Une guerre

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Face à lui l’horreur naissait. Une odeur puissante venait s’immiscer en lui, pénétrant les moindres pores de son corps. Corps dressé fièrement au milieu de cette cohorte affamée. Affamée de liberté, prête à servir de rempart face à cette infamie. Infamie que cette armée composée d’une ribambelle de fantassins décérébrés par l’idéologie. L’idéologie d’un homme voulant nous réduire à notre tour à l’état de poussière. Poussière qu’il pourrait balayer de ses bottes encrassées. Encrassées par la terre que nous avions tant choyée et qui maintenant était à la merci de cette folie dont il se délectait. Délectation dont il s’était abreuvé pendant tant d’années et qui aujourd’hui se dessinait sur son visage tuméfié par la colère. Colère que nous avions nous aussi découverte au fil des mois, et qui avait grandi dans nos rangs avec frénésie. Frénésie qui guidait chacun de mes frères au sacrifice de leur propre vie. Vie que nous devrions peut-être sacrifiée pour sauver nos enfants cachés à l’abri de cette cruauté. Cruauté, dont il se nourrissait pour alimenter ses discours qu’il diffusait sur les ondes pour tous les endoctriner. Endoctriner les bougres qui n’avaient rien à espérer de mieux que de s’allier à ce monstre. Monstre qui avançait sur nous, avec ses machines de fers, crachant ce feu terrifiant. Terrifiant, nos yeux pleins de larmes, qui ne pouvaient éteindre ce brasier. Brasier qui nous consumait peu à peu, ne laissant derrière lui qu’un désert pourpre. Pourpre, tel le sang qui coulait dans nos veines.

Face à nous l’horreur naissait. Nous nous collions les uns aux autres pour nous donner du courage. Courage d’affronter le démon qui voulait nous avilir. Avilir ce peuple, dont la voix s’élève à travers le monde sans crainte. Crainte de ses cris qui le fragilise, lui le despote. Despote sans autre objectif que celui d’anéantir les hommes. Hommes qui offraient leur corps comme bouclier. Bouclier de chair et de sang.

– Chacun à votre place, prêt à tirer. Commandant nous attendons votre signal.

La balle jaillit du canon, transperçant le champ d’un éclair, le début de l’horreur était annoncé. Le soldat jouissait du plaisir procuré par l’arme dans ses mains. Mains qui détenaient le pouvoir de vie et de mort. Mort qui lui apporterait les félicitations de ses pairs. Pairs qui l’avaient formé à ne plus penser mais à faire. Faire que les désirs du chef suprême soient exhaussés. Exhaussés pour le bien de la patrie à laquelle ils appartenaient. Appartenir à cette confrérie de frères d’armes qui devaient sauver leur pays. Pays qui faisait de ses enfants des soldats, protecteurs de cette nouvelle pensée. Pensée dont ils étaient les garants pour un avenir en paix. Paix dont ils seraient les seuls responsables face à l’ennemi qui aujourd’hui se dressait. Dressé face à eux, ce fétu de paille partirait en fumée. Fumée, symbole de leur puissance.

Face à Face, l’horreur se dessinait. Les soldats se défiaient avec leurs armes étincelantes. Étincelants leurs cœurs battaient au même rythme. Rythme effréné de ce conflit qui les opposait. Opposer, chacun leur camp, mais l’avaient-ils choisi ? Choisi de croire, mais qui détenaient la vérité à cet instant ? Instant futile que les soldats trouvaient tout à coup hors du temps. Temps qui ne leur restait plus, à cause des décisions que d’autres avaient prises pour eux.

Face à eux l’horreur naissait. Une odeur puissante venait s’immiscer en eux, pénétrant les moindres pores de leur corps…

Attrape rêve

Défi Rendre vivante la guerre par jules27400

C'est tristement un sujet d'actualité et ô combien instrinsèque à la littérature. "La chartreuse de Parme", "La guerre et la paix", "A l'ouest, rien de nouveau", "Le feu", "Voyage au bout de la nuit", "La bataille", "Les champs d'honneur", "L'étrange défaite", "Un long dimanche de fiancailles", etc. voici quelques oeuvres qui doivent vous rappeler des souvenirs ou vous amener un goût de sang dans la bouche. C'est une liste non-exhaustive, mais qui donne un aperçu du rôle immense que tient la guerre comme source - malheureuse - d'inspiration en littérature.

Bon ! ça c'est pour les beaux mots. Mais concrètement, qu'est-ce que cela veut dire ? Eh bien, faire vivre la guerre, un état que le lecteur n'est pas censé avoir vécu, donner vie à l'horreur, la rendre ridicicule ; adopter un ton grandiloquent, sérieux, ironique, c'est quelque chose que peu d'écrivains peuvent se permettre. Parce que c'est difficile. Et parce qu'il faut rendre réel le non vécu.

Donc, ce que je propose, c'est d'écrire quelque chose sur la guerre. Un quelque chose de puissant, du registre que vous voulez, du genre que vous voulez, du ton que vous voulez, l'histoire que vous voulez, avec une seule contrainte, et de taille : qu'en vous lisant, on soit comme en guerre avec les personnages, que l'on voie la scène, qu'on la ressente... qu'on la vive !

Haut les coeurs !

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