87. Jocko, la vigie
Puis vinrent les nausées, accompagnées cette fois d'une sensation de lourdeur. Comme si l'air était plus épais et difficile à respirer ici.
Quelque chose grondait au-delà du cercle de perception de Sebastian, mais c'était trop guttural pour s'apparenter à une voix et régulier pour être le cri des chiens de garde de la Milizia. Le voyageur ouvrit un œil sur un toit défoncé, sur des murs d'où saillaient de la brique effritée, couverts de graffitis délavés par les années et les intempéries, obscènes pour la plupart. Et toujours ce bourdonnement qui montait puis redescendait sans mourir tout à fait.
Le portail qu'il venait de franchir était une porte oubliée avec pour seul cadre le vide. Sebastian comprit qu'il avait atterri dans une maison en ruines. Il roula sur le côté. Peut-être vomirait-il cette fois. Tout au bout de son champ de vision, il aperçut Jocko qui s'était glissé dans une anfractuosité du béton. Il jeta un regard vers le musicien et disparut.
Jocko, la fidèle vigie, s'assurait-il que les abords de cette nouvelle strate était libre ?
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