101. Trois ombres
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Il ne faut rien montrer au gosse.
Ni leurs empreintes de sabots dans la terre molle, ni les branchages cassés sur leur passage. Et surtout pas la peur qui m'habite.
L'orée de la forêt n'est plus très loin et j'imprime à notre marche le rythme de promesses. Celles d'un lit douillet pour la nuit prochaine, du délicieux ragoût préparé par Marnie, d'un bain chaud après ces longues journées à travers les chemins.
Le môme n'a d'yeux que pour moi et son avenir. Moi, je chasse les fantômes du passé et je cherche du regard les trois ombres qui nous suivent. Devant les grandes prunelles bleues du gamin, je culpabilise un instant pour cette traversée périlleuse, mais j'ai besoin d'un fils.
Cyril, nous l'appellerons.
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