32. Étreinte tarifée
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Toute la soirée, elle avait battu le pavé.
Quand l'homme dans sa berline sombre s'était arrêté, elle avait donné son prix. Elle vendait son corps, persuadée que son âme représentait l'ultime bastion à préserver dans sa survie. À peine avait-elle conscience qu'elle éteignait les douleurs dans son cœur à grand renfort de mauvaise gnôle et de haschisch poisseux.
Elle tarifait pour une heure ses étreintes charnelles. Parfois, quand l'aube pointait, elle ressentait un vide si immense que même son prénom lui échappait pendant d'infinies secondes.
Tandis que l'homme resserrait sa cravate, la lumière vacilla.
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