2/5. Trêve ?

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Dix heures du matin, Jessica se réveilla après une bonne nuit de sommeil. Comme chaque matin, elle s'étira le plus possible avant d'ouvrir les yeux. Mais elle sentait que quelque chose n'allait pas. L'atmosphère était différente, l'odeur dans sa chambre n'était pas l'odeur de vanille habituelle. Elle cria quand elle se fit sauter dessus par un chien, qui finit par lui lécher le visage.

— Mais qu'est-ce que c'est ce bordel ? T'es qui toi? Et tu fous quoi chez moi, sur mon lit ? Y' a pas de husky dans le quartier alors t'es qui ? Arrête, range ta grosse langue !

Elle criait les paroles comme si le chien allait se mettre à parler pour lui répondre, mais ce dernier la regardait en tournant la tête, puis en jappant et sautant sur le lit.

— Mais tu vas te calmer oui. Allez oust sors de ma chambre !

Le chien partit en courant puis elle se ferma rapidement sa porte de chambre pour reprendre sa routine matinale. Enfin, en entrant dans sa salle de bain, elle y découvrit une petite surprise. Le chien s'était amusé avec la panière à linge sale, tous les vêtements étaient éparpillés au sol, et certains produits de beauté qui étaient de base bien rangés se retrouvaient eux aussi au sol, éparpillés et pour la plupart, cassé.

— Mais c'est pas possible ! Qui est le con qui a laissé entrer ce chien chez moi ! Il va y avoir un meurtre !

Elle continuait de pester à haute voix, tout en rangeant ses affaires puis reprit enfin son processus. Elle se doucha rapidement, se sécha, s'habilla, se coiffa et le tour était joué au bout d'une trentaine de minutes.

Elle prit son téléphone et descendit pour prendre un petit déjeuner ou au moins préparer de quoi manger à midi. Elle fut surprise de voir sa sœur levée, apprêtée mais aussi accompagnée du chien et de.. Valentin. Super.

— Je suppose que tu as fait la connaissance de mon chien, bon matin la sauterelle.

— Bonjouuur ma sœur préférée !

— Ne tente pas de m'amadouer Emy, tu n'as qu'une sœur. Il fait quoi ici lui ? Il devait venir ce soir, pas squatter la maison tout le weekend alors qu'il habite juste en face.

— Oh encore et toujours grincheuse celle-ci.

— Il va passer la journée avec nous, parce que les parents ont insisté pour qu'on puisse rattraper le temps où il était en tournée. C'est super !

— Ouais ouais, quelle période si douce et agréable ce fut. Vraiment dommage que je ne sois pas là cette après-midi.

Elle ouvrit la porte du frigo pour prendre du jus de fruits et chercher de quoi grignoter, il était hors de question qu'elle fasse à manger pour cet abruti. Son comportement pouvait passer comme égoïste et immature, mais elle s’en fichait, elle ne voulait pas se forcer à être sympathique avec un gars qui la rabaisserait qu’importe ce qu’elle ferait.

— Oh quel dommage pour toi, tu vas être obligée de rester avec nous cet après-midi, ton ami a annulé votre sortie. Pas de chance.

Emy ria, elle avait toujours trouvé amusant de voir sa sœur et Valentin se chamailler. Même si elle savait bien que sous les chamailleries, Valentin appréciait sa sœur, peut-être plus qu'elle ne l'espérait.

Jessica serra les dents pour ne pas répondre mais en vain.

— Avant de m'adresser la parole, aies au moins la décence d'enlever tes lunettes de soleil, t'es dans une maison, abruti, pas dehors. Et on sait tous ici que t'as les yeux explosés, comme toujours quoi, donc les lunettes sur la table.

Elle ferma enfin la porte du frigo après avoir choisi un yaourt. Puis elle se dirigea vers le salon pour regarder la télé comme chaque matin.

— Je vous préviens, vous vous démerdez pour faire à manger, je suis pas votre femme à tout faire.

Elle se posa confortablement sur le canapé, une série qu'elle aimait particulièrement passait à la télé. Le chien de Valentin monta sur le plaid de Jessica et se cala contre elle en réclamant des câlins.

— Dis dont toi, tu as un maître pour faire des câlins.

Cependant en voyant sa gentille tête, elle craqua et accepta de le câliner. Après tout, elle aimait les animaux bien plus que les humains. Alors bien qu'il soit l'animal de son pire ennemi Valentin, et malgré le fait qu’il avait saccagé sa salle de bain et son maquillage, elle ne pouvait pas le laisser quémander des câlins, elle fit une exception et le courant passa plutôt bien entre eux deux.

— Hé, tu veux lécher le pot de yaourt mon pote ? Pendant que ton maître ne voit pas ?

Il était évident que le chien n'allait pas répondre, elle le savait mais elle aimait bien lui parler. Et il semblait bien la comprendre. Il lécha goulûment le reste de yaourt présent dans le pot avant de la remercier en lui léchant la joue. Elle éclata de rire avant de caresser son poil.

— Jess, je vais en courses, tu as besoin de quelque chose ?

— Non, je ne crois pas. Merci.

— T'as pas besoin de tampax pour te boucher ? Vu comme t'es agréable, tu devrais peut-être y penser.

— Tais-toi, j'ai ton chien en otage !

— Bon à tout à l’heure, les gamins !

Elle partit en riant. Jessica était toujours devant la télé à caresser le chien. Valentin ne tarda pas à les rejoindre sur le canapé pour embêter Jessica.

— Tu l'aimes mon chien, comme moi, je le sais.

— J'aime ton chien parce que c'est un animal et qu'il est venu vers moi, mais ne rêve pas, je ne t'apprécie pas. Je subis ta présence à chaque fois que tu es là. Je fais ça pour ma sœur et mes parents mais ça ne tiendrait qu'à moi, tu ne serais pas ici.

— Ouais ouais, je serais plutôt dans ton lit.

— T'es lourd Valentin, sérieux, arrête de toujours dire des obscénités et de ne pas respecter les gens. Et je t'ai dis d'enlever tes lunettes de soleil.

— Chef, oui chef.

Il enleva ses lunettes de soleil, toujours accompagné d'une provocation.

— Madame est satisfaite?

-Ouais, maintenant ferme ta gueule. Merci.

Il allait dire quelque chose mais le chien lui jappa dessus, ce qui fit rire Jessica.

— Bon chien.

Quelques minutes plus tard, Jessica regarda Valentin, curieuse.

— Pourquoi tu n'es pas allé en courses avec ma soeur?

— Parce que je voulais avoir ton cul rien que pour moi, mais visiblement c'est mon chien qui a ce privilège.

Elle le regarda méchamment, en ayant vraiment assez qu'il ne lui parle jamais correctement. Il eut l'air de comprendre, étonnamment.

— Non en vrai, je voulais passer un peu de temps avec toi, mais vraiment mon chien te kiffe, beaucoup trop à mon goût.

— Tiens tiens, monsieur Valentin aurait vraiment voulu passer du temps avec une fille en la respectant, c'est étonnant. T'es pas malade par hasard ?

— Très drôle Jessica. On s'est toujours taquiné mais depuis que je suis revenu de ma tournée c'est plus comme avant, on est plus méchant l'un envers l'autre et c'est stupide. On ne peut pas passer un moment sans se chamailler, c'est un peu fatiguant, pas que ça ne me plaise pas de te remettre à ta place quand tu fais trop la meuf hein, mais je sais que ça saoule notre entourage.

— Ouais c'est vrai, pour une fois je suis d'accord avec toi mais ne vas pas te prendre pour un dieu hein.

— Faisons une trêve, ou au moins calmons nous sur les clashs. Je sais que tu ne m'as jamais vraiment apprécié mais si on passait plus de temps sans se clasher, tu verrais que je ne suis pas si méchante, je peux être drôle et mature, et je respecte les femmes. Je sais juste quel genre de personnes t'énerve alors j'en joue et mon personnage en tant que “célébrité” m’aide beaucoup à te provoquer.

— T'es un petit con!

— Et fier de l'être.

Ils rirent puis le calme fut de retour, seuls la respiration du chien et le son de la télé se faisaient entendre.

— Bon les gosses, venez m'aider à ranger les courses au lieu de comater sur le canapé.

Ils obéirent, malgré les protestations du chien qui voulait rester étalé sur Jessica..

— Bon les gars, on va rester comme des larves sur le canapé toute la journée ou on se bouge pour faire quelque chose?

— Je suis bien là, avec mon chien.

— Ouais, ton chien qui préfère se coller à moi.

— On fait des crêpes ? On va se baigner ou se promener?

— Faut que j'aille promener le chien, vous pouvez faire des crêpes pendant ce temps et après on peut aller un petit coup dans votre piscine?

— Cela me paraît bien. T'en dis quoi Jess ?

La concernée était concentrée sur son téléphone.

— Oh, hum, à vrai dire Dylan voulait me voir au parc avant son départ en vacances.. Alors je comptais le voir un petit coup.

— T'es encore avec cet abruti ?!

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