88. Narciso
Par-dessus la nausée qui accompagnait chaque franchissement de portail, ce grondement que percevait Sebastian était le vrombissement de moteurs énervés.
Il émergea de la maison en ruine et tomba sur un étrange ballet de muscle cars rutilantes.
Une sorte de James Dean latino d'une vingtaine d'années s'approcha :
" T'aimes le spectacle, viejo ?
- C'est quoi ?
- Une course aux likes. Pour les poupées de la ville. Je m'appelle Narciso Murieta.
- Sebastian Dupree.
- Bienvenue à Southern Basin, amigo. "
Le voyageur regarda autour de lui, mais ne reconnut rien du Neu York qu'il venait de quitter. Et surtout, ne flottait ici aucun étendard malsain.
Il était sauf, mais cette strate ne cachait-elle pas elle aussi de terrifiants secrets ? La méfiance s'inscrit toujours dans les pas de ceux qui ont traversé les tempêtes.
" Est-ce que ça va, amigo ? Estás muy pálido. s'inquéta Narciso en posant une main amicale sur l'épaule de Sebastian.
- Pardon, mais je ne comprends pas l'espagnol.
- Tu es tout pâle, amigo.
- Oh, je suis juste fatigué, j'ai fait un long voyage. Vous savez où je peux trouver un restaurant ?
- Te tracasse pas pour ça, viejo. On a des sandwichs et de la bière. Viens partager un morceau avec nous.
- OK.
- Bueno, amigo. "
Et Sebastian de se laisser embarquer par cet élan de générosité. Parfois, la vie accorde un peu de répit. Il suffit de s'arrêter un instant. Narciso pointa du doigt une forme grise vers la maison en ruines ;
" Hey, Sebastian, il est à toi, ce chat ? "
FIN
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