Chapitre 31

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Suzie

Nous voilà de retour en France. Je n’ai pas eu de nouvelles d’Aédan depuis que nous nous sommes quittés à l’aéroport. Ma peur de perdre l’homme dont j’ai fait connaissance en Irlande s’avère se réaliser. Je me pose encore mille questions, est-ce que notre escapade à compter ou jouer t-il un jeu ? Les mots de la belle rousse résonnent dans ma tête me disant qu’il rayonnait à mon contact. Si elle était là, je ne pense pas qu’elle dirait qu’Aédan rayonne beaucoup. Il brille par son absence.

De retour au bureau dès le lundi suivant, le Aédan, tout sourire, détendu a disparu. Les bienfaits de l’air irlandais n’auront pas agit durablement. Son ton autoritaire et imposant raisonne dans les étages. Il ne m’adresse pas la parole de toute la journée comme les jours suivants d’ailleurs. Son air renfrogné en a refroidit plus d’un.

Les jours passent et se ressemblent quand un matin des éclats de voix retentissent dans le couloir. La voix d’une femme familière. Je ne la reconnais pas tout de suite, par contre mes poils se dressent rien qu’au son de cette voix. Puis tout à coup un visage se forme sur cette voix, je la reconnais. Pourquoi est-elle venue aujourd’hui ? L’unique jour de la semaine où Aédan est en déplacement. Qu’est-ce qu’elle fout là ? La réponse ne tarde pas.

- Bonjour petite assistante d’Aédan, je ne me souviens pas des prénoms de toutes ses assistantes, elles sont si nombreuses, raille-t-elle.

- Bonjour Madame SCOTT, répondé-je les lèvres irritées d’avoir prononcé ce nom. M. SCOTT est absent aujourd’hui. Voulez-vous que je lui transmette un message ? me forçant à être respectueuse et polie ce qui ne n’est pas son cas.

- Non, ne vous donnez pas cette peine. Je ne suis pas venu pour lui mais pour vous. Pouvons-nous nous entretenir dans une pièce moins ridicule que celle-ci ? Aédan ne voudrait pas que notre conversation soit entendue par le reste de son staff.

- Nous pouvons aller dans la salle de réunion au bout du couloir si cela vous convient ?

Son air dédaigneux m’insupporte au point que mes pensées deviennent violentes. Je garde mon self control malgré une furieuse envie de lui coller mes cinq doigts sur sa face peinturlurée et de lui arracher cette perruque brune, cheveu par cheveu.

Malgré tout, je la guide à travers ce dédale de bureau vers la salle de réunion et nous nous installons l’une en face de l’autre. Elle me dévisage avec un rictus au coin des lèvres. J’ai l’impression qu’elle me jauge comme si un duel aller se dérouler dans cette pièce. Elle montre de l’impatience, elle piaffe, elle trépigne comme une enfant devant une sucrerie un soir d’Halloween.

Après avoir pris le temps de me torturer par son silence alors que je ressens son empressement à se dévoiler. Elle finit par me dire que notre échange dans cette pièce doit rester secret. Les révélations qui vont suivre ne doivent pas être divulguées à quiconque, pas même à Aédan sous peine de subir sa colère car elles pourraient faire beaucoup de mal à Aédan. Elle joue sur la corde sensible, elle joue sur mes sentiments pour lui. On ne peut pas lui enlever qu’elle a le sens du spectacle. Elle dit tout et rien en même temps. Cela va faire un quart d’heure qu’on est enfermé dans cette salle et elle ne m’a toujours rien dévoilé. La mise en scène de son arrivée me pèse. L’agacement me gagne et je ne peux plus m’empêcher de le lui montrer. Amanda semble ravie de cette situation, elle a atteint l’un de ces objectifs, me faire tourner en bourrique. Je l’encourage à me livrer ce qu’elle est venu me dire car je n’ai pas de temps à perdre avec ses élucubrations.

Je crois que je l’ai un peu vexé de par ma franchise soudaine. Elle ne tient plus sa langue fourchue et elle me confesse enfin que si Aédan reste distant avec moi depuis notre retour d’Irlande s’est qu’il la fait à sa demande.

Aédan est distant à cause d’elle ? Pourquoi ? Est-ce un jeu malsain ?

Je suis estomaquée devant cette garce. Son assurance et son sourire ne la quittent plus devant ma stupéfaction évidente. Elle m’explique qu’Aedan et elle ont un pacte concernant leurs idylles. Il ne peut pas fréquenter de femmes sans son accord. C’est elle qui décide des relations qu’Aédan peut avoir et il doit lui raconter absolument toutes ses relations intimes en détail. Quand je songe à nous dans la chambre en Irlande, je rougis de honte. Soulagement pour moi, elle ne m’en parle pas. Est-ce que je peux croire qu’Aédan aurait gardé ce moment intime pour lui ou elle attend le bon moment pour déballer son venin. Ensuite elle m’explique les termes de leur pacte. En fait, une fois qu’il se retrouve il lui fait l’amour toute la nuit avec hardiesse. La honte d’avoir pu me faire berner laisse place à la colère. Elle continue son flot de mots formant des phrases et me racontant une histoire. Ces escapades ne sont que sexuelles, les sentiments n’y ont pas leurs places. Je ne suis qu’une de plus sur son tableau de chasse. Je suis trop sotte d’avoir pu croire qu’il était sincère. Je me liquéfie sur ma chaise au fur et à mesure que ces mots sortent de sa bouche. Je la regarde prendre plaisir à me divulguer toutes ces obscénités sans pouvoir lui répondre. Si ce qu’elle dit est vrai, je dois penser à garder mon poste au moins le temps que Maddie revienne. Il n’est pas question, une nouvelle fois que je me retrouve sans emploi à cause d’un homme.

Des questions devraient foisonner dans ma tête comme d’habitude mais en fait je suis une coquille vide. J’ai déconnecté, mon esprit est à côté de mon corps divaguant, en essayant de retrouver sa place.

Je ne me suis jamais douté qu’Aédan pouvait être un homme soumis à une femme de cette manière. Je comprends mieux pourquoi il souffle le chaud et le froid depuis notre rencontre. Il attendait le feu vert d’Amanda pour se lancer. Je ne dois plus espérer autre chose. Toutes ses contradictions me rattrapent et me fouettent.

Elle quitte la pièce en me remerciant de lui avoir accordé quelques minutes de mon temps qui est si précieux pour Aédan. Pourtant le doute après l’effroi s’installe dans mon esprit. Je reprends contenance et l’affronte.

- Arrêtez donc d'espérer autre chose qu’un plan cul. Il a eu ce qu’il voulait et il ne baise jamais deux fois la même. Oubliez-le, soyez une gentille fille !

- Je ne vous crois pas ! Vous n’êtes qu’une garce ! Une chienne enragée qui ne veut pas lâcher son os !

- Et vous, vous n’êtes que l’une de ses greluches, que l’on saute et que l’on oublie aussi vite la porte franchie. Vous verrez bien que j’ai raison. Au revoir !

Quelle garce ! Elle sort de la pièce avec un sourire méprisant. Premièrement, Aédan ne m'a pas sauté et deuxièmement je ne suis pas une greluche qui s’est amourachée de son boss.

***

Aédan est de retour au bureau le lendemain. Il ne sait pas qu’une discussion a eu lieu entre Amanda et moi. Je dois contenir mon envie rageuse de lui sauter à la gorge quand il passe devant mon bureau m’ignorant une fois de plus. Je suis folle furieuse. Son attitude me laisse croire qu’Amanda a raison et pourtant mes doutes sont importants, je ne dois pas faire confiance à cette garce. Il faut que j’ai une conversation avec Aédan pour éclaircir ce malentendu. Mais je suis si furieuse contre lui que je ne pense pas pouvoir me contrôler. Il vaut mieux pour lui d’ailleurs que je décolère avant qu’il ose m’adresser la parole.

Pas de chance pour lui, après s’être servi un café à la cuisine, Aédan me demande de venir dans son bureau pour faire un point sur la journée d’hier et les dossiers qu’il m’a demandé de lui préparer pour aujourd’hui.

Sa demande me surprend, habituellement je lui dépose les dossiers durant midi lorsqu’il part déjeuner pour qu’il les trouve à son retour sur son bureau et le point se fait par un bref débrief dans un mail. Aédan est un homme routinier qui n’aime pas qu’on lui change ses habitudes et voilà que ce matin il me convoque dans son bureau. J’ai l’impression d’être revenu plusieurs mois en arrière lorsque j’ai été convoqué dans la petite salle de la peur et que je me suis fait viré par mon ex. Cette situation me semble familière et je déteste cette sensation de déjà vu.

Tu es une grande fille, tu peux le faire ! Affronte ta peur ! Lance toi dans l’arène, ma grande !

Je prend une bouffée d’air avant d’ouvrir la porte du bureau d’Aédan et pénètre d’un pas décidé. Je m’installe dans l’un des confortables fauteuils en face de son bureau. Je ne décroche pas un mot, mes lèvres sont pincées et mes dents si serrées que j’en ai mal à la mâchoire.

- Tu n’as pas l'air d’aller bien Suzie. Il y a un souci ? Quelque chose s’est passé durant mon absence ?

- Je m’excuse de vous imposer ma mauvaise humeur, je vais me reprendre, répondis-je en essayant de contenir ma colère et mes larmes. Je reste dans mon rôle d’assistante, restons professionnel comme il se tient à me le rappeler par son attitude depuis notre retour.

- OK ! Tu es furieuse contre moi mais je ne sais pas pourquoi ? Pourrais-tu m’éclairer ? Qu’est ce que j’ai fait qui soudainement fait éructer ma Suzie chérie ?

- Je croyais qu’il s’agissait d’une entrevue professionnelle M. SCOTT ? Le personnel n’a pas sa place au sein de la société comme vous vous plaisez à nous le rabacher.

- Humm ! C’est plus sérieux que je ne le pensais. Tu m'appelles M. SCOTT alors que nous ne sommes que tous les deux dans mon bureau. Personne ne peut nous entendre ou nous écouter.

- Ce n’est pas drôle ! Tu n’as pas à te moquer de moi et à tourner en dérision ma colère ! J’ai le droit d’être furieuse contre toi !

- Dis moi pourquoi alors ! C’est parce que je ne t’ai pas rappelé depuis notre retour ? J’ai dû faire face à notre problème de divulgation de données et je t’ai mis de côté. J’aurais peut-être dû t’appeler …

- T’inquiètes pas pour moi, le coupé-je, je me suis remise de notre escapade puisque tu m’ignores depuis notre retour ! Mais ce n’est pas le propos de ma colère.

Un long silence suit ces mots. Plus aucun son n’arrive à sortir de ma bouche. Je ne veux pas parler de cette visite impromptue que j’ai reçu hier, pas, parce qu’Amanda me l'a demandé mais parce que la rage incontrôlable qui est en moi est prête à exploser. Je n’ai qu’une envie actuellement, sauter par-dessus le bureau et l’étrangler de mes petites mains. Mais je ne veux pas me faire virer, Annie serait déçue. Je dois garder le contrôle face à cet homme qui m’impressionne dès qu’il pose un regard pénétrant sur moi comme il est en train de le faire.

Il insiste sur un ton plus autoritaire :

- Je ne te laisserais pas quitter ce bureau tant que tu ne m’auras pas donné une explication convenable. Il y a autre chose, dis moi quoi.

- Convenable, tu oses me parler de convenance ! Tu es un menteur, un hypocrite et tu manques de subtilité, crié-je.

Il est devant moi infaillible. Ses yeux s’éclairent soudainement :

- Tu as croisé Amanda ? C’est ça ? Un collaborateur m’a prévenu qu’elle était venue hier. Il vous a vu vous échanger des regards noirs. C’est ça qui t’a chamboulé ? Qu’est-ce qu’elle a bien pu te faire pour te mettre dans cet état de nerf ?

- Oui, répondé-je surprise. Amanda est venue me voir. C’est donc ta curiosité qui t’a poussé à me convier dans ton bureau ? Pour avoir les derniers ragots croustillants qui trainent sur toi dans les couloirs. Tu n’avais qu’à poser la question au glaçon qui te sert d'hôtesse d’accueil et de concierge pour les derniers ragots.

- Amanda est une garce, Suzie je le sais. Ce que je ne sais pas c’est pourquoi elle est venue hier ? Je te laisserai pas sortir tant que tu ne m'auras pas dit ce qu’elle est venu chercher hier.

- Elle est venue pour moi, pour me voir, pour faire des révélations.

Je lui rapporte les propos qu’Amanda m’a tenu d’un seul trait, sans m’interrompre. Mon soulagement s’estompe au fil des mots qui sortent de ma bouche. Une fois terminé mon monologue, Aédan est toujours impassible, les yeux vitreux. A quoi pense t-il ? Je n’en sais rien.

- J’ai un droit de réponse ou tu veux que l’on en reste là ?

Il a l’air d’être en colère. Mais après qui ? Moi ? Amanda ?

Il reprend :

- Je ne m’excuserai pas de mon passé commence-t-il par me dire. Par contre Amanda demandera pardon en rampant quand j’en aurais terminé avec elle, dit-il d’un ton rageux. Je lui ai demandé il y a deux jours de ne plus t’approcher. Mon passé avec elle serait venu sur le tapis à un moment donné mais je pensais avoir le temps pour te dévoiler tous mes secrets.

- Je comprends. Les paroles d’Amanda ont été affreuses. Elle me narguait avec son sourire et son air hautain. Elle m’a fait mal, Aédan.

- Plus de M. SCOTT, alors, ironise-t-il. Tu as droit à des explications, je vais te les donner.

Aédan me donne sa version, en effet sa sexualité au cours de son mariage et uniquement pendant cette période a été moins traditionnelle que d’autres couples. Il ne se cache pas d’y avoir pris du plaisir mais m’affirme sur ce qu’il a de plus précieux au monde, sa famille, qu’il n’y a plus rien entre eux et qu’il ne pratique plus ces échanges.

Je le crois, il ne m’a jamais menti. Je me souviens que son frère m’a confié que la plus grande qualité de son frère a toujours été l'honnêteté. Il n’aime pas blesser volontairement les gens c’est pourquoi par moment il préfère se taire car la vérité n’est pas toujours audible à celui qui doit l’entendre. Il est vrai que la vérité peut faire mal. En ce moment elle me fait souffrir.

Il convient qu’Amanda fantasme encore sur le passé de leur couple et il a beau la repousser elle le relance continuellement. Il ne souhaite pas retomber dans leurs travers. Aédan se laisse aller à des confidences et ça m’attendrit car cela signifie qu’il me fait assez confiance pour se livrer. Aédan n’est pas le roc qu’il transparaît, c’est une guimauve tout comme moi avec une carapace plus épaisse que la mienne.

Il reconnaît ne pas être expansif sur ses sentiments et avoir été maladroit de surcroît. Il me rappelle que les relations ne sont pas autorisées entre collègues de travail. Cette mesure est notée dans mon contrat. Je lui accorde que les coucheries influencent le travail et ce n’est pas bon pour l’équilibre de la société. Mais il aurait dû communiquer plus avec moi pour éviter toute ambiguité.

Je conclus en lui disant un peu sèchement :

- Je comprends mais j’ai besoin de savoir ou je dois me situer entre nous.

- Tu es la première, Suzie … dit-il hésitant.

- La première quoi ?

- La première à me faire ressentir quelque chose d’aussi fort depuis le décès de ma mère et je n’ai pas envie de te laisser partir. Mon cœur était en sommeil et tu m’as réveillé.

- Je suis un peu perdue, Aédan. Je vais avoir besoin d’un temps de réflexion. En Irlande tu m’as dit que tu voulais une relation de couple et depuis notre retour en France tu te contredis. Tu attends quoi de moi ? Il me reste un peu plus de 8 semaines avant que Maddie revienne, je partirai à ce moment-là. Il était convenu que je parte plus tard mais pour clarifier la situation je pense qu'il est raisonnable que je parte un peu avant. Mettons ce temps à profit pour savoir ce que nous voulons. Nous sortons tous les deux d’une relation complexe et tout comme toi je ne me suis pas totalement remise. Je peux faire avec mon passé mais je ne crois pas que je pourrais en plus assumer le tien si tu ne l’assumes pas toi-même.

- Ce n’est pas fini entre nous, Suzie. Je te laisse du temps pour analyser la situation mais je ne te promets pas de ne pas avoir les yeux qui trainent, dit-il mutin. Mes mains pourraient t’effleurer, malencontreusement je pourrais te bousculer et être obligé de mettre mes mains sur tes hanches pour te retenir pour t’éviter de tomber.

- Tu ne peux donc pas prendre les choses au sérieux.

- Non, surtout quand je sens que je peux te troubler. Je sais qu’entre nous il peut y avoir quelque chose de bien et j’ai très envie de toi. Je me souviens de ton goût sur ma langue et j’ai très envie de pouvoir te goûter à nouveau. Je dois te montrer que je peux être l’homme qui te mérite et je vais faire des efforts. J’ai merdé mais je vais me rattraper.

Je sors de son bureau fébrile. J’ai un désir ardent de lui succomber et j’ai une frousse incroyable de le faire. Je ne souhaite pas retomber dans mes anciens travers. Plus aucun homme ne se mettra sur mon chemin et ne m'empêchera de mener ma barque. J’ai des projets d’avenir que j’ai bien l’intention de concrétiser. Annie me soutient et m’encourage dans mon futur projet. Je n’ai pas le temps et l'énergie d’affronter deux projets à la fois. Notre idylle irlandaise n’aura duré que quelques jours et le retour à la réalité est brutal. J’avais peut-être besoin d’une grande claque pour me réveiller. Maintenant que je suis réveillée, je dois tenir bon et ne pas craquer.

Un compromis est trouvé, je partirai donc dans 8 semaines. Il ne m’a pas contredit, j’ai donc pris sa non réponse pour un oui. Quoi qu’il arrive, il est trop dur pour moi de l’avoir sous les yeux tous les jours sans pouvoir le toucher surtout s’il s’approche d’un peu trop près de moi comme il en a l’intention.

J’ai pris ma décision, et elle est de me plonger à fond dans mon nouveau projet sans me laisser distraire. En tout cas je vais essayer, je sens que la lutte est perdue d’avance. Si Aédan décide d’y mettre les moyens, je fonderai sous ses assauts comme cette nuit au domaine.

Je serai un glaçon dans un verre d’eau, en premier je flotterai, je résisterai puis je finirai par me laisser fondre et me noyer.

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