Chapitre II

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Le vent fouettait les cheveux courts bruns de Nathanael qui renvoya les mèches qui entraient dans ses yeux en arrière en pénétrant dans le fast-food.

Il repéra un monsieur à la peau mate derrière le comptoir de l'accueil et alla à sa rencontre, s'asseyant sur une des chaises hautes en face de lui.

— Bonsoir monsieur Walsh.

Un petit monsieur de la soixantaine environ, les cheveux grisonnants, la barbe grise taillée présentant un embonpoint fixa le jeune étudiant d'un air sympathique.

— Bonsoir Nathanael. Comment vas-tu mon garçon ? demanda t-il d'une voix gaie.

— Je vais bien et vous ?

— Je tiens encore sur mes deux jambes alors ça va, plaisanta t-il, je te sers quelque chose à boire ?

— Oui. Un chocolat chaud s'il vous plaît.

— Tu sais bien que tu peux me tutoyer. Ça fait quand même deux ans qu'on se connaît, rétorqua monsieur Walsh souriant.

Nathanael avait toujours eu l'habitude de vouvoyer les personnes âgées leur accordant beaucoup de respect comme l'avait toujours appris sa mère Amalia Miller et se permettre de tutoyer un monsieur comme Walsh l'embêtait un peu.

Le brun se contenta d'hocher la tête et observa le vieux monsieur dos à lui préparant sa commande.

Bob Walsh était le fondateur et le gérant du fast-food. L'ayant fondé dans les années 90, il avait su faire tenir son restaurant au fil des générations changeantes régnant d'une main de fer comme il aimait si bien le faire savoir ce qui lui avait valut une bonne popularité envers les étudiants qui passaient la plupart du temps dans son établissement.

— Et voilà ton chocolat chaud.

Nathanael prit la tasse fumante que lui tendait Bob chaleureusement et souffla dessus avant de le porter à ses lèvres.

— Il est délicieux comme d'habitude ! s'exclama le brun qui reprenait une gorgée sous le regard bienveillant du vieux monsieur.

Nathanael remarqua la venue de la nouvelle serveuse qui notait les commandes sur son petit carnet.

— Comment elle s'appelle ta nouvelle serveuse ? questionna t-il portant sa tasse à ses lèvres, le regard toujours rivé sur la belle brune.

Il avait toujours été de nature curieuse ce qui lui avait déjà valut de nombreuses reproches de ses proches mais quand quelque chose ou quelqu'un le tourmentait comme c'était le cas de la nouvelle serveuse, il ne pouvait s'empêcher de poser des questions. D'autant plus qu'il ressentait qu'elle avait quelque chose qui l'intriguait.

Monsieur Walsh suivit le regard de l'étudiant et tomba sur la brune.

— Elle s'appelle Madyline Green.

Madyline.... Quel joli prénom ! pensa le brun en l'observant.

— Elle n'a pas l'air de te laisser indifférent on dirait, reprît le vieux monsieur jetant un regard malicieux au jeune étudiant.

— Je la trouve juste très belle c'est tout.

Nathanael répondit d'une voix mal assurée détournant le regard mais monsieur Walsh n'était pas dupe et décida de charrier ce jeune homme qu'il appréciait bien.

— Je reconnais ce regard admirateur. Elle te plait bien, je le sais.

— Monsieur Walsh..., soupira t-il gêné ce qui arracha un sourire à ce dernier.

— Je te comprends, elle est vraiment belle. D'ailleurs si j'avais quelques années de moins, je n'aurais pas tardé à lui faire la cour, fit-il avec un clin d'œil à l'appui.

Nathanael se mit à ricaner devant la mine sérieuse de monsieur Walsh. Avec ses petits yeux en amande, son air souriant et charmeur ainsi que ses gros bras musclés, il ne doutait pas une seconde que monsieur Walsh en avait fait tomber des cœurs dans sa jeunesse.

Nathanael continua de bavarder joyeusement avec monsieur Walsh qui lui racontait ses histoires de jeunesse particulièrement ses histoires d'amour, très concentré.

Il l'appréciait énormément le trouvant très aimable, mais surtout très bavard aussi. Il prit plaisir à le comparer à ces trains qui avancent sans jamais s'arrêter.

Il venait à peine de terminer sa tasse quand il aperçut Madyline sortir du fast-food ayant troqué son uniforme de serveuse contre un débardeur blanc moulant et un jean slim noir. Il déduisit qu'elle avait fini son service et regarda l'heure sur l'horloge accrochée sur le mur : 17h30. Il s'empressa de dire au revoir à monsieur Walsh et de suivre la belle brune qu'il retrouva sur le trottoir un sac à bandoulière accroché à l'épaule attendant un taxi.

Il ralentit le pas et prit le temps de l'observer un moment et remarqua qu'elle était assez grande et devait mesurer dans les 1m70, moins de 10cm que lui quand même. Il s'approcha d'elle et la salua.

— Bonsoir Madyline.

Elle eut un petit sursaut, se retourna face à lui faisant virevolter ses longs cheveux et leva les yeux vers son visage, les sourcils froncés.

Il ne put s'empêcher de la reluquer de la tête aux pieds, s'attardant sur son débardeur qui moulait bien sa poitrine. Il la trouvait très attirante.

— Comment tu connais mon prénom ? demanda t-elle d'un ton sec en reculant légèrement.

— Pas besoin de t'éloigner comme ça. Je vais pas te manger, plaisanta t-il.

Elle leva les yeux au ciel avant de le dévisager ce qui amusa le jeune brun qui semblait fasciné par ses mimiques.

— Tu n'as toujours pas répondu à ma question.

— Je l'ai appris grâce à mon bon vieil ami monsieur Walsh.

— Et alors qu'est-ce que tu veux ?

Elle croisa les bras sous sa poitrine et le fixa d'un air méfiant.

— Faire connaissance avec toi, dit-il affichant un large sourire, au fait moi c'est....

— Je n'ai pas besoin de savoir comment tu t'appelles. Je n'ai pas le temps pour ça, l'interrompit-elle balayant ses paroles du revers de la main.

Il resta stoïque. Aucune fille ne lui avait jamais parlé de la sorte. Lui qui avait l'habitude de voir les filles se pâmer devant lui. Mais au lieu de la mépriser à cause de son attitude désobligeante, elle lui plut encore plus et il trouva un certain amusement dans ses airs agacés.

C'est vrai qu'elle était froide, sèche, agressive mais il la trouvait intrigante et mystérieuse, des raisons qui lui donnaient plus envie de la connaître et il ferait tout pour ça.

Elle jeta un œil au cadran de sa montre accrochée sur son poignet, les lèvres pincées l'air soucieux.

— Tu as l'air pressé....

Pour la deuxième fois en quelques minutes, elle lui coupa la parole.

— Je n'ai pas que ça à faire à discuter avec toi alors du balai ! pesta t-elle agacée.

Elle se retourna, stoppa un taxi et pénétra à l'intérieur sans lui accorder la moindre importance. Nathanael regarda le taxi s'éloigner hébété. Il n'en croyait pas ses yeux. Elle n'avait même pas voulu l'écouter.

Pourquoi réagissait-elle de cette façon ? Et où est-ce qu'elle allait aussi pressée ?

Autant de questions qui emplissait la tête du jeune homme qui se jura d'en savoir un peu plus sur elle.

***

Madyline observait le paysage défiler à travers la vitre du taxi en repensant à ce jeune homme qui était venu l'aborder.

Elle n'était pas dupe. Elle savait qu'il était juste venu lui parler pour pouvoir la draguer. Elle avait remarqué ses regards incessants envers elle et faisait toujours en sorte de ne pas tomber dans ses beaux yeux gris. Elle savait qu'elle était une belle femme qui attisait toujours le regard des hommes sur son passage. Elle ne pouvait pas s'en plaindre puisque c'est ça qui lui permettait de gagner de l'argent aussi simplement en tant que strip-teaseuse. Certes il était beau mais elle ne se voyait pas sortir avec un mec comme lui qui passait la plupart de son temps dans un fast-food. Ce qu'elle recherchait c'était un homme très riche qui subviendrait à tous ses caprices. Tout ce qui comptait c'était l'argent et rien d'autre. Sans argent on ne pouvait rien.

Elle descendit du taxi et se rendit dans l'enceinte du club qui était déjà rythmé par la musique. Les clients n'allaient pas tarder à arriver et elle n'était pas encore prête.

— Tout ça à cause de l'autre mec là, maugréa t-elle.

Elle s'empressa de se changer dans la room et se fit bousculer par une fille aux cheveux châtains qu'elle ne connaissait que trop bien.

— Alors parce qu'on se prend pour la meilleure des danseuses, on se permet d'arriver en retard crevarde ?

Madyline dévisagea la fille en question qui lui jetait un regard mauvais démontrant toute la haine qu'elle ressentait envers sa rivale.

Blake Rivers faisait partie des strip-teaseuses attitrées aux danses privées dans les box mais contrairement à Madyline qui ne se contentait que de danser sur une barre, il lui arrivait de proposer des extra aux clients pour empocher plus d'argent. Elle détestait la brune qui avait du succès avec les clients empochant ainsi plus d'argent, en plus du fait qu'elle était la meilleure danseuse du club, très populaire et très appréciée de tous.

— Lâche moi Blake. Va plutôt te taper tes clients comme tu as l'habitude de le faire et fiche moi la paix, répliqua la brune excédée.

Blake toisa la brune de ses yeux bleus, lui lançant un regard méprisant avant de s'en aller.

Qu'est-ce qu'elle m'énerve celle-là !

Elle finit de se maquiller puis se dirigea vers le balcon pour entamer son service d'une démarche assurée.

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