33. La vendeuse
Suzie n'aimait pas ce job d'été au grand magasin que lui avait décroché son père.
Les journées lui paraissaient interminables, ses collègues brillaient davantage par leur zêle aveugle que par leur intelligence. D'ennui en tâches ingrates, elle remarqua vite les regards des clients masculins qui s'attardaient sur elle. Aussi imagina-t-elle un petit jeu : vendre autre chose que des chemises et des cravates.
Elle se lassa vite des hommes qui venaient seuls, célibataires mal dans leurs peaux ou divorcés qui se pensaient irrésistiblement attirants mais qui ne tenaient pas la distance quand elle entrait dans leur jeu. Rapidement, elle tourna ses charmes vers ceux qui accompagnaient leur épouse.
Ce vendredi-là, elle repéra très vite aux regards furtifs qu'il lui lançait le quadragénaire qui errait dans le sillage de sa femme de rayon en rayon.
Elle fixa avec une intensité toute sexuelle et, quand il la lorgna de nouveau, elle roula sa langue à l'intérieur de sa bouche. Il rougit presque avec violence. Amusée, Suzie répéta sa mimique puis inclina la tête en direction des cabines d'essayage. Jamais elle n'avait franchi la ligne rouge qu'elle s'était imposée. Aujourd'hui, peut-être.
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