103. Azul

Une minute de lecture

Jules Verne et Arthur Conan Doyle trônaient depuis toujours sur le chevet de Charles. De ces récits était née une fascination pour le fantastique et les exploits humains. Quant à moi, je n'avais rien fait pour le dissuader de telles envies extravagantes.

Ses ambitions étaient devenues mon cauchemar quand il disparut dans les profondeurs de la jungle péruvienne. D'après ce que me rapportèrent les autorités locales, je ne devais nourrir que peu d'espoirs de retrouver mon fils. Ne serait-ce que sa dépouille, m'avertit le gouverneur qui nous reçut à Lima.

Face aux vestiges d'un écarlate tranchant sur l'émeraude de la forêt équatoriale, je ne pus retenir mes larmes. Charles avait toujours rêvé de franchir les cieux et les océans dans son Aile Rouge, mais c'était dans une mer verte qu'il s'était abimé.

Et, sous la voûte de cette infranchissable cathédrale, je contemplais les ruines de ses rêves, avec les lianes comme derniers liens tangibles de sa folie.

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