III- Une histoire de famille : Dorine
— Je te remercie une nouvelle fois de me comprendre. J’ai une allure de monstre mais au grand cœur.
— Tes parents le savent que tu avais une idylle avec l’humaine ?
— Non…tu sais, en fait, on n’a beau se ressembler Gorgin et moi, en vérité, nous avons pas le même sang. Un pur hasard de génétique.
Il se masse le derrière du crâne très troublé. Cette émotion lui colle à la peau, ce qui me pousse à autant le croire sur parole qu’à vouloir être la psy. Car après tout, s’il était vraiment capable du pire, ce n’est pas avec un thé et avec son aveu, qu’il pourrait me manipuler ? Si ?
— On rentre pour terminer la conversation ? Les tasses vont refroidir.
Je reviens à la conversation honteuse de l’accuser sans preuve. Quoi que, je dois rester sur mes gardes. Il se montre quand même coopératif pour qu’on apprenne à se connaître. Je le suis pour revenir dans le salon.
— Cela te déranges si je m’installe à côté de toi ? Je pourrais mieux te parler de ma famille qui a un lien avec le pouvoir en place.
— Non du tout.
— Tu sembles apeuré depuis ton réveil et en même avide de questions. Tu me crois au moins quand je te dis que je suis doux comme un…agneau. Je crois que c’est comme ça qu’on dit chez vous.
— Tu pourrais bien être le loup portant le masque de l’agneau. Quand est-ce que tu vas me tuer ? Tu sais aussi, je pourrais me dire que c’est suspect quelqu’un qui a une tonne de bouquin sur nous, qui semble vivre isolé, dénigre son frère vermeil et qui m’a récupéré. Qui me dit que tu ne m’as pas porté un coup de massue à ma venue et donc kidnapper ?
Il glousse avec le cadre photo de famille avant d’hésiter à s’installer. D’une main posé sur le canapé, je l’invite.
— Jamais sur Terre, on ne peut imaginer l’après. N’importe qui serait effrayé en ta présence cependant, j’ai un avantage que je pourrais bien me passer. Je repère les faux, les manipulateurs grâce à Paul. Oui, cette saleté d’époux ! Il savait manier les beaux mots, les mensonges pour m’attirer dans sa toile et ceux avec dix ans de mariage.
Il est soulagé et moi aussi quelque part. Taurin est moins bavard que l’autre et sans surtout toujours à cœur de ne pas déranger, de bien accomplir les choses sans brusquer.
— Tu m’excuseras aussi finalement de mes pensées furtives qui me persuadaient que tu es là que pour me faire du mal. Paul n’avait pas de l’empathie, il ne cherchait qu’à plaire sans faire attention aux autres. J’aurais le temps de voir ce que tu vaux, il faut seulement que j’ai de la confiance même en amitié, j’ai besoin de sincérité, d’écoute, d’échange, d’être rassurer et qu’une fois que j’aurais un peu de connaissance sur les tiens, j’aimerais que tu me parles des codes, comment on se nourrit, fait les courses, si nous sommes immortels ou que sais-je.
— Hum, bé voilà. Moi aussi, j’ai un besoin profond de compagnie. Non ! Non ! Pas ce genre de…Enfin, une épouse pourquoi pas hein ! Je disais surtout avoir des gens qui passent me voir de temps en temps.
— Tu n’as pas d’amis ?!
Mon ton le rend mal à l’aise. Ma main sur son bras l’apaise, c’est si brûlant. Vivant, puissant tel une force qui me conforte que quelque chose change en moi. Suis-je déjà différente ? Moi aussi, j’avais des relations sociales, parties en fumée sans que je ne puisse les convaincre de ma douleur.
— Pardon, je n’aurais pas dû m’exprimer ainsi.
— Tu n’as rien a excuser. J’ai des amis, tu les rencontrera certainement un jour. Seulement mon couple d’amis, voyagent beaucoup à cause de leur travail.
— Ils sont des exterminateurs de créatures nuisibles. Bon, on revient à mes parents. J’ai été adopté. Hulin et Bertine, plus de ce monde. Ce n’est pas à l’ordre du jour de connaître nos années de vies, promis, chaque chose en son temps.
Je retire ma main pour me saisir de ma tasse, il m’imite mais en buvant d’une traite avant de se lever. Histoire d’en finir. Par politesse, je n’ose là laisser pleine au vu de la température, préférant me plonger, cette fois ci, sur une affiche présentant un arbre généalogique sur la cheminée.
— Les gens ici même je le suppose les plus cultivés, semblent oublier que les Royaumes sont composés de milles terres, mers, îles. Tous ont gardé en mémoire que ça a fût créé d’un seul tenant par le père créateur. Là, c’est écrit ici, au-dessus des deux autres noms.
— Il n’a pas de prénom et nom ? Et en haut ? Miris c’est quoi ? Il y a pas de flèches qui descend sur la personne désignée.
— Aucun nom ni forme particulière précise. Certains textes le décrivent comme un humain, d’autre tel une masse informe d’énergie. Miris, ce nom là désigne un ancien peuple. Des dragons voir des aigles géants qui sont nés par un miracle. Ils auraient fondés les royaumes dont j’aurais dû te le faire préciser, la Terre en fait partie.
— Ancien peuple, donc tué par qui ? Comment ils seraient mort ? Par le père créateur ? C’est leur descendant ?
Il me rappel tellement mes professeurs d’histoires ! Passionné, presque aussi fou de transmettre les secrets à des élèves assidus, avide de tout dévorer ! Ses yeux s’écarquillent et il part embrasser ma tempe avant de revenir à sa place excité :
— Merci ! Merci !
— Merci de quoi ?
— Personne même pas les élèves, car oui, j’avoue, j’ai enseigné un temps dans des écoles. Bref, personne donc ne posent ces questions ! Je te jure ! Dès que je parle des théories diverses sur nos origines, ils me répondaient « Les Miris n’ont jamais existés ! Toutes les légendes sont justement là pour ruiner le vrai travail acharné du père créateur qui avec Hervin et Vaiia, ont montés tous nos mondes ! ».
— Hervin ? Un hommage à ton père ?
— Oui.
— Je suis heureuse et c’est normal que j’apprenne des choses. Alors, où sont passées les Miris ?
— La plus probable c’est que le père et ses enfants les ont chassés pour prendre le pouvoir. Depuis des millénaires, personne ne s’est embêté à trouver la vérité. Même moi, j’ai dû stopper mes recherches vaines. J’ai commencé plus quand j’ai mise à jour cette arbre, comprendre ma différence. Je n’ai jamais manqué d’amour jusqu’à que je parte du foyer. Dehors, on me disait beaucoup « Tu ressembles au Din ». Je pensais une coïncidence, sauf que j’ai finis par découvrir que mon adoption est lié à la politique.
Il s’arrête sur le nom Din avant de retourner l’autre pour me que je lise : Kamal.
— J’ai une haine de mon frère et de cette politique à deux familles. Après Hervin et Vaiia, il y avait des unions par chacun avec une autre espèce, puis, quelques fois, les générations se sont mélangés. Consanguinités. Je t’avoue que j’ai séparé les deux familles par mes aversions autant qu’en fait, je n’ai pas assez récupéré des preuves de tout les liens. J’ai donc recoupé le plus possible nos deux sang. D’où les cornes et qu’on dirige tous les royaumes.
— Personne ne vote ?
— Tout ce passe bien, jamais vraiment de vagues. Bien que d’autres peuples peuvent vouloir le pouvoir, tout le monde est satisfait. Trois membres pour chaque famille. Si l’un du trio s’en va pour une raison naturelle ou personnelle, on se réunit, pour désigner un autre. Chaque parti fonctionne ainsi.
— Et ton adoption ? Il a dû se passer un évènement important.
Il se tait, reprend son souffle avant que tout bas, il me délivre son poids :
— J’ai trouvé un document attestant qu’on m’a retiré de mes miens, surtout de mon père. Il a été condamné à mort pour corruption et risque de rébellion.
— Quoi ?! Mais il voulait vraiment accomplir ça ? Et pourquoi ne pas te laisser chez toi ?!
— Je n’ai pas tenté de parler à ma mère et puis, je t’ai pas assez précisé que de manière générale, ce sont les hommes de la famille d’origine proche, qui dirige. Si ni le père, ni les oncles sont là, on passe aux neveux, cousins. C’est complexe et peu intéressant à suivre car ça change tellement ! Voilà déjà deux cents ans que je suis ici et ça à changé deux fois de l’un comme de l’autre côté. Pour les autres raisons classiques cités avant. Seul mon père, est un cas unique dans l’Histoire.
— Je ne voulais pas t’offenser et tu m’en vois désolé pour ça.
— Un tour des lieux ? Ensuite, on ira en ville, je sais que tu as d’autres questions mais excuses moi par avance, j’ai un grand besoin de penser à autre chose.
— Avec plaisir, oui. Je suis là maintenant, toute une nouvelle vie désormais pour apprendre !
On rit de bon cœur et je le suis avec joie pour une visite guidée.

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