265. Le gangster
Quelque part entre les langueurs océanes et les brumes de janvier, je soldais mes comptes avec le clan. À coups de neuf millimètres, j'envoyais par la même occasion un message à notre ancien boss.
Avec Charlie, nous avions remonté la piste de Fergus jusqu'à Montauk. Mon vieil ami s'en était étonné :
" Putain, j'aurais juré que ce salopard créchait à côté de Southie. Pas qu'il faudrait traverser trois frontières d'État pour le choper. Notre virée va mettre le FBI en rogne.
- Ne t'inquiète pas pour Errico. Nous avons plusieurs trains d'avance sur lui et ses hommes.
- J'aimerais en être aussi certain que toi, Sean. "
Quand nous arrivâmes au cottage de Fergus, l'exécuteur de Dom sirotait un café sur la galerie qui donnait sur la mer. Nous attendîmes le départ de sa femme puis nous remontâmes l'allée. Il fut à peu près aussi surpris que l'avait été Nate Galloway quand nous avions débarqué chez lui. Un siècle plus tôt, me semblait-il.
" Après le bordel que vous avez mis à Boston, je me doutais bien que vous finiriez par venir jusque là.
- Fatalement, enfoiré. répondis-je.
- Et cette fois, Fogarty, tu auras le cran de presser la détente ? Ou tu es aussi ramolli que l'était ton père ? "
Contrairement à ce qui s'était passé dans l'Ohio, je n'hésitais pas. Je levai mon Beretta et tirai. La bouche de Fergus s'ouvrit en un O surpris tandis que les détonations se perdaient dans le vent froid. Charlie s'approcha et l'acheva d'une balle en plein front.
" Ça, c'est pour ce que tu as fait à Lizzie. "
Justice et vengeance étaient souvent les deux facettes d'une même pièce. En les tuant, nous franchissions une nouvelle étape dans la violence. Mais valions-nous mieux que ces hommes ?

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