Le cube

13 minutes de lecture

La transhumanité ne cherche pas l’amélioration de l’Homme, mais son remplacement.

Javier Bayllem, philosophe de la transhumanité

Secteur 2

Appartement de Waldo Sirce

Déjà dix bonnes minutes que nous nous étions quittés avec Angelo. Je venais d’engloutir ma deuxième tasse de mazout, à la température idéale cette fois.

Les infos continuaient de tourner en boucle, en une muette ritournelle tragi-comique, sur l’écran virtuel s’étalant au mur. J’avais demandé à Tom de mettre le tout en sourdine. Je souhaitais penser par moi-même.

L’empressement des pontifes du Conso à propos de cette enquête me laissait songeur, et je ne pouvais m’empêcher de ressasser les mauvais pressentiments qui me tourneboulaient. Tout cela me refilait un drôle goût dans la bouche.

Notre Consortium ne marchait jamais sur les plates bandes chinoises. Condition sine qua non de leur tolérance à notre endroit. Alors pourquoi un tel changement dans la procédure ? Pourquoi chercher à rompre l’équilibre ?

Le SEC n’était pas un service officiel, mais une police parallèle servant les intérêts d’un consortium technologique. Nous étions tolérés et parfois associés, mais seulement après-coup, et à la demande exclusive du Ministère de la Sécurité. D’ailleurs, le “Pacte de Saine Entente” répartissait nos rôles de façon claire. L’état chinois conservait tous les pouvoirs régaliens et, depuis que SpecieZ était parvenu à maîtriser l’intrication quantique, il nous laissait la puissance technologique.

Angelo m’avait dit, à maintes reprises déjà, que je devais arrêter avec ces ruminations, car je n’y entravais que dalle. Plus doué que moi en politique, il me rappelait constamment qu’en matière de pouvoir, il ne s’agissait pas de comprendre comment les choses s'équilibraient ? Ni de savoir selon quels critères les prérogatives étaient réparties ? Mais de connaître celui qui disposait de la suprématie réelle.

“Le pouvoir arrête le pouvoir” affirmait-t-il (il tenait sans doute ça d’un philosophe des Lumières). Selon lui, la puissance véritable était entre les mains de ceux qui se savaient capable d’empêcher leurs dirigeants. La suite ne devenait qu’une subtile histoire de compromis, de compromission et par la force des choses, d’acceptation. À un niveau plus élevé, la continuation évidente du jeu social hypocrite auquel notre espèce s’adonnait quotidiennement. Tout le monde faisant croire à l’autre qu’il était ce qu’il consentait à laisser apparaître, dans un interminable bal masqué grotesque.

Le Pacte de Saine Entente s'avérait être la partie visible d’un jeu de dupes, une construction fragile dont les chinois pensaient être les fondations. Alors qu’en réalité, SpecieZ détenait la pièce maîtresse de ce château de cartes. La clé de voûte qui maintenait en place tout l’édifice s'appelait "intrication quantique".

Pour Angelo la chose était entendue. Dans ce jeu de faux-semblants, le Consortium disposait de beaucoup plus de pouvoir qu’il ne le laissait paraître. Et l’état chinois le savait très bien. D’ailleurs le Pacte répondait à sa volonté.

D’après mon boss, il restait cependant une question en suspens. Quand le Consortium déciderait de prendre vraiment le pouvoir ?

A chaque fois, en guise de conclusion, Angelo me conseillait d’arrêter de m’en faire. J’étais payé pour renifler, pas pour penser.

Il n’empêchait que les idées tourbillonnaient toujours. Je voyais de gros nuages noirs qui s’amoncelaient. Je sentais même l’air chargé d’ozone du gigantesque orage qui approchait.

Tout cela me redonna mal au crâne. Je n’avais pas pris mes médocs depuis hier soir. J’allais vite en avoir besoin.

Je pris le temps de m’habiller. Dans mon petit placard, je choisis les vêtements les plus clairs et couvrants. Depuis peu, j’en avais trouvé teints au dioxyde de titane. Je n’oubliais pas d’enfiler ma combinaison en biosteel. Elle n’était pas inutile, contre certaines armes archaïques employées par les improD qu’il m’arrivait de croiser dans les zones orange ou grises.

Sur la table basse en plastique recyclé, je récupérai ma boîte de pilules. À l’intérieur j’y trouvai mes deux derniers tranZ. Deux petits triangles blancs, aux bords biseautés, qui attendaient sagement qu’on vienne les chercher. J’allais pouvoir passer la journée avec ça, mais dans la soirée je ne couperais pas à une visite chez le Farma.

J’en pris un, et je l’avalai, tout en ingurgitant ma troisième grosse dose de café chaud. La douce amertume du breuvage, et la promesse des effets calmants du médoc, finirent de me réveiller. Je frissonnai. Opérationnel, enfin.

— Tom éteins l’écran et prépare la robocar s’il te plaît.

— Je garde en mémoire l’appel de Monsieur Perada ou je l’efface Monsieur ?

— Tu peux l’effacer.

— Bien Monsieur.

De toute façon un support externe conservait déjà notre conversation, une habitude archaïque, prise à la suite d'un incident survenu deux ans plus tôt. Mon précédent strappho avait surchauffé et perdu l’ensemble de mes données. Du moins si j'en croyais les explications fournies par les techniciens du Consortium. Une obligation, aux vues de mes compétences en la matière.

Ils parvinrent à récupérer la quasi totalité des Data. Cependant, cela restait un tas informe de 0 et de 1 et le temps nécessaire pour les convertir en données lisibles me manquait. On me fournit un nouveau serveur bracelet, plus léger, avec à l’intérieur un servCom aux performances consifdérablement augmentées.

Depuis je me méfiais du nuage, et je conservais sur un nano SSD toutes mes conversations, mes rapports, mes photos, mes films. Tout était enregistré deux fois. Les nanoS ne prenaient pas de place, et l’essentiel de ma vie se nichait dans une boîte en résine de la taille d’un paquet de cigarettes. Je ne préférais pas y penser davantage, même si je savais que mon existence tenait sur du sable.

Je tenais à cette habitude, même si elle coûtait cher, elle me donnait l’illusion d’avoir une vie privée. Avec mes médocs et mon Fouineur, elle comptait parmi mes lignes de dépense les plus élevées. Mon consortium ne les prenait pas en charge. Mais avais-je le droit de me plaindre ? Il payait tout le reste, et mes cent mille ren versés mensuellement me servaient d’argent de poche.

— Pardon de vous déranger Monsieur mais vous avez reçu un colis cette nuit.

Tom avait pris la parole sans que j’eus à la lui donner. Acte rarissime, symptomatique d’un oubli de sa part dans la liste de tâches matinales à accomplir. Son programme autonome le permettait.

— Et tu me le dis maintenant ?

— Pardon Monsieur mais ce n’était pas une action prioritaire.

— Ah bon. Et selon quels critères je te prie ?

— Le colis est anonyme Monsieur.

— Analyse.

— Aucun risque Monsieur.

— Bien, alors déverrouille la colibox.

Trois mois plus tôt, un colis avait pété à la gueule d’un Renifleur pas loin d’ici. Le pauvre type avait perdu son flair au pire moment. Le Consortium améliora le programme de détection des servCom après ça, mais les risques demeuraient.

Le cliquetis caractéristique de la gâche magnétique se manifesta dans le mur de la façade côté rue. Un petit claquement de langue quasi imperceptible, déclenchant l’ouverture d’une porte blindée de la taille d’un écran de vingt pouces. Le fond de la colibox se déploya à l’intérieur de l’appartement, comme une courte passerelle de vaisseau spatial.

Le plateau métallique portait une petite boîte en carton recyclé, vierge de toute inscription, mais dégageant une forte odeur de papier mâché. Ses rabats scotchés à la hâte illustraient un travail d'humain non spécialisé.

Une vie sans risque ne valant pas le coup, je décidai de l’ouvrir sans cérémonie, sur la petite table basse du coin salon.

À l'interieur, un petit cube noir, de la taille d'une balle de golf, patientait. Je trouvai la comparasion amusante. Un anonyme m'offrait un cube de golf.

Il ne pesait pas grand chose, me paraissant plus léger que mon strappho. Une cinquantaine de grammes pour le moins. Imprimé d’un seul bloc et aussi lisse qu’une surface vitrée. Le matériau le constituant ressemblait à du plastique. Il ne disposait que d’un unique bouton sur une de ses faces.

Je le manipulais avec précaution pour l’examiner sous tous les angles, quand mon mon regard saisit une inscription sur le carton d’emballage.

Mes poils se dressèrent lorsque je lus, à l’intérieur d’un des rabats, une phrase écrite à la main que je connaissais par cœur. “Fortes fortuna juvat”. Du latin. La devise préférée de mon père. “La fortune sourit aux audacieux”.

— Qui a déposé ça Tom ?

Mon servCom ne répondit pas tout de suite. Il lui fallut bien cinq ou six secondes.

— Il m’est impossible de répondre Monsieur.

— Comment ça ?

— Le colis a été déposé par un drone anonyme Monsieur.

— Tu te fous de ma gueule ?

— Je ne peux pas Monsieur. Mon programme est bridé. Aucune insolence ne m’est permise.

— Que disent les Data des caméras de surveillance ?

— Rien de plus Monsieur. Elle confirme que le drone était anonyme. Pas d’immatriculation, ni numéro de série.

Effacer les Data signalétiques n’était pas à la portée de tout le monde. Une opération risquée, car illégale.

— Qu’est-ce que c’est ? demandai-je à Tom, sans me rendre compte que ma question manquait de précision. Mais cela ne le gêna pas. Il progressais à grand pas dans son apprentissage.

— Les Data convergent vers un prototype développé par AmaZing Monsieur. Sans plus de données.

— Un prototype de quoi ? Explique-toi je te prie.

— Pas de données supplémentaires à ce propos Monsieur. Je n’ai trouvé qu’une photo de très mauvaise qualité d’un dispositif ressemblant, dans des archives vieilles de deux ans. Dans un dossier crypté “Espionnage” et un sous-dossier “Prototypes AmaZing”. J’en arrive donc à la conclusion que c’est un prototype développé par AmaZing.

Les mises à jour quotidiennes du programme d’intelligence autonome de Tom, affinaient ses capacités hypothético-déductives. Il lui arrivait même de me surprendre pas la subtilité de certaines de ses remarques.

Il n’avait plus rien à voir avec le premier modèle de servCom dont j’avais hérité à l’issue de mon coma. Je pouvais désormais lui parler normalement, sans prendre la peine d’appliquer l’ancienne syntaxe rudimentaire, primitive, verbe à l’infinitif et complément d’objet.

Tom appartenait à la dernière génération d’ordinateur servile développée par le Consortium. Une machine de la taille d’un ongle implantée dans un bracelet connecté. Grâce à son processeur quantique de dix gigahertz, il effectuait les calculs à une vitesse prodigieuse. Relié à une base de données algorithmée pouvant filer le vertige au plus chevronné des funambules, le servCom répondait à toutes les questions. Son programme d’intelligence autonome comprenait un module de lissage comportemental et un autre de traitement automatique du langage naturel. Ces fonctionnalités lui permettaient de s’adapter aux subtilités de notre langue, ainsi qu’à nos émotions.

Il m’arrivait d’oublier que Tom restait une machine à mon service. À certains moments, nous vivions même des instants de franche camaraderie.

Le programme de servCom obéissait aux trois lois de la robotique.

Bien sûr, je ne comprenais absolument rien à tout cela. Mais là aussi, j’avais tenu à ce qu’un technicien du Consortium m’éclairât sur les fondamentaux. Il restait néanmoins de grandes inconnues, notamment ces histoires de lois de la robotique.

Tom qui me rassura, un jour que je lui demandai d’effectuer des recherches à ce propos. Il ne pouvait s’en prendre à moi, il devait m’obéir, il développait des stratégies pour se tenir hors du danger.

Pour résumer, je ne risquais rien de sa part.

Je mis mes hologlasses avant de les activer. Peut-être que la nanoCam intégrée permettrait de mieux y voir.

— Tom, scanne le cube en plurimod s’il te plaît.

Je maintins mon regard en direction du petit appareil, attendant que le servCom effectuât les balayages multi-spectres demandés. L’affaire dura à peine dix secondes. Les résultats annoncés ne me surprirent pas.

— Les analyses infrarouge et ultraviolet ne révèlent rien de plus Monsieur. Le scan thermique montre que l’appareil n’est pas en marche.

Cela ne m’aidait pas vraiment. Le cube de golf pouvait être quantité de choses : un serveur quantique, une télécommande, un détonateur, une boîte à musique, le dernier sex-toy à la mode. En l’absence de données suffisantes, la prise de décision ressemblait à un pile ou face très risqué, à un colin maillard au bord d’une falaise.

La devise en latin, qu’on avait pris la peine de rédiger à la main à l’intérieur du carton, me confortait néanmoins dans l’idée que l’appareil ne représentait aucun danger. Je devais le voir comme une sorte d’épreuve, un cap ou pas cap lancé par quelqu’un qui me connaissait très bien. Néanmoins, pour l’heure, la raison du défi m’échappait ?

“La fortune sourit aux audacieux” devint, au fil du temps, la signature de mon père. Un tic de langage. Un gimmick. Il le répétait plusieurs fois par jour, quelle que fut la situation, quel que fut son auditoire. Il lui arrivait même de le prononcer dans d’autres langues.

En lisant la devise, je fus surpris de voir à quel point ce souvenir demeurait vivace.

J’attrapai le cube et pressai sur l’unique bouton.

Je n'entendis ni explosion, ni musique.

L’appareil commença à vibrer. Un frémissement doux similaire à un petit souffle au creux de ma main. Une caresse légère et tiède. Devenu lumineux, le cube apparaissait nimbé d’une aura bleutée.

Je prêtais une attention tout particulière aux différents sons de l’appartement. Je ne remarquai rien d’inhabituel. Le cube de golf n’avait déclenché aucun dispositif caché.

— Tom, effectue un nouveau scan.

— En plurimod Monsieur.

— Oui bien sûr.

— Bien Monsieur. Les scans indiquent que l’appareil est en marche.

Par moment, Tom me fatiguait.

Avec tout ça, je n’avais toujours pas pris la direction de l’hôtel où s’était fait refroidir notre astrophysicien. Vu mon temps de réaction, j’allais encore me faire taper sur les doigts par Angelo.

Jouer les Renifleurs zélés n’était pas une habitude, et encore moins un désir profond de ma part. Mais il existait une frontière entre tirer au cul et saboter. Une limite que je ne devais absolument pas franchir. Jusqu’à présent le Consortium s’était montré patient, cependant pour combien de temps.

Je n’y couperais pas, je devais y aller.

Pour me motiver je fis comme d’habitude, je me dis que je n'agissais pas pour moi, mais pour ma sœur Natacha.

Je me dirigeai vers la porte du mur de la cuisine, celle qui donnait sur le petit garage. J’attrapai mon chapeau au vol et enfilai ma cryoveste. Avec les chaleurs actuelles, impossible de faire sans. Je glissai le cube de golf dans une des poches.

En le sentant à peine frémir contre ma hanche, je me demandai qui me l’avait envoyé et surtout ce que sa mise en route venait de déclencher. D’une certaine façon, j’avais hâte de savoir.

Je n’allais pas être déçu.

Le moteur électrique de la robocar tournait, silencieux comme une brise matinale sur le lagon. Une satel 32, la dernière produite par notre Consortium. Formes élégantes, habitacle spacieux et modulable. Pilotée par servCom en mode autonome avec drône d’observation 3D intégré et système défensif. Un outil de propagande au service du Conso. Un leurre pour attirer de futures recrues.

Je l’aimais bien. La technologie pouvait aussi avoir du bon. Et dire qu’il fut un temps où j’appréhendais de me séparer de mon antique voiture thermique. L’Algorithme avait raison et tout cela était mieux pour la planète.

Tandis que le rideau métallique du garage remontait, je me préparais à encaisser le choc.

Mes mains agrippèrent les accoudoirs de mon fauteuil. La lumière brillante du jour submergea l’habitacle de la robocar et mes globes oculaires prirent feu. Chaque photon prenait le temps d’embrasser mes rétines. Je plissai les yeux qui s’emplirent de larmes et serrai les mâchoires. Je ne goûtais guère ces civilités empressées et familières.

Par bonheur, après ces nombreuses formules de politesse, mes lentilles photochromiques prirent le relai et décidèrent de jouer les entremetteuses. Les embrassades devinrent plus respectueuses. La douleur fit place à l’inconfort. La drogue commençait à produire ses effets. Il m’aurait été possible de subir une transoPération afin de gommer mon handicap mais je tenais à mes yeux d’origine. Leg parental obligeait.

Je pris le temps de vérifier que mon arme et mon badge étaient toujours dans la boîte à gants sécurisée. Rassuré, je demandai à Tom d’assurer la conduite et de prendre la direction du secteur 4. Je lui commandai de conserver la vue extérieure sans changer l’ambiance graphique de l’habitacle. Il n’y aurait pas de balade à Rome ou à Vienne aujourd’hui. J’insistai pour qu’il emprunte les zones les plus fréquentées. Inutile de se presser.

Le ciel d’un bleu limpide contrastait avec la grisaille des bâtiments. Dehors ce n’était qu’une succession de monolithes noirs, gris, blancs. Un labyrinthe de verre et de béton d’où jaillissaient par moment des enseignes monumentales indiquant une clinique de transoPération, un temple transHumaniste dédié à l’Algorithme ou un centre de transFert. Des lieux aussi fréquentés que l’Atacama à cette heure-ci. Pour le dire autrement, les transHu ne courraient pas les rues.

En revanche, les nombreux pornoshops qui agrémentaient le secteur faisaient le plein.

Je ne pus m’empêcher de sourire. Le Consortium vantait les mérites de la transHumanité, mais le succès n’était toujours pas au rendez-vous. Il existait un monde, pour ne pas parler de galaxie, entre le fait d’apprécier les plus-values de l’augmenTation et le passage à l’acte via de douloureuses transoPérations. Ô faiblesse de la chair !

Bien sur, depuis toujours, ils existaient ceux qui acceptaient de souffrir au nom de leur ego hypertrophié, pour un simple souci d’apparence, pour un pénis ridiculeusement petit ou des seins désespérément plats. La quête suprême de la jeunesse éternelle. La coupe de la vie sans finitude. Il suffisait de voir les listes d’attentes, longues comme des vers solitaires, sur les planning des chirCom pour s’en convaincre.

Malgré tout, cela restaient des opérations admises. Rien à voir avec l’amputation voulue d’un membre, pour son remplacement par une prothèse bionique aux capacités augmentées, ou l’énucléation pour gagner une neuroCam. Quant au transfert de conscience, on vouvoyait la science-fiction, sans compter que cette dernière coûtait son pesant de renminbi.

Imperturbable à mes préoccupations de cul-plat, la robocar suivait avec patience le flot de la circulation, qui prenait des airs de défilé de chenilles processionnaires. Sur les trottoirs des nuées de proD se bousculaient, pour rejoindre leur lieu de travail, ils croisaient leurs homologues qui rentraient chez eux, non sans faire une halte dans un pornoshop. Tous se soumettaient, tels des dévots, à la vieille tradition des trois huit. Un quota de sommeil pour pouvoir produire et prétendre à un bonheur balisé ou comment gagner son droit de vivre dans la ruche en contribuant à l’accumulation des Data.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire Ruben Saïd Faneen ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0