168. Guilford
Guilford était de ces hommes que l'on ne remarquait pas, une ombre anonyme dans les tentacules de la cité californienne. Derrière cette allure de bon gars se cachait une autre réalité.
Il était près de minuit quand son téléphone sonna. À l'autre bout de la ligne, la seule personne qui pouvait le joindre à cette heure de la nuit :
" Guilford, c'est moi.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Tu peux te rendre immédiatement au Fairmont Hotel ? T.D. m'a appelé il y a trente minutes pour me raconter qu'il avait salement merdé. Je n'ai pas tout compris à ses explications, mais je crois qu'il est encore sous coke.
- OK. Envoie-moi juste un numéro de chambre sur ma messagerie. Je serai là-bas dans moins d'une heure.
- Parfait ! Je te laisse gérer, mais arrange pour que T.D. soit opérationnel pour la rencontre promotionnelle de demain.
- J'y veillerai, Hank. "
Depuis la baie vitrée de sa villa, Guilford observa un moment les lumières de la ville qui ne dormait jamais. Cette tour de Babel nichée entre l'océan et le désert qui offrait tant de promesses et de mirages, de dérives et de fantasmes.
Et Guilford était le parapluie qui empêchait les puissants d'être éclaboussés par leur stupidité.

Annotations
Versions