181. Tully
Aux confins du désert, le soleil écrasait tout.
En dépit de la fournaise, la vie là-bas offrait mille délices. Des petites pâtisseries gorgées de miel et de chaleur aux superbes femmes aux larges boucles d'un noir de jais en passant par le vin rubis dont se délectait Tully. Il troqua vite ses braies de chasseur celte pour d'amples vêtements pareils à ceux qui vivaient là.
Nous traquions un djinn depuis les rivages de la Mer Intérieure de Midi-Terre et cette citadelle était le dernier bastion avant l'océan de dunes ondoyantes. Pour prochain port, Diarbekr, la cité engloutie dans la poussière et le hurlement du simoun. En entendant ce nom, les hommes des sables blémirent, eux dont les récits de courage dépassaient les frontières. Leur cheikh me prévint :
" Capitaines, je pardonne votre fougue parce que vous méconnaissez nos contrées. Sachez néanmoins que seule la mort vous attend à Diarbekr.
- Celle du djinn, pas la nôtre. répliqua Tully.
- En ce cas, vous êtes probablement fous. Si vous survivez à ce démon, vous n'échapperez pas au désert. "
Et si notre ennemi comptait justement sur la peur de ces étendues solitaires pour échapper à l'acier de nos lames ?

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