09. Ville lumière, extase extraordinaire

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Joy

Kenzo souffle sa bougie sur la part de flan cubain qui me fait grandement envie alors que nous venons de lui chanter « joyeux anniversaire » avec entrain. Vingt-et-un ans, à son âge, je vivais dans une chambre de neuf mètres carrés avec Théo à Paris et bossais comme une dingue pour ne plus dépendre de ma mère. Et lui vit chez son père et sa mère, s’entend à merveille avec Alken et profite de la vie. Et il a bien raison.

Dans un élan d’enthousiasme, Théo attrape le visage de Kenzo entre ses mains et le smacke sous nos yeux. J’ouvre grand les yeux avant de jeter un œil à Alken qui semble aussi abasourdi que moi si ce n’est plus, et les deux amoureux cachés semblent finalement se rendre compte de leur boulette. Kenzo devient rouge comme une tomate, et mon colocataire fait beaucoup moins le fier.

— Eh bien, tu te mets à smacker d’autres personnes que moi, maintenant ? ris-je.

— Ouais, désolé, répond-il avec un sourire mal à l’aise. Je me suis emballé. Excuse-moi, Kenzo.

— Pas de problème, je m’en remettrai, rit l’intéressé.

C’était moins une, je crois. Il va vraiment falloir que Kenzo discute avec ses parents, parce que mentir à Alken me gêne vraiment, et je crois qu’il serait capable d’entendre que son fils n’est pas hétérosexuel.

Nous savourons nos petites spécialités cubaines en discutant de tout et de rien, profitant de notre soirée. Nous rentrons dans deux jours et j’avoue que le temps a filé à vive allure. Je serais bien restée encore une semaine ici, ou plus, même si j’adore ma vie à Lille. Tout me semble bien plus simple sur cette île, même si Alken et moi devons, encore une fois, nous cacher. D’ailleurs, heureusement que les garçons sont du genre à traîner sous les draps tous les deux le matin, parce que j’ai eu bien du mal à quitter le lit et les bras confortables de mon homme. Il faut dire qu’il n’a pas été très coopératif de son côté, me retenant captive de ses baisers, ses caresses et de son corps tout entier, pour mon plus grand plaisir.

Nous avons passé une partie de la journée à visiter, et avons profité de notre fin d’après-midi à la plage tous les quatre. J’avoue apprécier de plus en plus le fait qu’Alken veuille parler de nous à Kenzo. Ce serait l’idéal, et je réfléchis à mettre Théo également dans la confidence. De toute façon, il est peu envisageable que Kenzo garde cela pour lui quand on voit comme ils sont collés l’un à l’autre, tous les deux.

— Je vais monter me coucher et vous laisser entre jeunes, je suis crevé.

— Alors, Prof, on ne tient plus le choc avec l’âge ? ricane Théo alors qu’Alken se lève.

— Je n’ai pas beaucoup dormi la nuit dernière, il faut que je récupère un peu pour profiter de notre dernière journée sur place. Encore joyeux anniversaire, fiston. Ne buvez pas trop et soyez sages.

Il sourit et va prendre Kenzo dans ses bras avant de nous saluer et de quitter le restaurant, non sans m’avoir gratifié d’un regard qui signifie tout. J’ai hâte de pouvoir le retrouver, mais une part de moi veut aussi profiter de la soirée avec mes amis.

Je passe une heure de plus avec eux, mais la petite fiesta à trois se termine vite alors que tous deux veulent aller fêter ça en tête à tête. Nous remontons donc dans l’ascenseur en verre qui nous conduit à l’étage de notre suite. C’est un mal pour un bien, parce que même si je voulais profiter avec eux, tenir la chandelle ne me plaît pas des masses.

Je file dans la chambre récupérer ma tenue pour la nuit et prends la salle de bain une fois que les tourtereaux y sont allés. Les “au revoir” sont rapides, ils semblent tous les deux bien pressés de s’enfermer ensemble, et aucun d’eux ne paraît éprouver la moindre culpabilité à l’idée de me laisser dormir dans le salon. Sympas, les potes. Je me couche donc dans mon lit de fortune et attends un petit moment avant de me relever pour me diriger en silence jusqu’à la chambre d’Alken.

La lumière à côté de son lit est allumée et j’ai tout le loisir d’observer mon danseur, assis totalement nu sur son lit. Il se lève, le sourire aux lèvres, et me capture dans ses bras à peine ai-je refermé la porte.

— Tu en as mis du temps.

Ses mains caressent mon dos, sa bouche part à la conquête de mon cou et je me presse contre lui, avide de retrouver le contact de sa peau contre la mienne. Alken sait comment m’enflammer, et l’action combinée de ses lèvres et de ses gestes qui trahissent une impatience certaine, ne fait qu’accroître mon envie de lui déjà bien présente.

— Viens voir, sourit-il finalement en attrapant ma main pour m’entraîner de l’autre côté du lit. Regarde les lumières de la ville, j’adore cette vue.

Je m’exécute docilement et le sens se presser dans mon dos. Ses mains englobent mes seins et son souffle chaud caresse ma nuque. Effectivement, la vue est superbe depuis cette baie vitrée, mais il m’est difficile de me concentrer là-dessus alors que tout mon être est parasité par les caresses qu’Alken me prodigue, d’autant plus que je sens son érection contre mes fesses et que je n’ai plus qu’une envie : le sentir s’enfoncer en moi.

— Tu n’es pas très bavarde ce soir, Joy, murmure-t-il à mon oreille avant de capturer délicatement mon lobe entre ses dents.

Pour toute réponse, je lève le bras pour saisir sa nuque et attire sa bouche contre la mienne. Nos langues se cherchent et se trouvent alors que je sens ses mains enserrer davantage ma poitrine avant que l’une d’elle ne descende le long de mon ventre pour se faufiler dans ma petite culotte.

— Alken, gémis-je simplement alors que son doigt glisse entre mes lèvres humides pour s’enfoncer délicatement en moi.

— Elle a retrouvé la parole, sourit-il en me faisant avancer jusqu’à coller mon buste contre la fenêtre.

Sa main poursuit ses efforts entre mes cuisses et il bouge lentement contre mes fesses avant de finalement reculer en levant mes bras pour m’ôter mon débardeur, puis il s’accroupit et fait glisser ma culotte au sol, en profitant pour caresser mes fesses et mes jambes et y déposer quelques baisers. C’est d’une sensualité sans nom, bien loin de notre empressement à nous retrouver d’hier soir. Lorsque je me retourne, Alken attrape mes hanches et m’en empêche, me collant à nouveau contre la vitre.

— Ne bouge pas, c’est moi qui décide, ce soir.

— On est au vingt-et-unième siècle, Monsieur O’Brien, j’ai mon mot à dire, ris-je en me cambrant contre lui pour presser mon derrière contre sa hampe tendue.

— Et ? Tu veux qu’on aille se coucher ? murmure-t-il à mon oreille en me faisant me pencher en avant.

Il attrape mes mains et les pose à plat sur la vitre avant d’empaumer à nouveau mes seins et de les caresser. Alken se penche sur moi et embrasse mon cou avant de frotter son menton barbu contre mon épaule, me tirant un frisson supplémentaire.

— Je n’ai aucune envie d’aller me coucher pour le moment.

— Alors, nous avons la position idéale pour profiter de la vue tous les deux. Quoique j’ai une meilleure vue que toi, encore, dit-il alors que j’entends son sourire dans sa voix.

— Et donc, tu comptes parler encore longtemps ou on passe à la vitesse supérieure ? le provoqué-je.

Il ne me répond pas mais mordille mon épaule jusqu’à me faire gémir. Ses mains caressent mon ventre et mes hanches, s’aventurent entre mes cuisses sans jamais venir se perdre contre mon intimité. Alken s’amuse à me torturer et j’avoue que j’apprécie autant que j’ai envie qu’il passe à l’étape supérieure.

— Je te promets que je te rendrai la pareille, bougonné-je en me redressant.

— J’adore te voir aussi impatiente, ma Puce, me répond-il en posant sa main sur mon dos pour me maintenir penchée. J’ai eu envie de toi toute la journée. Ce petit short m’a rendu fou.

Je sens son sexe venir finalement caresser ma fente trempée qui palpite d’anticipation et d’excitation, et il s’insère enfin en moi d’une lente poussée tout en venant s’amuser avec mon bourgeon. J’ai à peine le temps de savourer les sensations qui m’assaillent que je suis fauchée par un orgasme que je n’ai pas senti arriver. Alken grogne et commence à aller et venir en moi alors que je me contracte encore autour de lui, et ses mains agrippent mes hanches avec fermeté pour me maintenir en bonne position.

— On dirait bien que ça valait le coup d’attendre, Joy. Non ?

— On dirait bien que coucher avec un vieux a au moins l’avantage de bénéficier d’une expérience certaine, soufflé-je, le provoquant à nouveau.

—Tu sais que le vieux en a encore sous la pédale et que si tu le traites encore comme ça, il va te laisser frustrée et aigrie, Petite Jeune !

— Je viens de jouir, tu sais, alors je serais sans doute moins frustrée que toi, ris-je.

— C’est que Madame est une rapide, s’amuse-t-il en se retirant de moi et en laissant son sexe juste au bord de mon antre trempé.

— Alken O’Brien, arrête de jouer deux minutes, bon sang, soupiré-je en empoignant sa hampe pour l’inciter à s’enfoncer à nouveau en moi.

— Excuse-moi ? Tu dis quoi ? Je suis vieux, je n’entends plus bien, rit-il en me faisant des petits baisers dans le cou mais sans faire signe de reprendre ses coups de reins au fond de moi.

— Tant que tu restes souriant et que tu m’aimes, tu peux être sourd, je m’en fiche, souris-je. Enfin, si tu pouvais me faire l’amour aussi, là, maintenant, ce serait bien.

— Bien ma chérie, mon amour, femme de ma vie. J’accède à ta requête ! murmure-t-il à mon oreille en s’enfonçant lentement au fond de moi et en me plaquant contre la baie vitrée.

Je le sens m’envahir à nouveau et accompagne ses mouvements de va et vient avec délice. Alken est un amant formidable et sa façon de me faire l’amour me conduit irrésistiblement vers un second orgasme. Ses mains retrouvent mes seins et il s’enfonce en moi sans relâche, provoquant nombre de gémissements de ma part. Il caresse mon corps sans faiblir, accélère la cadence alors que mon regard est porté sur la ville illuminée que je vois à peine, trop prise par tout ce que mon corps et mon cœur ressentent à cet instant.

Le second orgasme qui me fauche est encore plus intense, je l’ai senti monter avec délice alors qu’Alken me besognait encore et encore, et j’ai bien peur de réveiller tout l’hôtel en jouissant. Mon danseur poursuit encore quelques secondes ses va et vient avec vigueur avant de s’immobiliser au fond de moi pour s’y déverser en gémissant bruyamment. Il m’attire tout contre lui et me serre dans ses bras en silence pendant que nous reprenons notre souffle.

— J’aime quand tu accèdes à mes requêtes, ris-je finalement.

— Tu sais bien que je ferais tout pour te faire plaisir. C’est tellement intense de t’aimer comme ça.

Je me retourne finalement au creux de ses bras pour l’embrasser tendrement et me lover contre lui. Alken m’attire jusqu’au lit où nous nous blotissons tous les deux. Il a raison, c’est tellement intense de s’aimer de la sorte. Encore plus que lorsque nous dansons tous les deux, alors que je pensais déjà que nous avions atteint le plafond lors du concours. Mais avec lui, tout est toujours plus, plus fort, plus fou, plus risqué. J’ai bien peur de ne pas réussir à me sortir de ce piège dans lequel j’aime tant être captive. Espérons simplement qu’aucun de nous n’y perde des plumes.

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