I-La créature : Dorine

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Où suis-je ? Mon crâne est sanglant, un tournis m’envahi pendant un temps que je ne saurais compté. Il m’a eu ce malade ! Comment je n’ai pas osé divorcé avant ? Je ne suis qu’une idiote ayant emporté tant de regrets, de remords et ma mort est mérité.

Je ne crois jamais aux religions. Je ne crois pas à la vie après le trépas. Comme d’autres, je pense sincèrement que notre corps sert de repas à la nature. Sauf que personne et cela est logique, n’a supposé qu’un lit douillet nous attend. Le Paradis ?

— Vous êtes à Olyndor ma pauvre créature. Un des nombreux royaumes d’Elaryon.

La seule chose que mon esprit parvient à admettre, c’est l’apparition diablement magnifique du… diable, oui, le mot est juste. Sa peau est d’un noir profond, presque incandescent dans la lumière. Il se tient debout, chemise grise entrouverte sur des muscles d’acier, jean de cuir noir épousant ses jambes puissantes.

À ses pieds, des Richelieu lustrées, et à son poignet, une montre d’or aux engrenages si complexes qu’elle semble vivante. Une élégance froide, maîtrisée, presque dangereuse. Pourtant, il n’en est rien. Ma peur me joue des tours car la créature est d’une bienveillance. Il sent ma peur et s’assoit pour me recouvrir du drap beige.

— Je peux saisir ta crainte et je suis gêné. Prend d’abord le temps nécessaire pour assimiler que tu es dans un autre monde. Mon nom est Taurin.

— Je…vous êtes le Diable !

— Hélas, c’est mon demi-frère. Un chic type des Enfers ricane-t-il moqueur

— C’est…le Paradis ? Vous avez parlé d’un nom…je n’ai jamais cru à ces lieux là mais…

— Tu tiens à tout encaisser maintenant ? Après que cet homme t’a tué ?

Non mais je rêve oui ! Par quel moyen peut-il connaître mes derniers instants ?!

— J’ai un don très inutile hélas. Dès que je crois quelqu’un quel que soit sa race, je peux voir les derniers moments qui ont précéder et entrainer son décès. Oui, c’est ridicule. La vie d’un Dieu ou créature comme vous préférer nous appelez-vous les humains, ne m’a jamais donné de cadeaux.

— Eu…c’est-à-dire ? Et puis, rassurez moi que je suis bien vivante ! Enfin morte mais vivante !

— Si cela est possible pour toi de tenir debout, je te suggère de venir au salon. C’est à droite en sortant de là. Et tutoie moi, j’ai à cœur de respecter chaque personne et d’égal à égal. Je te laisse quelques minutes.

Trop d’informations à encaisser. Ma tête hurle de déshydratation et curieuse en plus d’un drôle de courage, je décide de le rejoindre. Si je suis là, si je suis entre deux mondes, peut-être que ce monstre peut m’aider à revenir ? Ou bien, ma belle, il te faudra te faire à la raison, tu es bien à même de découvrir un nouveau monde.

Le salon est coloré. Tout me rappel mes parents nostalgiques des hippies. Je suis droguée, j’ai trop bu. Non ! Je ne jamais transgresser ! Une gifle, une morsure, une tape m’indique bien que tout est réel.

Bon, ok la miss. Te voilà enfin de l’autre côté. Tu veux vraiment le revoir ? Certainement pas ! Amine n’a jamais pu me laisser libre arbitre à mes désirs avec lui. Et quand je vois la bête qui me ramène le thé, je ne peux que rougir.

Ho ça va hein ! On n’a toutes nos fantasmes ! Heureusement, qu’il ne lit pas dans mes pensées actuelles ! Et d’ailleurs, il a parlait d’humains, c’est que je ne suis quelque chose de nouveau pour lui. C’est lui le maître du paradis ?

Il termine son service, allume la cheminée. Ce silence me permet d’admirer la bibliothèque pour mieux cerner le personnage.

— Belle bibliothèque tu ne trouves pas ? Tu aimes lire quel genre ?

— Beaucoup de livres en effet, j’aime beaucoup le bois en bleu sombre. Sinon, je lisais de temps en temps. J’ai plusieurs questions, en revanche, la première c’est que, vous êtes le maître du paradis ?

— Le quoi ?

— Le Paradis. Je vous ai expliqué ne pas y croire cependant, en général quand nous mourrons, c’est ça pour les gens bien et l’Enfer pour le reste. Vous avez donc un frère qui contrôle l’Enfer, je me disais comme vous connaissez bien les humains, que vous….

— Ho ! Pardon, oui, ce terme je l’ai lu dans un livre en effet. Il existe pour expliquer le fonctionnement d’une certaine religion chez les Terriens. En revanche, ça n’existe pas, du moins pour les honnêtes gens. Vous arrivez au temple des mortels pour acter votre venu avant de vous laisser vivre parmi nous. Il n’y a qu’une seule règle instaurer par Gorgin, mon frère.

Il est gêné et j’ose pas trop en demander plus. Je décide quand même de l’encourager d’un regard tandis qu’il se tord les mains.

— Eh bien, vous êtes les seuls à être interdit de vous reproduire avec d’autres races.

— Pourquoi ? On n’a commis une lourde faute ?

Il préfère se rassoir transpirant. Ça ne sent pas bon et pour détendre l’atmosphère, je lui parle d’une photo de lui, enfant avec son frère et j’imagine ses parents qui…sont de la même couleur que son frère.

— Parlez-moi de vous, de votre monde, comment ça fonctionne.

— Avec plaisir. Je comprends parfaitement, la peur est légitime. C’est déjà un mystère que tu sois ici. Par pitié, tutoie moi.

— Pardon, chez nous on vouvoie l’inconnu.

Il me tend la tasse et on s’installe face à face. Tout est étrange et quelque part existant.

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