81. Le retour de Jocko
Il avait plu durant l'après-midi et dans le crépuscule de ces derniers jours d'août, la nuit bruissait de milliers d'éclats d'émeraude. Penché par la fenêtre, Sebastian scrutait les ombres à la recherche du miaulement.
Une onde ténébreuse louvoya jusqu'au parterre de fleurs au-dessus duquel se tenait le musicien qui sourit aux prunelles de jade qui le regardaient :
" Hey, l'ami ! Tu es enfin de retour ? "
Et le félin de sauter sur le rebord et de frotter son museau contre la main de Sebastian.
" Vous connaissez ce chat, Mr. Dupree ? demanda Drinkwater.
- Oh oui ! Il me suit depuis que je suis parti de chez Marcus. Parfois, il disparaît un jour ou deux, mais il finit toujours par revenir.
- La curiosité peut tuer le chat, mais la satisfaction le fait revenir, a-t-on coutume de dire chez nous.
- Sans lui, Mr. Drinkwater, je n'aurai jamais réussi à aller très loin dans les strates de l'oignon. Maud, la femme de Marcus, m'avait prévenu que ce chat était particulier. Il vient encore de me le prouver.
- Nous pouvons même affirmer qu'il vous a prouvé bien davantage aujourd'hui.
- Que voulez-vous dire ?
- Voilà une bonne semaine que votre compagnon traîne du côté de mon atelier. Comme s'il avait... une consigne à me transmettre.
- Vous plaisantez ?
- Pas le moins du monde, Mr. Dupree. Comment s'appelle-t-il ?
- Jocko. "
Drinkwater prononça le nom du chat et celui-ci répondit à l'invitation en allant frotter sa tête contre la main ouverte. Pendant quelques instants, Sebastian ne dit rien. Si Jocko faisait confiance à cet inconnu, pouvait-il, lui l'homme en fuite perpétuelle, en faire autant et aussi simplement ?
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