VI- Émerveillement : Taurin

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VI- Émerveillement : Taurin

— C’est magnifique cette archipel ! C’est exactement l’idée que j’ai d’un Paradis ! Son petit nom ?

— Réserve d’Esquille là où sont nées les ancêtres des tortues, les Tutun.

Elle est une enfant émerveillé qui s’extasie à chaque plante, chaque oiseau, chaque animal une seconde fois bien qu’on a pas tout arpenté au vu de certains reliefs du terrain.

— Question bête mais comme nous iront visiter la ville la plus proche, vous avez quelle monnaie ? Et puis, tu as acheté ici ou c’est gratuit ?

— On ne paie pas, on prend ce dont on a besoin. Une table ? Tu commandes, tu passes le chercher, de même pour la nourriture.

— Le vol existe ?

— Les mêmes crimes que chez vous sont punis. La Justicia est le système qui contrôle, surveille et juge puis puni.

— Gorgin doit se régaler de voir de nouvelles têtes ! Et les humains aussi ?

— Les viols et meurtres commis par n’importe qui, sont punissables chez lui. Pour les cas mineurs, il y a d’autres moyens plus souple notamment la réinsertion.

— J’espère ne pas le croiser ton frère. On peut se baigner ? Le sable est si chaud, on se croirait à la Martinique !

— De quoi ?

— Un département Français ! C’est sur Terre ! Tu es allée sur cette planète ?

Elle attend ma réponse tout en osant retirant sa robe pour rester en sous vêtement. Je reste fasciné par ce drôle concept que de rentrer dans l’eau. Alors, je m’avance pour retirer mes chaussures et tremper mes pieds.

— Elle est chaude ! C’est, tu sais, j’aimerais rester longtemps ici et voire plus tard les autres mondes ! Je suis éternelle ! D’ailleurs, rassure moi qu’on peut dormir ?

Elle rit, cette insouciance que je n’ai plus. Celle perdu dans ma jeunesse.

— Tu ne viens pas nager ?

— Je ne suis jamais allée sur Terre, c’est un rêve pourtant et puis, nager, on le fait quand qu’à de grand danger lorsque le navire chavire.

— Aller vient ! Je vais d’apprendre ce loisir ! J’ai rencontré une âme si bienveillante, je me sens apaisé, prenons d’abord le temps de respirer ! Dommage pour le maillot, j’imagine que ça n’existe pas ?

— C’est quoi un maillot ?

Elle se moque de moi et m’explique le vêtement. S’il est exact que je sais pas mal de choses sur les humains, je me suis jamais vraiment intéressé à la mode. Et c’est à son tour d’en savoir plus sur :

— Ho, classique quoi enfin pour moi. Chemise, jean, très terrien. Après chaque race à leur propre code.

— Au fait, je commence à avoir faim. J’ai toujours pensé qu’une fois morte, on avait nos besoins inexistants.

— Sommeil, faim et envies naturelles. Seul l’éternité est présent bien que selon les races ou surtout nos choix, on peut décider de s’en aller.

— Et comment fait-on ?

— Je ne sais pas tout moi !

Je la fais une nouvelle fois rire et je saisi ces mains qui m’invite à aller plus loin.

— Eu, je n’ai jamais, enfin, j’ai un peu peur.

— Avec ta grande carrure ? Toi ? Tu as peur vraiment ?

— Tu sais, je te proposes plutôt d’aller prendre une douche et ensuite on ira à Min. Ce n’est pas la capitale certes, en revanche, je connais un petit resto sympa pour te faires goûter une cuisiner que j’affectionne.

— Et des vêtements ? J’aimerais bien avoir d’autres tenues à moins que tu en as pour d’éventuelle conquêtes.

Je nie bien qu’elle suppose le contraire. De retour au chaud, je lui fournit le nécessaire, c’est-à-dire pas grand-chose hormis une serviette. Par chance, ça lui suffit et je l’attend dans le salon.

— Tu aurais des chaussures à me prêter ?

— Déjà là ?! En moins de dix minutes c’est rapide !

— D’habitude, j’en prend sauf que pour ma simple tenue.

— Ouai et écoute, vu ma taille de pieds c’est compliqué. J’ai quand même une proposition d’improvisation, je peux te fabriquer des sandales avec ce que j’ai dans mon atelier.

— En quoi ? Je n’ai vu que de la terre, des graines et un magnifique jardin intérieur. Sur Terre, c’est du plastique ou bien en bouchons voir en osier, je crois.

— Du bois souple fera l’affaire, le voyage sera pas trop long à cheval. Tiens, reposes-toi ici, j’en ai pas pour longtemps.

— Merci Taurin. Tu étais cordonnier une époque ?

— Dans mes années d’adolescence oui.

— Alors, hâte de tester ta création ! Je vais m’installer sagement ici, admiré une nouvelle fois tes livres ou peut-être jouer du piano bien que je suis pas au niveau !

Elle démarre quelques notes maladroite et j’ai une folle envie de lui faire entendre mes morceaux. Personne n’a eu cette honneur. Une prochaine fois ça je me le note.

— Ma taille non ?

— Ta taille de quoi ?

— Tu es à peine dans le couloir que tu ne penses pas une seconde à revenir me donner la mesure de mes pieds ? Un cordonnier doit savoir ça non ?

Le chic avec son air narquois de piquer au vif. Heureusement que ma couleur cache ma rougeur.

— Donc, tu fais du combien ? En mesure humain.

— Trente-sept.

— Merci.

Je la salue d’un léger signe de tête et file dans mon antre. Si elle l’eau est son Paradis, moi c’est bien la terre. Tout vie lentement, ses graines qui vivent entre le soleil, la pluie, le vent ou le froid. Les milles odeurs, saveurs. Ce qui sont doux ou piquants.

Dorine me fait échos à une plante. Les humains ont peur de moi, pas elle, pas mes amis en pot. Elle est douce, parfois piquante mais ça sent l’amour. Sent le soleil et la vanille. Elle pourtant une drôle de capacité de bien vite s’adapter alors que moi, il m’arrivait de penser à m’en aller.

Aucun royaumes ne sont bon pour moi, je suis une anomalie. Et elle ? Au-delà de son ex-mari toxique, avait-t-elle la sienne de place ? Elle semble vite heureuse finalement d’être morte. J’ai encore un tas de trucs à apprendre et qui sait, si moi aussi, je peux revoir les mondes d’un autre œil.

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