Ils s'étaient procurés chaleur et réconfort durant les longs frimas d'hiver.

Avril apporta douceur et volupté. Seth récita Neruda et promit à Deirdre de lui faire ce que le printemps offrait aux cerisiers.

Un long week-end de mai se profilait. Ils quittèrent la ville pour les rivages de l'océan et de la liberté. Leurs rires les précédaient lors de leurs balades en bicyclette dans les forêts claires de pins. Portée par son élan, elle abandonnait les pédales, lui, sûr de son équilibre, délaissa son guidon.

Quand ils émergèrent de la lisière, Deirdre relâcha son souffle, comme oppressée. La lumière crue du jour aveugla Seth. Il pensa que l'air était tout à coup trop limpide.

Le vent avait tourné.