Avant la fin, tout était normal.

Tom était assis à une table de briques taillées, dans une auberge construite en chêne sombre, tout près de la grande fontaine du village. Des torches éclairaient les murs, projetant une lumière chaude sur les dalles de pierre lisse. À sa droite, Manon trempait du pain dans une soupe de champignons, tandis que Louis essayait de faire rire tout le monde avec une imitation ratée d’un villageois. La musique d’un bloc-note enchanté jouait doucement dans le fond.

Le monde semblait figé dans une paix fragile.

Puis ce grondement.

Lointain au début. Comme un Ravageur au loin dans une forêt. Mais plus grave. Plus profond. Des secousses ont fait tomber des bols, des chaises ont grincé. Tom s’est levé, l’instinct en alerte. À travers les vitres, il a vu le ciel. Pas bleu. Pas orageux. Non… un blanc pur, aveuglant. Une colonne de lumière montait au loin, déchirant l’horizon comme une flèche de feu.

La panique a éclaté. Des joueurs se sont rués vers la sortie, bousculant les tables, renversant les potions sur le sol. Le sol a tremblé comme si le Wither lui-même était remonté des profondeurs. Un rugissement d’une force inhumaine a englouti le bruit de la foule, suivi d’un souffle de feu.

Puis… le noir.

Un noir complet. Pas celui de la nuit. Un noir qui engloutit le monde.

Quand Tom rouvrit les yeux, sa tête battait comme s’il avait pris une flèche en pleine tempe. Il était couché sur du gravier humide. Une torche rouge clignotait faiblement au mur, émettant un grésillement régulier. L’air était lourd, chargé de poussière et de cendre. Il toussa, se redressa, et regarda autour de lui.

Des blocs de pierre, de bois brûlé, et du verre brisé. Il était dans ce qui restait d’une cave — peut-être un vieux cellier du restaurant. Le plafond s’était effondré. Aucun escalier. Aucune voix. Juste le silence.

Il appela :

— Louis ? Manon ? Y a quelqu’un ?

Silence.

Il fouilla dans les coffres éventrés au fond de la pièce. Il y trouva une vieille épée en pierre, à moitié cassée, un morceau de pain moisi, et une carte partiellement brûlée. Il glissa tout dans son inventaire. Il devait sortir. Respirer. Comprendre.

Une trappe en fer, dissimulée derrière des tonneaux renversés, attira son attention. Il l’ouvrit avec effort. Elle menait à un vieux tunnel en pierre moussue. Il rampa à travers les toiles d’araignées, grimpa un petit escalier, et poussa un panneau de bois vermoulu.

La surface.

Ou ce qu’il en restait.

Le ciel était couvert d’un nuage gris rougâtre. Le soleil avait disparu derrière un voile de poussière radioactive. La forêt voisine n’était plus qu’un champ de troncs calcinés. Le village… n’était plus là. Juste un cratère immense, fumant, là où se trouvait la place. Les maisons de brique, les champs de blé, les cultures de pastèques… tout avait été désintégré.

Plus aucun villageois. Plus aucun bruit. Pas même un cochon ou une abeille.

Tom resta figé. Il avait l’impression que le monde était mort.

Mais il était vivant, lui. Seul. Froid. Affamé. Et peut-être déjà irradié. Il savait que l’eau était empoisonnée, que les créatures rôdaient même en plein jour, et que certains joueurs… étaient devenus fous. Violents. Déformés par les radiations et la faim.

Il saisit son épée de pierre. Elle tremblait dans sa main. Mais pas lui.

Il allait survivre.

Même s’il fallait traverser un monde de feu, de cendres, et de sang.

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Nouveau Roman :

J'espère que vous l'aprécierez

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