[A4] Scène 15 : Aristide
Pr. Aristide Withingus, Lorène Lenoir, Armageddon
Ae 3894 – cal. II
Il avait promis. Cela et beaucoup d’autres choses.
Aristide referma le passage derrière lui d’un geste nonchalant. Un signe évident, si simple, à tel point qu’il en oubliait parfois qu’il n’était pas supposé le connaître ni le pratiquer, en réalité. C’était, à peu de choses près, le même signe qui permettait d’ouvrir un vortex. Il frissonna à ce souvenir et s’intima de penser à autre chose.
Il n’avait pas fini de ranger son cabinet. Il restait encore des débris çà et là et des étagères renversées. Quelques babioles à remplacer, rien de très fâcheux. Les crédits que lui accordait son titre de Grand Conseiller en viendraient à bout aisément. Sans parvenir à faire passer ce goût rance sur sa langue, il s’arrêta devant l’étui ouvert sur la table. À l’intérieur, le volumineux théorbe était presque intact. En le découvrant la première fois, après l’avoir retiré des mains de Lenoir, il y avait trouvé quelques traces d’usure et une corde cassée. Le jeune Stanislas devait beaucoup s’en servir, à moins que l’instrument n’eût souffert de ce voyage imprévu. Aristide avait proposé à Aliane de le garder pour le faire réparer. Il connaissait un bon luthier à Altapolis qui en ferait son affaire. Il devait bien cela à ce pauvre garçon, après sa mésaventure.
Stanislas. Un petit bonhomme blond ébouriffé se jetant dans les bras de sa mère. Aristide s’en rappelait comme s’il les avait vus la veille, dans cette grotte du Mont Harkor aux parois couvertes de cristaux limpides. Et Hortense. Cette petite fille aux longs cheveux soyeux et aux yeux incroyablement bleus qui réclamait son père. Chaque fois qu’il y songeait, l’écho de ses revendications suscitaient chez lui tristesse et pitié. Peut-être Édouard Warfler avait-il été un bon père, à défaut d’être un bon conjoint ?
Prenez-les ! Prenez-les tous, si vous voulez ! Même la gamine. Une déception…
Non. Aristide avait promis.
Il pinça distraitement une corde du théorbe. Le son vibra dans l’air. L’air bleu, azur. Un goût de sel. La mer, la plage de galets. Une mère et ses deux enfants. C’était là qu’il s’était plu à les imaginer durant tout ce temps, entre les fatigantes heures de cours et les longues minutes ennuyeuses des séances du Grand Conseil. Là, tous les trois, sur cette même plage au pied des falaises piquées de pins et de palmiers, sous la bonne garde de la maison bleue, en équilibre précaire sur son aplomb rocheux. C’était bien avant d’apprendre qu’Aliane avait effectivement beaucoup flâné sur cette même plage, dans sa jeunesse, et que cette maison avait effectivement été la sienne. Quoique perturbante, la révélation de son affiliation à la famille Overcour n’avait fait que donner plus de vraisemblance à sa rêverie. Ainsi donc ils étaient bien là, sur cette plage, à l’abri du monde jusqu’à ce jour funeste où une décision du tribunal les y avait arraché. Jusqu’à l’arrivée de Lenoir. Malgré tout, Aristide n’avait cessé de s’accrocher à cette image, ce tableau d’une famille paisible, jouant avec les vagues et la lumière du radius sans penser au lendemain. Cette famille où il manquait un père.
Tantôt, sur cette même plage, il avait fini par congédier Aliane pour « faire son travail ». La seule raison pour laquelle l’Institut l’avait laissé répondre favorablement à l’invitation d’Alvare d’Overcour. Les Éclaireurs, son groupe de recherche, étudiaient la Versatile depuis de nombreux cycles, plus particulièrement depuis la disparition des Argileuses. Bien sûr, son climat capricieux était connu, la dimension était ainsi faite. Cela n’avait pas empêché les homines d’y prospérer, en témoignait l’extrême richesse de La Maldavera et des villages alentour. Cependant, la Zone grise et l’ouverture d’un puits de Vide en pleine mer, dont on ne connaissait toujours pas la cause, avaient grandement perturbé l’équilibre de la Versatile dont l’Essence d’Espace n’avait dès lors cessé de se dégrader. La terre y était partout de plus en plus molle et inconstante, un phénomène déjà observé sur l’archipel depuis disparu et dont, là encore, on ignorait l’origine. La Versatile avait ainsi été le premier endroit où Aristide avait été mandaté comme maraudeur, après son accession à la Liste d’or. Il se souviendrait toujours de cette première fois avec aigreur. Il n’y avait rien de plus dégoûtant que de l’Essence d’Espace dégénérée. Il en avait été malade pendant plusieurs jours et continuait de se sentir mal chaque fois qu’il revenait, bien que la nausée fût plus supportable depuis qu’il avait stabilisé la Zone grise. Il avait ensuite noté, au fil de ses visites successives, un ralentissement des dégradations. Ces dernières observations, faites le jour-même, ne contredisaient pas sa précédente analyse, réalisée cinq cycles auparavant. Pourtant, Aristide restait inquiet. Quoique ralentie, la progression de la Dégénérescence paraissait irrémédiable et ne pourrait sans doute pas être enrayée tant que la cause demeurerait inconnue.
Perdu au milieu de ses réflexions, il s’était laissé surprendre par Aliane. Il avait pourtant voulu la laisser tranquille sur la plage, où il avait senti qu’il était de trop, pour se rendre dans le cratère qui séparait la maison des Overcour du reste de l’île. Il y avait jadis au fond de cette crevasse un bassin d’eau spirituelle alimenté par une cascade depuis longtemps tarie. Lors de ses maraudes, il s’y rendait toujours pour faire des prélèvements et constater la baisse du niveau de l’eau et de sa charge d’esprit. Une goutte sur ses papilles ne l’avait pas trompé : pleinement chargée, l’eau spirituelle pouvait être aussi forte que de l’alcool à brûler. Celle qui croupissait au fond du cratère de l’île d’Espérance picotait autant sur sa langue qu’un vin pétillant qui aurait trop pris l’air.
Aliane s’était étonnée d’apprendre qu’il s’agissait là du véritable motif de sa venue. Elle était bien sûr au fait du sort des Argileuses mais n’avait pas pensé que l’état de la dimension pût faire l’objet d’une telle surveillance. Elle n’avait pas soupçonné la gravité de la situation, comme tous les habitants de la Versatile. Le mal avançait progressivement et les changements n’étaient pas nécessairement observables pour qui était pris par son quotidien ou des préoccupations autrement plus urgentes. Aristide avait été agréablement surpris de ses questions, auxquelles il avait pris le temps de répondre, trop heureux de la voir revenir vers lui. À présent seul dans son cabinet, il croyait comprendre d’où venait cet intérêt soudain : Aliane était une Chronologue. S’il y avait bien une partie de l’espèce humaine qui s’était autrefois soucié de ces questions, c’était sa caste. Pourtant, elle n’avait tenu aucun propos en référence aux théories de Wesner et à la Chute. Elle avait simplement questionné et constaté. Peut-être n’avait-elle jamais pris connaissance de ces vieilles thèses. Elle devait être très jeune lorsque les armées de Kergalev lui avaient pris ses vrais parents.
Ils étaient restés un moment à discuter fébrilement dans ce précipice où la végétation autrefois luxuriante se raréfiait. Aristide lui avait ensuite suggéré de la raccompagner chez son frère, pendant que lui poursuivrait son inspection de l’île. Contre toute attente, elle s’était proposée de l’accompagner, prétextant qu’elle souhaitait se changer les idées. Une promenade à travers l’île valait mieux que de rester se morfondre à la maison en attendant la reprise du trafic. Ainsi, lui donnant timidement le bras, il avait pris le chemin de la source d’où émanait autrefois la cascade qui se déversait dans le cratère. Les résultats sur place n’avaient pas été plus encourageants mais l’humeur d’Aliane, elle, lui avait semblé un brin meilleure. Peut-être la certitude de retrouver bientôt ses enfants. Il n’avait pas osé évoquer de nouveau ce sujet de lui-même ni lui poser plus de questions, de peur de l’agacer. Elle-même ne l’avait pas trop questionné en dehors de ses recherches. Sans doute l’avait-elle assez fait la nuit précédente, quoique Aristide n’en gardât pas un souvenir très clair.
C’est en empruntant les anciennes fortifications le long de la côte qu’Aliane avait parlé pour la première fois de son enfance sur cette île, qu’elle déplorait de trop peu connaître. Lazare d’Overcour avait été un père très protecteur et très strict. Il ne l’avait jamais laissée sortir ni seule ni trop loin de la maison et, surtout, jamais sans ses lentilles. Lorsqu’elle avait été adolescente, il l’avait autorisée à se rendre à La Maldavera en compagnie de ses domestiques. C’était ainsi qu’elle avait découvert le marché nocturne qu’elle ferait connaître plus tard à ses enfants. Elle avait ensuite mis les pieds dans la taverne du Celestino le jour de sa fugue. Overcour ne l’aurait jamais laissée y entrer auparavant. C’était aussi là que sa carrière avait commencé.
Comme un fait exprès, c’était là-bas que s’était achevée leur visite de l’île. Comme ils se trouvaient à proximité de La Maldavera, Aliane avait voulu s’enquérir de l’état du réseau et les locaux, l’ayant reconnue, l’avaient suppliée de venir reprendre quelques chansons. Sans travail depuis plusieurs saisons, la cabarettiste avait négocié une contrepartie avec le patron. Le spectacle avait démarré comme si de rien n’était, drainant une foule de plus en plus dense dans le dancing jusqu’à l’annonce de la reprise de la circulation. Calé contre un pylône au fond de la salle avec un verre d’absinthe, Aristide avait suivi la représentation non sans une certaine curiosité. Il s’étonnait toujours de cet étrange parcours. Il avait appris quelles sortes de rumeurs sordides entachaient la réputation de la Marquise : assassinats, espionnage, règlements de compte, batailles, mais dans tout ce fracas, jamais son appartenance à la Chronologie n’avait pu être prouvée. Pas même son lien avec feu l’Imperator d’Overcour, tout du moins jusqu’au procès. Aristide lui-même devait bien admettre qu’il peinait à la cerner. La veille, au moment de la saluer, il avait douté que cette femme-là fût la même que celle qu’il avait secouru en la Draconienne. Sur scène, tandis qu’elle entonnait une prière à un amant imaginaire au son du piano et de la contrebasse, il avait cru voir encore une autre personne, très différente des deux premières apparitions. Les détails physiques ne trompaient pourtant pas. Bien sûr, il ne fallait pas se fier à ses yeux – ces prunelles pourpres et terrifiées dont il ne se souvenait que trop bien et que les opercules teintés des lentilles banalisaient sous la lumière des projecteurs. Restait sa longue chevelure noire et rouge qui s’échappait en spiralant de son chignon. Des boucles comme des vortex. Il s’y serait perdu volontiers, mais il savait d’expérience qu’il valait mieux s’en tenir éloigné. Certaines portes devaient rester fermées.
Aristide referma précautionneusement l’étui sur l’instrument et se dirigea à pas lents vers un placard. Derrière le battant clos, Lorène Lenoir. Cela, ils avaient bien été obligés d’en reparler, Aliane et lui, sur le chemin du retour. Que faire de cette fémine ? La remettre aux autorités ? L’Intérieur était informé de ce qu’elle avait essayé de faire la veille. Elle devrait bien en répondre.
Oui, mais si elle était la seule personne à savoir où se cachait Ana ?
Il n’avait pas formulé la question en ces termes. Il se doutait qu’Aliane pourrait le prendre mal. Elle n’espérait rien de mieux que de se débarrasser de cette escroc. Nonobstant, elle s’inquiétait de la raison pour laquelle Lenoir l’avait mêlée à tout cela, sans oublier que cette dernière menaçait toujours de la dénoncer. Aristide avait donc l’intention de l’interroger et d’obtenir la lumière sur cette histoire en échange de la libération conditionnelle de l’imprésario. Cela faisait partie des choses dont Aliane et lui avaient convenu, cela et la promesse mutuelle de ne pas divulguer leurs secrets et ceux de leurs enfants respectifs. Un pacte, peut-être le début d’une complicité quelconque ? Aristide sourit de sa naïveté. Mieux valait ne pas trop espérer.
À ses pieds, Armageddon feula nerveusement et courut se cacher quand la fémine ligotée tomba du placard ouvert. Aristide la fit asseoir à nouveau avant de lui ôter son bâillon. Cette fois-ci, il n’avait pas l’intention de la laisser lui damer le pion. Il n’avait plus rien à cacher et pas de témoins.
« Je retiens que vous n’êtes pas un homme de parole, l’accusa Lenoir avec sarcasme.
— Qu’est-ce qui vous fait dire cela ?
— Vous étiez supposé me délivrer, tout à l’heure, quand je vous ai dit où se trouvait le gamin. »
Tirant une chaise au-devant d’elle, Aristide secoua la tête, amusé. Vraiment, cette petite peste n’en perdait pas une. Il s’assit à califourchon et, les bras croisés sur le dossier, la scruta avec attention.
« Je suis un homme de parole, la contredit-il. Vous, par contre, vous avez une mauvaise mémoire. Je n’ai pas dit que je vous sortirai de là, tout à l’heure. J’ai dit que je consentirai à vous rendre Wilhelmina. Qui plus est, vous avez affirmé avoir perdu la trace de Stanislas d’Overcour à la gare de Siremsis, ce qui ne nous dit pas où il se trouve exactement.
— Comme si ce nigaud avait pu aller bien loin !
— La preuve que oui : il est sur l’Aiguillage, présentement. Aliane et le sieur d’Overcour sont sur le point de partir pour le rejoindre. Ils sont tous sur le chemin du retour pour Vambreuil. Sans vous. »
Elle le toisa avec une mine pincée tandis qu’il ricanait doucement.
« Vous m’avez sortie de votre réduit pour vous moquer de moi ou vous avez une autre question ?
— Vous êtes perspicace : j’ai une autre question pour vous, en effet. Et cette fois, c’est votre liberté qui est en jeu.
— Eh bien dites-moi. Je suis toute ouïe.
— Pourquoi Aliane travaille-t-elle pour vous ? »
Lenoir haussa les sourcils, comme si la réponse était évidente.
« Allons, je suis sûre qu’elle vous l’a dit.
— Elle m’a dit que vous avez menacé de révéler son appartenance à la Chronologie si elle n’acceptait pas de travailler dans votre théâtre. Elle m’a dit également qu’elle n’avait alors aucune autre option d’embauche dans le Réseau à part vous et que l’Intérieur ne s’y était pas opposé. Cela étant, je vous connais assez pour savoir que cette manœuvre de votre part n’est pas le fruit du hasard. Vous avez exposé Wilhelmina par le passé pour espérer attirer l’attention d’Anastasia Wolke. J’aurais tendance à penser qu’Aliane sert un plan similaire.
— Qu’est-ce qui vous fait croire qu’elle et Anastasia ont un lien ?
— Ce n’est pas vous qui posez les questions, ici, c’est moi, répliqua-t-il. J’ai la certitude qu’Anastasia est à l’origine de l’accident du Vivarium et je sais que vous cherchez à la piéger. Je ne peux pas croire qu’il n’y ait pas de corrélation entre sa présence à Vambreuil et la vôtre. Ma question est : que viennent faire Aliane d’Overcour et ces enfants là-dedans ? »
Lenoir sourit mais ne dit rien. Il attendit un peu, puis soupira :
« Vous savez, on m’a accordé sept jours en la Versatile. Les Overcour n’étant plus là, j’ai tout le temps qu’il faut pour vous faire parler.
— Si l’Intérieur voit les Overcour rappliquer à Vambreuil et pas moi, ça ne va pas leur plaire.
— S’ils ont l’intention de vous arrêter, cela ne fait pas de doute. Mais je suppose que vous n’avez pas très envie d’aller en prison.
— Oh, mais ils n’ont aucun intérêt à m’arrêter, professeur. La Méthode Mouche, vous connaissez ? »
Aristide sourcilla. Il n’était pas certain que cette expression lui évoquât quelque chose.
« Mouche… comme l’entome ?
— Comme le colonel, surtout. Mouche est l’officier qui a expérimenté pour la première fois un système de renseignement efficace quoique risqué : il soudoyait ou faisait appel à des délinquants et des criminels repentis bon gré mal gré pour obtenir des renseignements et démanteler leurs réseaux. L’Intérieur appelle ça des indicateurs, ou mouchards pour nous autres gens de la racaille. Cette petite méthode marche si bien qu’elle a été adoptée par plusieurs générations d’officiers après le colonel Mouche. À Torliande, où j’ai traîné fut un temps, on sait que cette méthode a notamment été employée par une certaine sous-lieutenante Fourmi. Ça lui a valu d’être la première femme promue capitaine de manière assez fulgurante, d’ailleurs.
— Cette même Fourmi est colonelle à Vambreuil, de nos jours, il me semble, répartit Aristide. Si je suis votre raisonnement, vous jouez les indicatrices pour son compte, c’est cela ? »
Lenoir hocha la tête avec un air placide.
« C’est bien joli, et je suis bien content de savoir que vous rendez service à la Justice, reprit-il. Sauf que ça ne me dit pas pourquoi Aliane est impliquée dans vos histoires. N’est-elle qu’une simple couverture ? Les renseignements que vous fournissez ont-t-ils un lien quelconque avec l’Érinye ?
— Vous posez beaucoup trop de questions, Withingus. Je devais être libérée à la condition de répondre à une seule d’entre elles.
— Vous n’y avez pas répondu. Je demandais le lien entre les Overcour et vos magouilles. J’attends toujours.
— Vous êtes pénible ! explosa-t-elle. J’ai dit que je travaillais pour l’Intérieur, information confidentielle au passage ! Maintenant, si vous n’êtes pas capable de voir le lien entre les Overcour et l’Intérieur, je ne peux rien de plus pour vous ! »
Aristide resta un instant dubitatif. Le lien entre les Overcour et l’Intérieur, il n’en voyait qu’un : c’était Lazare. Lazare d’Overcour avait lui-même été Maréchal de l’Intérieur avant d’être élu Imperator, et il avait engagé une réforme en faveur de son corps d’armée mais qui s’était interrompue avec sa disparition. Mais cela n’avait sans doute rien à voir avec Lenoir. Cette dernière acheva de s’agacer devant son silence :
« Vous avez parlé de la bénédiction de l’Intérieur quant au contrat que j’ai fait signé à Aliane. Je pensais donc que vous sauriez, mais apparemment vous êtes ignorant en plus d’être stupide et borné ! Les Overcour bénéficient de la protection de l’Intérieur, professeur. J’ai négocié avec Fourmi pour en bénéficier moi-même en étant l’imprésario d’Aliane, en échange de quoi je m’engage à livrer tous trafiquants débusqués dans les Égouts. Plusieurs d’entre eux servaient comme musiciens au Brigadier, ils viennent tout juste d’être coffrés.
— Mais… Et Anastasia, alors ? »
Lenoir sourit, calme à nouveau. Il y avait quelque chose de grinçant, dans ce sourire, qui menaça de le faire sortir de ses gonds.
« Je suis passée à autre chose, répondit-elle simplement. Et si je peux me permettre, vous devriez en faire autant. »
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