66. Les corvées du soir
Chaque soir, le même dilemme tiraillait l'enfant.
Il s'acquittait de ses corvées du soir, sous l'œil noir et les mots durs de son père :
" Esteban, ton chien aboie. Si tu crois que c'est moi qui vais le nourrir... Après ça, tu ramèneras un panier de bûches et pendant qur tu y es, va me chercher une bouteille à la cave. "
Même les nuits de pleine Lune, il ne sortait jamais sans la lampe-tempête, ce qui ne manquait de déclencher l'ire de son père.
Lui fallait-il courir pour échapper à ce qui se tapissait juste au-delà du bruissement des insectes ? Ou devait-il s'obliger à avancer lentement et à vaincre sa peur jusqu'à la prochaine fois ?
Qu'elles semblaient hantées, les hautes tiges d'épis de maïs.
Quand les grillons cessèrent de chanter, l'enfant se figea, les muscles des jambes bandés.
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