91. El duerme pueblo

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Des lieues que nous n'avions croisé âme qui vive. Quand le pueblo endormi apparut au fond d'un vallon isolé, nous fîmes une halte sous la chênaie écrasée par le soleil estival.

Avec Augusto, nous chevauchions depuis si longtemps que le bruit de notre cavalcade à travers la sierra m'emplissait les oreilles. Il me fallut un moment pour m'apercevoir que nos poursuivants avaient abandonné leur traque.

 " Ne te tracasse pas, Javier. Nous les avons semés, exactement comme je te l'avais promis.

 - On dirait bien.

 - En attendant, on va se reposer un peu ici. Et voir si ce village s'active un peu quand il fera moins chaud. Après ça, c'est la frontière, mi hermano, et le pays des gringos. "

Le Texas et ses richesses infinies si désirables pour deux peones tels que nous.

Augusto s'endormit rapidement, accablé par la chaleur. Moi, je ne parvenais à détacher mon regard des maisons en adobe. Le bourg était calme. Trop, pensai-je. Tout comme je n'aimais pas les ombres noires qui couraient à la lisière de la forêt sur l'autre versant de la colline.

Les contes presque oubliés de notre mama me revenaient en tête. Et avec eux, la peur qui m'avait donné tant de cauchemars, enfant.

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