202. Pousse d'argent
Silence de sépulcre, ciel couleur de plomb. Chant plaintif du vent entre les branches prises dans l'hiver éternel, des sentiers qui se perdaient dans une neige cendrée.
Tom et Ava se frayaient un chemin dans cette désolation aux mille nuances de gris à la recherche de traces de gibier. Seuls quelques murs de l'ancienne civilisation maintenant noircis subsistaient. Tom frotta une vieille plaque en laiton et lut avec difficulté :
" Bos... ton Comm.. on. Ava, c'est quoi ?
- Un parc. Les gens autrefois venaient s'y détendre, faire du sport.
- Ils ne passaient pas leur temps à chasser ou à glaner de quoi manger ?
- Non, ils remplissaient de nourriture de coffres verticaux qu'ils appelaient frigos. Qu'ils se procuraient dans de grands entrepôts remplis de rayonnages ou ils se faisaient livrer leur repas chez eux.
- Waouh !
- Ne te réjouis pas, c'est en partie ce qui a précipité la chute du monde. "
À cet instant, la lumière changea au-dessus de leurs têtes. La voûte grise se déchira, un rai de soleil s'insinua entre les nuages. Ava repéra en premier l'éclat argenté dans la frondaison d'ébène. Quelques flèches graciles qui tendaient vers l'astre du jour. D'autres, minuscules, poussaient juste à côté sur ce bois mort.
Il fallait en urgence prévenir les sages de la colonie.
Si la vie renaissait, cela pourrait-il enfin signifier le retour du printemps ?

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