20. Les heures sombres
Par-delà les crêtes qui entouraient ce soir-là notre campement, je devinais un orage naissant au masque opaque qu'il apposait sur les étoiles.
La même agitation me ceignait la poitrine ; aussi par sagesse, je décidai d'exorciser mes vieux démons à l'encre épaisse de la nuit. Ou du moins de les chasser pour un temps vers d'autres rivages.
Toute la journée, j'avais dissimulé mes douleurs auprès d'Emily, mais je lisais au regard compatissant de Beatrice que je laissais transparaître bien des émotions. Quand était venu le moment pour notre fille d'aller se coucher, ma compagne me devança et d'une main douce sur mon épaule que la tension rendait douloureuse, me souffla :
" Elle est vraiment sympa, cette chanson de Journey qui passe à la radio. "
Ne jamais cesser de croire, peu de mots pour une leçon si importante.
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