Le monde intérieur.
Les seuls moments où je me sens vivante, ce sont dans mes rêves. Vous savez, ces rêves où tout le monde vous voit, vous parle, et ne pense qu'à vous.
Pas par égo.
Pas parce qu'on veut être le centre du monde.
Juste parce que, dans ces instants-là, je n'ai pas besoin de forcer l'attention.
Je n'ai pas besoin de parler fort pour être entendue, ou de sourire plus que nécessaire pour mériter un regard.
Dans mes rêves, je n'ai pas à me battre pour exister.
Je suis là pleinement.
Je ne me sens pas "de trop", ni "transparente" .
Et le plus étrange, c'est que je me réveille toujours avec un micro-espoir au creux de la gorge.
Comme si peut-être, aujourd'hui, ce que j'ai rêvé pourrait arriver pour de vrai.
Un regard qui ne glisse pas.
Un mot qui ne sonne pas creux.
Une présence sincère.
Mais bien sûr, la réalité est souvent silencieuse.
Et moi, je redeviens ce corps qu'on frôle sans voir.
Cette vois noyée dans les autres.
Alors j'attends la nuit suivante.
Pour retourner là oû j'existe enfin.
Là oû je ne me sens plus seule, même si ce n'est qu'un mensonge inventé par mon propre esprit.
Parfois je me demande :
Est-ce que rêver, c'est fuir ?
Ou est-ce simplement... survivre autrement ?
Annotations
Versions