chapitre 12 (partie 1) : fermez-là

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Veuillez me suivre s’il vous plait.

Le rouquin avait posé son téléphone et entraina Rubie dans une salle à l’arrière du bâtiment. Sans un mot, elle s’assit sur une chaise, tentant toujours de réaliser ce qu’il lui arrivait.

- Attendez-moi ici, ce ne sera pas long.

Il mentait. Le temps filait sur l’horloge et personne ne venait la chercher. Tout se mélangeait dans son esprit. Pourquoi ? Qu’avait-elle fait ? Qu’était ce code 12, ou ce code 7, pour lequel tout le monde semblait paniquer ? Bouleversée, elle n’arrivait plus à réfléchir. Son cœur battait plus vite dans sa poitrine. Trop vite. Il fallait qu’elle se calme, maintenant, avant qu’elle ne se mette à hurler. Alors elle tenta de focaliser son attention sur quelque-chose et son regard s’arrêta sur ces tableaux étranges qui tapissaient les murs. Tous représentaient des femmes, belles et élégantes bien que sensiblement différentes. Trois retinrent particulièrement son attention. L’une d’entre elles avait l’âge sévère et ses rides au coin des yeux lui donnait une allure triste. L’autre, en revanche, semblait douce et posée. La dernière, enfin, était la seule dont les cheveux n’avaient pas été rabattus et coiffés. Elle avait le teint plus jeune et la position plus féroce, l’air guerrier d’une prédatrice. Tandis que Rubie les admirait, la première se mit à parler :

- En voilà une de plus, dit-elle à ses congénères. Regardez-la ! Aucune grâce, aucune finesse !

- Laisse-lui du temps, ajouta la seconde, je suis sûre qu’elle pourra devenir une dame de haut rang.

- Du temps ! Du temps ! De mon temps à moi, on ne laissait pas d’aussi vilaines filles entrer à la Capitale !

- De ton temps, renchérit la troisième, on ne jugeait que par l’apparence. Regarde-moi, je n’étais pas une fille de beauté et pourtant j’ai à mon actif bien plus de victoires militaires que vous n’en aurez jamais ! Cette petite ne paye peut-être pas de mine, mais je suis sûre qu’elle en a sous le capot !

Sans oser intervenir, Rubie écoutait avec attention ce dialogue des plus déconcertants. Ces femmes, faites de peinture et de fusain, se disputaient à son sujet sans même tenir compte de sa présence.

- Pense ce que tu veux, je te parie qu’elle ne trouvera pas la dernière porte.

- Bien sûr qu’elle la trouvera, fais lui confiance.

- Lui faire confiance ! Rends-toi à l’évidence ma pauvre amie, cette fille n’est qu’un petit oiseau tombé du nid, elle…

- Fermez-la ! les interrompit Rubie, tellement absorbée par sa rage qu’elle en oublia à qui elle parlait.

Les trois femmes se stoppèrent un instant.

- Je t’avais dit qu’elle avait du potentiel, jubila la plus jeune.

- C’est surtout une petite mal-élevée. Dis-moi mon enfant, quand on prend la parole ainsi, on a au moins la décence de se présenter par son nom !

- Je m’appelle Rubie Falcon, dit-elle dans une révérence ironique.

A l’entente de son prénom, les trois commères furent prises d’effroi et s’en retournèrent dans leurs toiles, laissant de nouveau la pauvre jeune fille seule, dans l’obscurité de ses questionnements.

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