reste, j’ai hâte de te retrouver dans la chambre.

— Fais attention à toi, Mathias. Vraiment…

Je pose mes lèvres sur les siennes pour faire taire l’inquiétude que je lis dans ses yeux et la serre dans mes bras sans me soucier des ricanements dans mon dos.

— Il reste des armes dans la caisse, prends ce qu’il faut pour ton frère et toi, et reste à l’abri dans la cave avec Dita et lui. On ne sait jamais. Je ne sais pas pour combien de temps on en a, mais je te promets de faire attention. J’ai une grosse dizaine d’années d’armée dans les pattes, ce n’est pas une petite mission de rien du tout qui va m’achever. Au pire tu joueras mon infirmière et ça pourrait bien m’exciter.

— Je te jure que si tu ne rentres pas, je viens te chercher !

Je l’embrasse une dernière fois avec un poil de voracité, envahissant sa bouche de ma langue, et sors rapidement de la maison. Mon majeur est encore de sortie en voyant clairement Jérémy et Sébastien se foutre de moi.

— Pas de commentaire, sinon je sens que je vais oublier de surveiller vos arrières, grommelé-je. On y va.

Le trajet à pied en direction du camp ennemi se fait dans un silence lourd. Chacun se concentre, tente de faire abstraction de tout ce qui ne concerne pas cette mission qu’Ysée a qualifiée de mission suicide, peut-être à juste titre. On verra bien, mais je compte faire tout mon possible pour ramener l’équipe à la maison et mon cul est inclus dans le package.

L’adrénaline pulse dans mes veines lorsque nous nous séparons pour entourer le camp. Je jette un œil à ma montre en arrivant sur ma position, sors les grenades de mes poches et patiente jusqu’à l’heure prévue, aux aguets. Dégoupiller ces petites bombes est d’une facilité déconcertante, et la première qui retentit de l’autre côté m’indique que l’assaut est lancé. Qui vivra verra, comme dit toujours ma mère. Espérons que j’aie l’occasion de voir.

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