102. Witch hunter
" Ma très chère Blair,
À présent, je ne saurais dire quelle folie m'a prise quand j'ai décidé de suivre Mr. Burns dans les forêts du Massachusetts. Sûrement une part énorme d'insouciance juvénile et un désir de prouver à Père que je suis capable de m'élancer dans une aventure et de ne pas passer mon existence au milieu des livres.
J'éprouvais également de la fascination pour les récits de ce chasseur de sorcières qui me semblait en perpétuel décalage dans les salons de Providence où il était invité. Et, contrairement à Père, Mr. Burns ne m'a pas ri au nez quand je lui ai proposé de le suivre dans les collines de Salem. La proximité avec la ville me rassurait un peu, mais j'ignorais à quel point je me trompais.
J'écris ces lignes sans savoir si elles te parviendront. J'ai trouvé refuge dans les racines d'un chêne séculaire et je sens tout autour de moi la colère de la forêt, réveillée par la vieille femme qui vivait en retrait des hommes.
Car je peux maintenant l'affirmer. Dans ces contrées où Dieu ne pose plus le regard, le Diable s'adonne à ces sinistres entreprises et ces horribles mégères qui sont ses suppôts lisent parfaitement en nos cœurs et cherchent là le moyen de précipiter notre chute vers l'infâmie et le rejet du Tout-Puissant.
Je ne peux m'échapper de ces bois maudits. Je t'en conjure, ma douce Blair, ne viens pas me sauver, combien même notre amour est fort car la rançon pour ma libération est bien trop élevée. Mon sort est scellé et je me refuse de bafouer ton intégrité mentale et physique.
Respectueusement.
Robbie "
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