On a échappé aux traîtres et aux gardes, tant mieux pour nous. S’ils nous auraient vu, on aurait fini en exil ou pire exécution, entraînant ainsi la fin du royaume et éventuellement le monde.

Youpi !

Mes lèvres esquissa un sourire ironique digne de l’ancien prince du royaume de Krën, situé à l’est du continent. Une légère bise fit soulever mes cheveux et ceux de Javen. Son sourire me fait presque tout oublié enfin presque.

Le monde est en déclin et il faut voir un druide pour sauver de ce qu’il reste de ce monde. Et peut-être à l’occasion de chercher les nouveaux souverains et reconstruire les cités détruites. Nous nous avançons dans la citée sans faire de bruit et sans se faire remarquer.

Nous déambulons silencieusement dans les rues étroites des Bas-Quartiers, là où toutes sortes de criminels se trouvent. Là on est sûr de ne pas se faire attraper par les gardes de la citadelle sauf si certains criminels nous balancent.

Inquiet, je me tourne vers Javen, l’homme que je désire de tout mon être. Mon front perle de sueur, mon cœur bat si fort que mes tempes vibrent, et mes mains sont extraordinairement moites. Mes lèvres brûlent d’embrasser Javen mais ce n’est pas le moment. Ces moments où nos corps se croisent et s’emmêlent me manquent terriblement.

Javen se retourne, il a l’air calme mais sous son calme, je peux y déceler de la peur, non peut-être un sentiment de peur et d’angoisse qu’on nomme la sambregoisse, ce sentiment que nous a envoyé le dieu mineur des émotions en guise de punition à l’ère des Ombres, il y a des millénaires.

Je vois que lui aussi, il en a envie mais ce n’est pas le moment, car il faut survivre.

Quelque temps plus tard, bordure de la ville :

Nous avions enfin esquivé les gardes. Enfin nous pouvons enfin un peu souffler, mais le seul bémol reste toutefois la destination. Je sais que Javen, garde une carte du continent, alors je lui demanda :

« Quel est le chemin à choisir, mon chat ?

— Nous sommes obligé de prendre les petits chemins hors des grandes routes pour ne pas faire dénoncer c’est plus simple… »

Simple, dans ce contexte rien n’est simple : la chute d’Alviren par exemple a-t-elle été simple ? Non, elle n’a pas été simple, tout était un enchevêtrements diaboliques ayant détruit la confiance du peuple aux souverains. On était tous victimes de l’odieuse dhampire qui en est à l’origine.