58. Plus dure sera la chute

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Alken

Que j’aime ces matins où Joy se réveille tôt et où elle s’empresse de me communiquer son désir et son envie de moi par les baisers qu’elle dépose sur ma peau nue. Je fais semblant de continuer à somnoler alors que ses doigts s’enroulent autour de mon sexe qui se tend petit à petit sous les caresses prodiguées. Elle frotte ses tétons contre mon dos et ondule derrière moi qui rencontre de plus en plus de difficultés à prétendre ne pas être réveillé tandis que ma hampe, fièrement dressée, démontre le contraire. Je me tourne et lui fais face. J’ouvre les yeux et suis tout de suite happé par l’éclat qui ressort de son magnifique regard avide de plaisir et par sa bouche qui vient à la rencontre de la mienne. Nous nous embrassons lentement pendant que sa main continue de me procurer du plaisir en me branlant.

Joy est particulièrement entreprenante ce matin et elle ne tarde pas à venir me chevaucher. Je sens ses jolies jambes se coller contre mes hanches alors que son intimité déjà bien humide se frotte contre mon sexe qui ne demande qu’à la pénétrer. Ma Chérie a cependant décidé de faire durer un peu le plaisir et de prendre le contrôle de cette étreinte. Elle repousse mes bras au-dessus de ma tête et, même si elle ne me contraint pas physiquement, je comprends qu’il est tout à mon intérêt de les laisser là et de faire comme si j’étais attaché. Pas besoin de ceinture ou de cravate aujourd’hui. Je m’offre à cette délicieuse torture sans aucune appréhension, confiant dans le fait que tout cela va s’achever dans un orgasme qui sera aussi intense que tous ceux qui l’ont précédé.

Ma jolie brune, déjà vraiment bien réveillée, s’amuse à faire coulisser le frein de mon sexe sur le gland et à le faire grossir encore davantage entre ses doigts. Quand enfin, elle le positionne contre elle, je sens ses lèvres intimes s’écarter à chaque coup de reins qu’elle donne jusqu’à ce que je m’enfonce en elle. Commence alors une chevauchée dont le rythme s’accélère petit à petit, tout comme le plaisir que nous ressentons tous les deux. J’ai l’impression de n’être que le jouet destiné à la faire jouir et de m’offrir ainsi totalement à elle. Le plus dur pour moi quand elle me domine ainsi est de ne pas pouvoir utiliser mes mains pour masser ses jolis seins dont elle est en train de s’occuper en ce moment. Nos mouvements se font plus désordonnés et plus rapides, et les gémissements qu’elle émet témoignent de son état d’excitation avancé. Heureusement que la chambre de Kenzo n’est pas juste au-dessus de notre chambre, sinon je suis sûr que j’aurais encore le droit à des remarques sur l’expressivité de ma partenaire. Joy vit tout à fond et m’excite énormément. Je finis par jouir dans un râle de puissance, ce qui a le mérite de briser ses dernières résistances et de lancer un profond cri sourd qu’elle essaie de retenir malgré le ravissement qui est en train de prendre possession de tout son corps qui s’arc-boute contre le mien. Elle s’effondre alors sur moi et je m’efforce de bouger le moins possible pour ne pas interrompre cette étreinte passionnelle.

— Bonjour ma Chérie. Tu peux me réveiller comme ça tous les jours, tu sais ? lui dis-je en l’embrassant et sans pouvoir me retenir de la caresser encore et encore.

— Je compte bien reproduire l’expérience, sourit-elle. Il faut bien qu’un réveil matinal serve à quelque chose.

C’est clair que là, il a été très utile pour apaiser un peu notre libido et pour nous mettre en forme pour la journée.

— C’était intense, ce matin. On aurait dit que tu faisais ça pour la dernière fois tellement c’était fort. Tu ne comptes pas me quitter demain quand même ?

— Ah non, ce n’est pas au programme voyons, tu es fou ou quoi ?

— Oui, fou de toi ! Bien entendu. Tu as quoi au programme aujourd’hui, alors ?

— Tu veux dire à part ton cours de tyran cet aprem ? Ton ex-femme ce matin. Journée digne d’un halloween cauchemardesque, rit Joy en m’embrassant dans le cou.

— En effet, je sens que ce soir, ça va être massage et repos anti-courbatures. Je vais me préparer mentalement à ces orgasmes qui nous attendent !

— Il va falloir en profiter tant que c’est encore possible, oui, soupire-t-elle en se lovant contre moi, posant sa tête sur mon torse.

— Pourquoi ça ne serait plus possible, mon Amour ?

— Parce que tu me dis de partir à New-York, Alken. Enfin, d’essayer… Et qu’il pourrait y avoir un océan entre toi et moi…

— Je trouve en effet que ce serait une belle opportunité pour toi, ma Chérie. Tu ne crois pas ?

— Oui, sans doute… Mais à quel prix ? Un an de plus au moins à devoir nous cacher ? Enfin, à condition que ça tienne entre nous, en plus..

— Je n’ai aucun doute pour ça, ma Chérie. Toi et moi, c’est pour la vie. Et dans nos futures carrières, on aura sûrement à vivre quelques éloignements. C’est aussi ça, le métier de danseur.

— Devenir adulte, c’est nul en fait… Ou le monde du travail, je sais pas. Vivre d’amour et d’eau fraîche, c’est vraiment pas possible ?

— Moi, je dis que ça se tente !

Elle sourit et nous nous embrassons encore jusqu’à ce que mon réveil nous signale l’heure de nous lever. Nous nous préparons dans une atmosphère détendue et complice, échangeant baisers et caresses dès que nos chemins se croisent avant de partir chacun de notre côté pour nous rendre au même endroit, petit rappel que notre histoire n’est pas conventionnelle et qu’il nous faut encore patienter avant de pouvoir nous afficher en couple.

A l’ESD, toute la matinée, je ne pense qu’à une chose, le cours de cet après-midi que j’aurai le plaisir de passer avec Joy. Et quand enfin les deuxièmes années arrivent, j’essaie de dissimuler au mieux le sourire qui naît sur mon visage. Pas complètement a priori, car Emilie, l’ancienne petite amie de Kenzo m’interpelle.

— Eh bien, Professeur ! Tu as l’air en forme aujourd’hui. Content de nous voir ?

— C’est toujours un plaisir de former des jeunes gens bientôt prêts à aller affronter le grand public ! Et vous êtes une classe très agréable. Alors, oui, je suis content ! Mais fini de blablater, au travail. Au programme, aujourd’hui, on va travailler un peu sur l’endurance.

Aujourd’hui, je compte bien mériter le titre de tyran que me donne parfois Joy. La danse, ce n’est pas que la grâce et l’élégance, c’est aussi la capacité à s’entraîner pendant des heures durant, de répéter jour après jour, de se produire jusqu’à cinq soirs par semaine. Et pour ça, il faut être en excellente condition physique. Et pour montrer l’exemple, je prends place devant eux, face au grand miroir, et je fais tous les exercices que je leur impose. C’est aussi pour moi un excellent moyen de me maintenir en forme.

Je commence la session par des étirements avec les élastiques que nous utilisons pour travailler notre flexibilité. Je tends les bras de chaque côté et tire avec ma jambe en la levant, parvenant à maintenir mon équilibre. Joy est un peu derrière moi et en profite pour mater mes fesses. Nos regards se croisent dans le miroir et elle me sourit en imitant mes gestes, ce qu’elle réalise à la perfection.

Nous continuons cette session par des pompes et des abdos, ce qui, je le sais, gonfle la plupart des élèves présents qui sont là pour danser, mais qui sont nécessaires à l’entretien de nos muscles. J’enchaîne enfin par une petite session où il faut se coucher à terre et se relever aussi rapidement que possible pour bondir le plus haut possible. Je profite de cet exercice pour regarder Joy le réaliser. La voir ainsi se tortiller au sol évoque en moi tant d’images toutes plus lascives les unes que les autres que je dois me contrôler pour maîtriser mon excitation.

Après cet intense échauffement, je leur laisse quelques minutes pour s’organiser en petits groupes qui vont devoir me présenter un enchaînement de pas puis je lance la musique afin qu’ils se produisent devant moi. Quand arrive le tour de Joy, elle est comme le plus souvent avec Kenzo. Ces deux-là se connaissent à la perfection et offrent souvent de bons moments à tous les spectateurs. Et comme d’habitude, leur complicité est parfaite et nous enchante tous, mais tout à coup, le pied de Kenzo glisse légèrement alors qu’il soulève Joy, ce qui le déstabilise et le fait lâcher sa partenaire plus tôt que prévu. Joy est surprise et se réceptionne comme elle le peut, mais s’effondre finalement au sol en jurant. Kenzo s’accroupit devant elle et j’arrête la musique avant de faire de même. Elle se tient le genou et grimace pendant que mon fils s’excuse encore et encore à ses côtés.

Joy ne répond pas mais se met à crier sous l'effet de la douleur. C’est horrible de l’entendre ainsi souffrir et je me penche vers sa jambe qu’elle tient entre ses mains. A première vue, ce n’est pas le genou qui est touché, ce qui est déjà bien. J’essaie de rester professionnel et de continuer mon diagnostic, mais de l’entendre ainsi se plaindre m’arrache le cœur. Je veux la serrer contre moi, la rassurer, lui dire que tout ira bien, mais, sous le regard des autres, je suis obligé de rester dans mon attitude de Prof. Je continue donc mon inspection et découvre que c’est sa cheville qui a pris. Je ne sais pas si elle est cassée ou simplement foulée, mais elle a déjà bien grossi.

— Kenzo, va dans la salle des profs et ramène le kit pour les foulures. Il y a de la glace aussi dans le frigo à côté. Fais-vite. Jasmine, va prévenir Elise, s’il te plaît. Les autres, le cours est fini. Vous pouvez rentrer chez vous. Libérez l’espace, merci.

Je continue à maintenir la cheville de Joy entre mes mains afin de l’immobiliser le mieux possible, ce qui semble la soulager un peu car elle arrête de crier. Ses larmes coulent toujours abondamment cependant, et j’ai du mal à résister à la tentation de la serrer contre moi.

— Ça va aller, Joy, tenté-je de la rassurer. On va t’emmener à l’hôpital et d’ici quelques jours, tu seras remise. Comment tu te sens là ?

— Ça fait mal, tu veux que j’aille comment ? marmonne-t-elle en me fusillant du regard avant de soupirer. Pardon… Ça lance, mais ça pourrait être pire. J’ai cru que j’allais tourner de l'œil, mais ça va mieux.

— Courage, Joy. Espérons que ce ne soit que foulé…

Elise arrive à ce moment-là avec Kenzo qui me tend la bande et le gel que je m’empresse d’appliquer sur la blessure pour la refroidir. J’appose ensuite le sac de glace et mets une bande autour de la cheville de ma jolie brune que le froid semble soulager un peu.

— J’ai appelé une ambulance, elle ne devrait pas tarder à arriver, ça va aller Joy, indique la Directrice d’une voix douce. Vous voulez que j’appelle vos parents pour les prévenir peut-être ? Ou un ami ?

— Non, non, ça va aller, merci, répond la jeune danseuse en me jetant un coup d'œil. Mes parents sont sur Paris, ça ne servirait pas à grand-chose si ce n’est à les inquiéter…

— Je vais m’assurer qu’elle est bien prise en charge, Elise, ne t’inquiète pas. C’est sous ma responsabilité que c’est arrivé, il faut que je m’en occupe.

Quand les ambulanciers arrivent, ils la prennent en charge et je me sens immédiatement mis à l’écart. Je ne suis en effet officiellement rien pour elle à part son prof. Et c’est donc tout naturellement qu’ils l’emmènent, seule, vers les urgences du CHR. Kenzo part se changer et Elise retourne à ses obligations. Je me retrouve seul dans ma salle de cours. Comment cette journée qui avait si bien commencé peut-elle se terminer ainsi ? Et pourquoi n’ai-je pas le droit d’être aux côtés de la femme que j’aime alors qu’elle souffre et qu’elle a besoin de soutien ?

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