Chapitre 1 : Fayrin

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Il fallait faire vite. Elle n'avait pas le choix. Enfonçant ses mains dans les poches de sa robe, elle passa tranquilement dans le couloir qu'elle arpentait depuis déjà de nombreuses minutes. Un contact métallique dans sa poche la rassura. Elle y était presque. Tournant subitement à droite, elle faillit percuter le mur. A cet endroit, les fenêtres étaient plus rares, laissant aucune lumière pour s'orienter. Continuant son chemin, elle tomba sur une porte, face à elle, LA porte en question. Celle qu'elle voulait ouvrir depuis de nombreux mois, celle qu'elle voulait franchir enfin pour régler ce qu'elle avait a faire une bonne fois pour toute. Ce n'était pas sa première tentative et elle espérait la dernière.

La clé glissa parfaitement dans la serrure. Sans bruit à part le grincement léger d'une porte qu'on ouvre, elle se glissa dans la pièce.

- Fayrin Eliora Regins, donne cette clé tout de suite !

La lumière s'alluma brusquement, révélant un bureau sobre avec un tas de papiers éparpillés. La seule chose qui prouvait que ce n'était pas un bureau comme les autres s'était les grandes étagères qui allaient jusqu'au plafond, haute de quatre bon mètres, tellement la pièce était grande. Sur le côté, on pouvait aussi observer des sculptures d'une matière rougeâtres ne ressemblant à rien, sauf peut-être à l'artiste.

Une vieille femme se tenait proche du bureau, le visage profondément fermé et les traits largement tirés par des rides plus fortes que celles normalement réservées à son âge. Elle paraissait d'ailleurs plus vieille. La main tendue, elle ne semblait pas vouloir bouger tant qu'elle n'avait pas eu ce qu'elle voulait.

Pendant un instant, elle pensa tourner les talons et fuir. Mais a quoi bon ? Elle restait coincée dans le bâtiment,on la retrouverai facilement, elle paierai plus gros. Plutôt valait mieux abdiquer encore une fois.

Quand elle donna la clé, un sentiment de colère l'envahit. Si proche du but ! La vieille dame s'en empara comme si elle allait lui reprendre.

- Tu me fais tourner la tête, entre tes vols répétitifs et tes intrusions préméditées ! Tu as de la chance que Dame Mirna t'aime bien, petite furie. Allez, sort.

Entrainée par la femme, Fayrin sortit. Accompagnée jusqu'au dortoir, elle ne pouvait plus rien tenter. De nouveau, elle devrait recréer un plan qui échouerait à nouveau. Totalement épuisée, elle se laissa tomber sur son vieux lit pendant que la porte du dortoir se refermait, la glissant dans la pénombre. Avant d'avoir eu le temps de dire "ouf" une masse lui tomba dessus. Un coude se planta dans ses côtes.

- Fayrin ! Alors, comment ça s'est passé ?

La personne qui venait litéralement de lui tomber dessus se releva.

- Tu n'est pas obligée de me sauter dessus comme une furie pour me poser une question, Mai !

- Tu racontes ? J'ai vu Dame Miriosa te ramener, elle t'a donné un avertissement ? Des corvées supplémentaires ?

- Chut ! Tu vas réveiller les autres ! chuchota Fayrin.

La silhouette de Mai se dessina devant elle. Elle s'assit sur le lit et attendit.

- J'y été presque, commença Fayrin, j'ai eu juste le temps d'ouvrir la porte que Dame Miriosa m'a demandé la clé.

- Tu devrais arrêter ces histoires. Même si tu arrives a trouver des informations sur ta famille et ton contrat, ça ne changera pas grand-chose. Il ont toujours le dessus, même si ils sont illégaux.

- Tu as peut-être raison, mais c'est plus fort que moi, admit la jeune fille en lançant un sourire triste même si Mai ne pouvait pas le voir.

Ce soir, après que Mai se soit couché, fatiguée, Fayrin se jura de trouver un moyen de réussir son opération pour quitter ses lieux sinistres. Mai ne pouvait pas comprendre son but. Elle avait vu ses parents mourir quand elle avait cinq ans et avait été recueilli le lendemain dans cet "orphelinat" de travaux forcés. Pour Fayrin, c'était différent. Aucun parent, aucun ancienne vie et, plus jeune, quand elle posait ses questions aux surveillantes elles étaient incapables de répondre. Toute son existence planait, comme de la fumée qui s'échappait de jour en jour, refusant qu'elle ne la touche. Elle se devait de récupérer son contrat et son dossier, elle était sûre de trouver des informations et elle pourrait librement s'échapper.

Ce n'était qu'une question de mois, peut-être de jours.

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