Montrez-moi votre badge

13 minutes de lecture

Si vous ne pouvez pas faire mieux que la machine, devenez-en une.

Nels Kumo, fondateur de SpecieZ

Secteur 4

Zone bleue

Même si elle n'avait subi aucun dégâts, après l'indépendance Oumane fut reconstruite en totalité. Le projet du Grand Monarque, héros de la Guerre de Partition, mégalo, mort et momifié depuis au moins huit ans. Selon lui, Oumane pouvait devenir la cité-état modèle du Pacifique Sud. Une ville moderne, ouverte sur le monde, riche et magnifique. Un laboratoire pour les consortiums.

“Nec pluribus impar” vantait la propagande. Elle ne se trompait pas. Oumane était à nulle autre pareille, un amas de pustules de béton, de verre et d’acierq que d'immenses machines vomissaient quotidiennement.

Jadis si belle, avec ses maisons coloniales, ses parcs et ses jardins, ses plages, Oumane était devenue une métropole hideuse, dont la réimpression par des méca3D autonomes traînait depuis dix ans. À part son plan en damier, de l’ancienne ville il ne restait rien. Même les noms de rue avaient été effacés. Il fallait avouer, qu’ici, personne ne les avait jamais vraiment connu.

Il ne restait que des secteurs numérotés et des zones de couleurs, des rues plus larges et les bâtiments plus hauts. Le tout apparaissait fade, froid et sans âme, une insulte à l'harmonie. Mais comme personne ne prenait le temps de regarder le décor, pourquoi s’encombrer ? D’ailleurs, qu’était-ce que la beauté au juste, sinon une simple illusion dans notre tentative d’apprécier le monde. Un pur moment d’égarement subjectif.

Je n’activai pas le mode URGENCE. Je détestais sa sonnerie stridente. Une plainte métallique qui vous vrillait les oreilles, et accélérait votre rythme cardiaque au-delà du raisonnable. Je traversais donc pépère les secteurs deux et trois. Je souhaitais conserver l’illusion d’être toujours en congé.

Le secteur 4 détenait le statut du secteur le plus laid de tout le territoire oumanais. Fâcheuse condition pour une zone touristique.

Situé au sud de la grande presqu’île, il englobait les quartiers autrefois habités par les classes sociales aisées, à proximité de belles plages de sable blanc.

Peu avant la reconstruction, la montée des eaux faisant loi, tout le rivage avait été bétonné.

Avec la pollution, le sable prit de méchantes teintes grisâtres et plus personne ne se baigna dans cette partie du lagon, devenue une soupe de plastique aux reflets bleutés.

La réimpression qui suivit, n’améliora rien. À Oumane, on ne savait pas tirer la leçon des erreurs passées.

Fin 2023, tous les anciens bâtiments furent détruits et les dernières collines arasées. On aménagea une longue promenade sans arbres (ils consommaient trop d’eau) qui suivait le rivage. On construisit de grandes avenues et de longs boulevards qui se télescopaient en des carrefours démesurés. On édifia une myriade d’hôtels, de restaurants et de boutiques, pour les proD étrangers en quête d’exotisme.

On pensa à tout. Sauf peut-être à une chose, Oumane n’attirait plus personne, telle une vieille péripate, fardée comme un clown et parée de beaux atours, qui n’excitait pas grand monde.

Les embouteillages de robocars rythmaient les moments clé de la journée. Le matin, quand tous les proD travaillant dans le secteur embauchaient en croisant ceux qui terminaient leur service. Le midi, quand tous les proD, de statut intermédiaire ou majeur, se battaient pour déjeuner dans les rares restaurants servant une nourriture acceptable, à des prix raisonnables. En fin d’après-midi, quand le ballet du matin s’inversait.

À la nuit tombée cependant, lorsque le secteur revêtait ses habits chamarrés, il semblait plus beau. La lumière dispensée par les lampadaires et les projecteurs biolum éblouissaient les lieux avec une telle intensité, qu’on finissait par oublier leur laideur. À ce moment et à cet endroit, Oumane dégageait alors une exubérante beauté.

Grâce à son système de guidage autonome, la robocar arriva sans encombres sur la scène du meurtre.

L’événement avait eu lieu à deux pas d’un carrefour imposant et à une centaine de mètres de la plus grande plage d’Oumane.

Le Fidèle, un hôtel haut de gamme pour touristes proD très fortunés, dans le coin le plus hype du secteur 4. Un suppositoire de verre et de métal, qui s’étirait sur près de 400 mètres. Le point culminant de la ville. Une construction sensée provoquer le vertige, quel que fut l’endroit d’où on la regardait. Une ode à la mégalomanie.

Un large périmètre d’exclusion rubalisé, aux allures de fleur, avait été mis en place pour tenir les curieux à l’écart. Ils s’agglutinaient comme des fourmis en quête de sucre autour de cette corolle, munis d’antiques périphes, de leurs derniers strappho et hologlasses, pour ne rien manquer de cet événement exceptionnel. Les crimes ne pullulaient pas dans une zone bleue.

Au centre de la corolle, une douzaines d’agents du MSE, en combinaison de protection intégrale, s’agitaient comme des pistils par grand vent. Après avoir défini la zone d’exclusion, ils l’avaient quadrillée en espaces plus réduits que chacun scannait avec minutie. Une flottille de drones miniatures, j'en comptai une dizaine, survolait les enquêteurs et les curieux. Véritables colibris mécaniques, ils butinaient d’un point à un autre de la scène de crime et de la foule, sans rien manquer de ce qui se déroulait cinq mètres en dessous d’eux.

Un des pistils, aussi chevelu qu'un un moine zen, paraissait plus grand que les autres. Il semblait aussi très affairé, n’hésitant pas à s’agenouiller pour effectuer ses relevés. Il jetait des coups d’œil réguliers aux autres, sans exprimer le besoin de leur parler pour que ceux-ci refissent une mesure ou changeassent d’endroit. C’était l’agent Lena Dwarcolovna.

— Tom range toi sur l’espace libre à ta droite. Tu restes en veille et tu libères Doddd. Concentre-le sur la foule présente, qu’il fasse un relevé complet des identités.

J'enfilai mes gants et vérifiai la présence de mon arme dans mon holster d’épaule. Le cube de golf frémissait toujours ma poche de veste.

— À quelle hauteur dois-je libérer Doddd Monsieur ?

— Tu le places au-dessus des autres drones, ça doit faire six mètres je penses. Oh, j’allais oublier. Active mes hologlasses et enregistre tout en résolution maxi.

— Bien Monsieur.

Pour avoir le droit d’entrer dans le périmètre interdit, je dus présenter au bleu en faction mon badge de Renifleur. Je préférais ce comportement ringard au port d'une puce ou d'un tatouage. Même pour effectuer mes achats.

Il avait l’allure d’un premier de la classe, avec sa tignasse soigneusement peignée, et ses hologlasses trop grandes pour lui. Des lunettes intelligentes rondes. Le zig aimait l'originalité. Un vrai pionnier. Harold Lloyd me contrôlait. Surtout rester impassible, cela pourrait casser mon image.

On ne lui avait pas encore délivré son matériel sur mesure, et sa combinaison moulante paraissait trop lâche. Elle flottait sur lui comme un emballage sur une glace en train de fondre. Je le sentis quelque peu frustré de ne pas pouvoir me scanner, aussi regarda t-il avec attention ma pièce d’identité et la plaque en nickel qui la jouxtait.

Je détestais le motif de cette plaque, inspiré du logo du conso, un chien assis qui fixait une sphère rouge contenant un Z aux allures d’éclair. C’était d’un kitch affligeant. Le mariage raté d’une vieux label de musique et de symboles nazis.

En revanche, j’adorais les réactions, toujours empruntes de respect maladif, que suscitaient cette plaque chez les proD. Là où j’aurais aimé voir de la révulsion, il n’y avait qu’une obséquieuse déférence.

Il paraîtrait que chaque peuple eut les dirigeants qu’il méritât. Je le vérifiais tous les jours.

À sa vue Harold se raidit, pencha la tête, replia le petit porte-feuille en cuir élimé et me le tendit en s’inclinant.

Je me dirigeai vers l’agent consciencieux.

Parler avec un augmenT me causait toujours le même sentiment de malaise. Quelque chose de semblable à voir un mouton à 5 pattes, ou surprendre ses parents en pleine partie de galipettes lorsqu’on rentrait trop tôt du ciné.

Lena était un sphinx du nouvel ordre, une créature colossale mi-humaine, mi-composants électroniques. L’agent chef Dwarcolovna, du Ministère de la Sécurité de l’Etat chinois, était une augmenT de niveau 1. Elle appartenait au club des modifiés définitifs, des plus qu’humains, des transHu.

Ses muscles surdéveloppés n’avaient rien de naturels. Ils étaient le résultat de transoPérations très coûteuses et élaborées. Depuis trois ans, l’humanité ne se contentait plus d’utiliser les stéroïdes pour créer ses champions. Elle était désormais capable de faire repousser les nerfs, d’imprimer les os et de tisser entre elles les fibres musculaires et synthétiques. Elle pouvait également reprogrammer l’ADN.

L’intrication quantique repoussait toutes les limites au-delà même de l’imagination. La Singularité à l’œuvre. L’Homme devenu démiurge.

Il ne m’était pas nécessaire de côtoyer l’agent Dwarcolovna depuis longtemps, pour savoir qu’elle n’était plus faite que de chair humaine, mais aussi de céramique, de carbone et de kevlar. Cela ne faisait pas d’elle Superwoman, il lui manquait encore la cape et elle restait mortelle, mais avec un petit effort elle n’en était pas loin.

Ce fut la neuroCam logée dans sa cavité oculaire gauche qui me gêna le plus chez Dwarcolovna. Ce dispositif, relié au réseau neuronal de la colosse, décuplait ses facultés de vision et ses capacités d’analyse. Pendant que ce ver mécanique immonde vous fixait, vous scrutait tel un parasite cyclopéen avide en quête d’un nouvel hôte, l’agent recevait via son servCom, quantité d’informations physiologiques. Votre rythme cardiaque, votre température et votre pression artérielle.

J’avais lu tout ça dans une holopub un jour, lors d’une de mes enquêtes. Dans une salle d’attente si je me souvenais bien. Un de ces boniments qu’on vous servait en vitesse sur écran 3D, avec de la belle musique et des voix-off sirupeuses.

Fidèle à mon éternelle rengaine de cul-plat, je me demandais ce qui pouvait motiver les êtres humains à subir pareils traitements, lorsque l’agent Dwarcolovna me repéra.

Mon amour propre était sauf, ma manœuvre d’approche ne se voulait pas furtive.

— Waldo Sirrrce !

Je feignis de ne pas être surpris qu’elle me reconnût. Je ne souhaitais pas me comporter comme un amant maladroit et gâcher notre première rencontre. Je m’en serais tellement voulu.

Était-ce un sourire ou une grimace qu’elle affichait ? Je devais avouer mon incapacité à interpréter les signaux envoyés par cette femme, qui n’en était plus vraiment une. À moins que ses zygomatiques eussent été raccourcis. Après tout même les meilleurs chirCom commettaient aussi des erreurs.

Je ne voyais aucune incrustation sur les verres de me hologlasses. Tom ne m’aidait pas beaucoup.

— En personne, fis-je, en inclinant la tête.

Raide comme un piquet, elle me rendit mon salut.

— Que vient fairrre un RRRenifleurrr à ce niveau de l’enquête ? On commence à peine. Les consos ne peuvent plus attendrrre les prrréliminairrres ?

Elle roulait les r comme un tambour et accentuait certaines syllabes plus que d’autres. Son ton était sec et aussi coupant qu’une lame en tungstène. Elle ne me quittait pas de son œil vermiculaire.

Mes craintes étaient fondées. Le Consortium marchait sur les plates-bandes du Guoanbu sans aucun respect pour la procédure habituelle. Je me pointai sans même un bouquet de fleurs, la partie allait être serrée.

— Non, plus de préliminaires avec les sbires du Guoanbu désormais. Nouvelle procédure, on fourre à SEC. Ça irrite, mais il faut ce qu’il faut. Chacun doit obéir. Donc puisque nous devons frayer ensemble ne perdons pas de temps. Qu’avez-vous à me transmettre pour le moment ?

Avait-elle seulement compris le jeu de mots ? Ma réputation de comique peinait à décoller. Je n’étais pas en mesure de dire si elle soupira de soulagement ou d’agacement. Je n’avais pas de neuroCam pour m’aider. Tom ne m’incrustait aucune info sur mes hologlasses. La cyclope devait avoir un système de filtrage béton.

Elle se contenta de me scruter, centimètre par centimètre, longuement. Elle prenait son temps, comme un gourmet dégustant une friandise rare. Elle tenait à retarder son orgasme.

Si elle était demeurée une cul-plat, j’aurais considéré Lena comme une belle femme. Des pommettes hautes et saillantes, une jolie bouche charnue, un front dégagé révélateur d’un tempérament prudent. Hélas, il ne lui restait qu’un œil azuréen.

Prendre les deux tranZ avant de venir, en voilà une idée de génie. Je gérais mon stress au mieux, la laissant prendre mon pouls et tout le reste. Mes fonctions cérébrales tutoyaient l’état psychédélique, les hallus en moins. Quelle grande innovation cette super drogue ! Une forme de conscience modifiée sans délires hallucinatoires.

Que voyait-elle ? J’espérais que le filtrage de mes sentiments fît la différence.

Elle s’attarda davantage sur la poche de ma veste. Celle qui hébergeait le cube. Par réflexe, je glissai ma main à l’intérieur. Je le saisis comme un petit œuf délicat et le couvais. Sa tiédeur était aussi agréable qu’un baiser.

La caméra de Lena Dwarcolovna zooma et fit le point. Elle dézooma et se posa sur mon visage. Même pantomime. Zoom. Optimisation. Dézoom. Son sourire-grimace s’élargit.

— Voulez-vous voir le corps ? me demanda t-elle.

Elle joignit le geste à la parole, en faisant un petit pas de côté pour m’indiquer l’endroit où on avait retrouvé le macchabée.

En sept ou huit enjambées, nous rejoignîmes la zone marquée à la craie qui indiquait l’emplacement du corps. On aurait dit les contours d’une peinture égyptienne délavée. Lorsqu’il avait été découvert, le visage du mort était de profil alors que sa dépouille faisait face au sol. La silhouette dessinée sur le biociment du trottoir donnait l’impression de vouloir s’enfuir en courant.

— La victime s’appelait Abel Monrrrivaje, 52 ans, astrophysicien, docteur en physique théorique et quantique. Il dormait ici, déclara t-elle en pointant de son pouce le gigantesque suppositoire derrière elle. Il a été découverrrt ce matin parrr une hôtesse de l’hotel. Il était 05:42:23. La gamine s’est prrris les pieds dans le morrrt. Le type était rrrecouverrrt parrr une bâche camouflante. Jamais vu un trrruc parrreil. Ça doit coûter un max. On l’a envoyé au crrrimLab pourrr analyse. Pourrr le moment on a rrrelevé une vingtaine d’ADN différrrents. C’est trrrop.

En même temps qu’elle me donnait ces informations, mon servCom me les confirmait ou les enrichissait. La photo de la victime s’afficha ainsi sur un des verres de mes hologlasses et j’appris que le type était aussi un augmenT puisqu’il avait un amplificaTeur qui lui recouvrait un quart du crâne. Le dernier modèle. Un dispositif valant mon salaire annuel.

— Ok pour les faits. Vos hypothèses.

— Beaucoup de choses sont encorrre à fairrre. Le corrrps et la bâche sont partis au laborrratoirrre. Mais je peux dirrre que l’homme n’a pas été tué sur place. Ce n’est pas un crrrime prrrémédité. Elle dût se reprendre à deux fois pour bien prononcer le mot “prémédité”. Pourquoi une augmenT ne se faisait-elle pas implanter un traducteur ou un gommeur d’accent ?

— Cet homme a été tué ailleurrrs, reprit-elle, puis déposé ici parrr une ou plusieurrrs perrrsonnes, des masqueurrrs sans doute. Ils ont pourrrrrri l’endrrroit pourrr que le trrraçage soit prrresqu’impossible. C’est du trrravail trrrès prrroprrre fait parrr de vrrrais prrrofessionnels.

— Et l’arme ? On m’a parlé d’un AED.

— Inforrrmation corrrrrrecte. Vu l’état de son intérrrieurrr il a été grrrillé parrr un tirrr au plasma, Nous sommes sûrrrs de ça.

Il y eut un silence suffisamment long pour être significatif.

— Je parie que vous n’avez donc rien trouvé au niveau des caméras qui quadrillent le secteur, et qu’il n’y a pas de témoin non plus.

Il n’eut pas besoin de répondre, ma question n’en était pas une. Avant même de le lui demander, Tom me l’avait déjà précisé. L’historique des caméras de la zone avait été effacé entre 0:00:00 et 05:30:00.

— Avant que vous me le demandiez Monsieur Sirrrce, nous avons aussi compulsé toutes les Data du secteurrr, rrremontées par l’ensemble des prrroD qui s’y trrrouvaient, au moment supposé du meurrrtrrre. Nous n’avons rrrien rrremarrrqué de louche pourrr l'instant. Visiblement votrrre Algorrrithme n’est pas si efficace que ça.

Je préférais ne pas lui répondre. Nous affronter n’aurait servi à rien. D’ailleurs nous étions d’accord sur le fond. De là à le lui dire. Je jouerai mon rôle de Renifleur jusqu’au bout, mais sans violence.

Je réajustai mon chapeau à larges bords, pour mieux me protéger du soleil. Quelle que soit la saison, il était de toute façon toujours trop fort, mais en été, je vivais un calvaire. L’espace d’une ou deux secondes je me vis même en train de prendre feu. Ma veste réfrigérante ne suffisait pas. Je reculai de quatre pas pour profiter de l’ombre salvatrice de l’immense suppositoire. Dwarcolovna m’accompagna en effectuant un rictus. Cette fois-ci, j’étais sûr qu’elle grimaçait.

— Vous avez chaud on dirrrait et votre coeurrr bat trrrès vite.

Elle n’avait pas dit trop. C’est ce que je déteste le plus chez tous ces augmenT, leur sentiment de supériorité supposé par rapport à ceux qu’ils aimaient qualifier de culs-plats.

Qui voudrait lui ressembler ? Le cul-plat au moins restait un humain véritable.

— Chacun fait comme il peut avec ce que la nature lui donne, repris-je impassible.

Avec une lumière moins vive, je lui aurais montré mes yeux intacts derrières mes hologlasses teintées. Moi, il m’en restait deux. Maudite transHu.

Elle devait être autant gavée de médocs que moi, si ce n’est plus d’ailleurs. C’était le prix à payer pour un augmenT, la drogue aidait à calmer les douleurs obsédantes. Mais je n’avais pas de temps à perdre avec d’éventuelles discussions philosophiques.

Mon ton devint plus sec. La bougresse espérait-elle me vexer ?

— Ce Monsieur Monrivaje a des collègues dans l’hôtel je suppose. Vous avez des infos de ce côté là ?

— Ils n’ont rrrien vu. Nous vérrrifions tous les alibis. Nous avons longuement échangé avec leurrr porrrte-parrrole qui était aussi son brrras drrroit. Monsieur Monrrrivaje était sans ennemis. C’était quelqu’un d’apprrrécié qui avait rrréussi et qui menait une belle carrrrrrièrrre.

— Toute réussite nous attire un ennemi. C’est la médiocrité qui entraîne la popularité. Les grands ne jalousent pas les petits, dis-je, sans comprendre d’où cela venait.

Elle me regarda avec une telle intensité, que je pus voir sa caméra me zoomer une fraction de seconde. Sans doute cherchait-elle dans ses Data l’auteur de cette réflexion d’un autre temps. Je ne sus pas si elle trouva la réponse. Moi-même je ne l’avais pas. Tom ne m’incrusta rien de plus sur mes verres d’hologlasses.

— Comment s’appelle-t-il ? demandai-je.

— Qui ça ?

— Son bras droit !

— Elle s’appelle Errrika Vyltmöss.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Ruben Saïd Faneen ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0