Chapitre 5

7 minutes de lecture

En sortant du cube, Jo regarda si son ami Ewan Robb ne se trouvait pas dans les parages. Après quelques secondes à scruter les environs, il le vit en train de discuter avec deux autres gradés. Il en profita donc pour se faire la malle avec l'étendard Impérial.

Les civils affluaient toujours, mettant en difficulté les troupes Impériales qui n'avaient pas du tout prévu que les habitants se ruent vers eux, leurs sauveurs. Beaucoup tombaient sous les balles amal'guriennes. Les Impériaux se sentaient impuissants. Capables de riposter face à leurs ennemis, mais incapables de sauver tout ces pauvres innocents tombant sous les balles perdues des troupes de l'ombre.

X se précipita au grand dam du colonel Todd et du sergent Rodriguez, qui le virent s'en aller, vers la tour centrale de la ville, là où siégeait habituellement Jakaï lorsqu'il était dans la cité. En chemin il abattit quelques cibles et reçut quelques balles qui s'écrasèrent sur son armure comme une goutte de pluie sur un para-pluie. Sans cette incroyable protection il n'aurait jamais pensé à faire ce qu'il s'apprêtait à réaliser. Il n'aurait d'ailleurs même pas accompagné les troupes Impériales lors de cette opération. Il serait resté auprès de ses amis, à plusieurs milliers de kilomètres de là.

En arrivant près de la tour, il tomba sur un petit groupe de soldats Impériaux.

— Bordel, t'es qui toi ? demanda un soldat Impérial.

— C'est X, répondit un autre. C'est le général qui l'a amené avec lui.

— Je dois monter en haut de cette tour, dit le garçon en armure.

En voyant la pique ornée du drapeau, le chef de l'escouade comprit assez facilement ce que X avait en tête. Lui-même trouvait l'idée intéressante. On lui avait dit que l'impressionnante tour à côté de laquelle lui et ses hommes se trouvaient, était le centre de la cité. Bien qu'il ne s'agissait pas de la capitale de l'empire de l'ombre, il s'agissait du symbole du pouvoir de celui qui le dirigeait d'une main de fer, le seigneur Jakaï.

— Tu veux planter le drapeau au sommet de cette putain de tour, c'est ça ?

X acquiesça.

— Bon... D'accord, répondit le soldat avant de se tourner vers ses subalternes. On va l'escorter jusqu'au sommet !

— Merci, répondit Jo.

— Tu passes devant ou tu te met derrière nous ?

Sur ces paroles, Jo ouvrit la marche et pénétra en premier dans le hall d'entrée du grand donjon de Jakaï.

La pièce était vide. Pas le moindre soldat amal'gurien. Les Impériaux avancèrent tout de même prudemment, trouvant l'absence de guerriers de l'ombre surprenante et louche.

— Les escaliers, dit le chef d'escouade à voix basse, incitant le garçon en armure à les emprunter pour atteindre son objectif.

Le petit groupe gravit une par une les marches de l'escalier hélicoïdal, éclairé par quelques lampes imitant les anciennes lanternes à bougie. Le passage laissait apparaître les pierres ayant servi à la construction de l'édifice. Les Impériaux, originaire d'un pays à la pointe de la technologie, avaient litteralelement l'impression d'être revenus un millénaire en arrière, à l'assaut d'un château fort.

Quelques secondes plus tard, ils arrivèrent à un premier pallier où se trouvaient une dizaine de soldats ennemis. Ces derniers étaient équipés d'armes à feu tirant au coup par coup, comme celle que Jo avait pu observer quelques jours avant.

— On les retient ! cria le chef de la troupe. Fonce au sommet de la tour ! On t'y rejoindra !

Jo gravit les escaliers, sous le son des coups de feu, jusqu'à atteindre cette spatieuse salle richement décorée, ornée d'un trône et de tout un mobilier luxueux. Le luxe à l'amal'gurienne, de l'or, des tissus haut de gamme à en rendre dingue n'importe quel voleur qui s'y avanturerait. Jo répugnait ce mode de vie. Mais il était obligé de passer par cette pièce, l'escalier n'allant pas plus loin, il devait se diriger vers un autre qui prenait le relais.

Jakaï n'était pas présent. Il devait sûrement être dehors en train de diriger ses troupes, lui qui semblait aimer être sur le terrain. Cependant, même si le chef de l'empire de l'ombre n'était pas là, un autre de ses guerriers l'était.

— Toi ! hurla ce dernier alors que X était à quelques pas du second escalier.

Le garçon se tourna vers l'origine de la voix et découvrit un individu imposant de plus de deux mètres. Une véritable montagne de muscles, encagoulé, armé d'un sabre ensanglanté. Il comprit que plusieurs soldats Impériaux étaient tombés sous les coups de cette lame. Les visages des soldats qu'il venait de quitter défilèrent dans sa tête. Peut-être était-ce leur sang. Pire encore. Si c'était le leur, c'était à cause de lui qu'ils étaient entrés dans cette tour.

— Un Commando MOCH... Ici ? s'étonna le colosse avant de rectifier. Non... Tu dois sûrement être celui dont m'a parlé Jakaï. Un imposteur se faisant passer pour l'un d'entre-eux.

Jo resta figé face à l'impressionante carure de l'homme. Dans le même temps, il était assez flaté que Jakaï ait parlé de lui à ses hommes.

— Jakaï n'a pas réussi à t'éliminer, reprit l'imposant guerrier de l'ombre en donnant des coups de sabre dans le vide. Je vais rectifier cette erreur.

Le colosse se précipita vers Jo qui lacha l'étendard avant de l'esquiver. Le guerrier de l'ombre revint néanmoins très vite vers lui, et lui porta un violent coup qui l'envoya valser sur plusieurs mètres. Le garçon atterrit non loin des grandes fenêtres.

Jo mit deux secondes à se relever, ou du moins s'agenouiller, sous le rire narquois de son adversaire, amusé par l'apparente faiblesse du jeune homme qu'il croyait être un grand guerrier.

Le colosse se rua de nouveau sur le garçon, décidé à le tuer. Jo sortit son arme et tira à trois reprises sur son opposant, dont le gabarit en faisait une cible facile à atteindre à courte portée, même pour le tireur débutant qu'il était.

Le guerrier de l'ombre prit les trois balles en plein torse sans que ce soit suffisant pour stopper sa course. Jo, toujours agenouillé au sol, roula sur le côté pour esquiver le guerrier de l'ombre qui continua sa course tout droit vers les fenêtres où il trébucha sur le rebord, brisant la vitre. Il entama une chute de plusieurs dizaines de mètres avant de s'écraser au sol juste devant le seigneur Jakaï lui-même qui leva les yeux et crut reconnaître, regardant depuis les fenêtres de sa salle du trône, le garçon qu'il avait combattu quelques jours avant. Il bouillonna de rage. Le garçon en armure MOCH l'avait d'abord humilié en duel et venait à présent de tuer son bras droit.

Jakaï brûlait d'envie de monter pour en finir avec lui. Mais les troupes Impériales gagnaient du terrain. Il devait fuir. Il ravala sa fierté et se dirigea aussi vite qu'il le pouvait, toujours escorté de ses gardes du corps, vers un aéronef posé sur une piste d'atterrissage à quelques pas de là, de l'autre côté de la tour. Un appareil disposant de la technologie du décollage vertical.

Pendant ce temps, X récupéra la pique surmontée du drapeau Impérial et reprit son ascension vers le toit de l'édifice, symbôle de la puissance du seigneur Jakaï et de son autorité sur la cité.

Lorsqu'il atteignit enfin le sommet de la tour, il n'avait plus qu'un seul objectif : planter l'étendard Impérial de sorte qu'il soit visible. Compte tenu de la taille de la pique et de la hauteur de la tour, il devrait pour cela s'approcher du bord. Ce qui serait assez compliqué pour lui qui n'aimait pas les hauteurs trop importantes, d'où il avait très vite le vertige.

Jo, tenant fermement l'étendard Impérial des deux mains, se mit à l'agiter. C'était là un acte symbolisant la prise de la ville par les Impériaux.

Une poignet d'Impériaux arrivèrent à leur tour sur le toit. Jo fut rassuré de reconnaître les hommes qui l'avaient aidé. Même s'il remarqua qu'ils étaient moins nombreux, certains étant visiblement tombés sous les balles amal'guriennes, ou peut-être sous les coups de sabre de celui qu'il venait de tuer.

Un hélicoptère Impérial arriva au-dessus de la tour avec à son bord, un soldat qui s'équipa d'une caméra, afin d'immortaliser l'évènement qui avait lieu. Il filma alors le garçon agitant la bannière Impériale avant d'essayer, aidé des soldats Impériaux, de le caler pour qu'il reste visible depuis le sol.

D'autres Impériaux arrivèrent à leur tour sur le toit, parmis lesquels, Ewan Robb, Matthieu Todd et Nick Rodriguez. Lorsque Jo se tourna vers eux, il crut voir dans les yeux de Robb de la colère, nuancée d'une pointe de satisfaction.

— Mais qu'est-ce qui t'a pris ? lui demanda le général, furieux.

— Je ne pouvais pas rester sans rien faire, lui répondit X en rejoignant le groupe.

— Attend, dit Robb.

Jo s'arrêta et tourna la tête vers son ami.

— Bien joué, ajouta le général Robb, conscient que ce qu'il venait de faire était tout de même impressionnant pour quelqu'un de son âge.

Les paroles d'Ewan apportèrent un peu de fierté à Jo. Leslie puis Sophie lui avaient dit qu'il n'était pas fait pour ce genre de chose. Mais il venait de prouver, en recevant en plus les félicitations de l'une des plus grandes figures de l'armée Impériale, qu'il était capable d'être bien plus qu'un simple observateur. Même si le fait d'avoir tué plusieurs amal'guriens le hanterait sûrement durant plusieurs nuits.

Annotations

Vous aimez lire Jonathan.H ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0