3/5. Balade bouleversante.

5 minutes de lecture

— Val ne commence pas s'il te plaît. Dans ce cas, je m'occupe de préparer à manger et vous allez les deux au parc, comme ça Val promène le chien et toi tu rejoins Dylan.

— Mouais.

— Ouais, ça me semble être une bonne idée. Surtout que le chien n'a pas l'air de vouloir me quitter.

Jessica riait en voyant que le chien l'empêchait de partir du canapé.

— Putain, je comprends pas qu'il t'aime plus que moi !

— C'est le charme et la tendresse mon vieux, les animaux sentent les personnes qui sauront les aimer. Que veux-tu, certaines personnes ne sont pas nées avec ces qualités.

Les deux sœurs sourirent de façon malicieuse, tandis que Valentin râlait. Puis, Jessica monta rapidement dans sa chambre pour enfiler ses chaussures.

— Je suis prête à sortir.

Valentin se leva et fit descendre le chien du canapé pour lui mettre sa laisse, puis ils se dirigèrent jusqu'à la porte d'entrée.

— À tout à l'heure !

— Bisous Emy.

Le chemin à pieds jusqu'au parc dura une dizaine de minutes. Au début du trajet, seul le bruit de leurs pas se faisait entendre mais Valentin prit la parole.

— Tu voudras qu'on t'attende pour rentrer ou tu penses rester plus longtemps.

— Je ne sais pas combien de dix-huit heures, alors le temps qu'il termine ses valises, il sera déjà en retard pour le départ.

— Ok, on t'attendra à l'entrée du parc.

Elle hocha la tête puis le silence refit surface.Quelques minutes après, Jessica se mit à courir vers un jeune homme, Dylan, son petit ami.

Valentin soupira à la vue du couple se câlinant. Il passa à côté d'eux, non sans jeter un méchant regard à Dylan, puis laissa le chien le guider tranquillement à travers le parc,il en profita pour fumer.

Du côté de Jessica, l'ambiance était toute autre.

— Écoute Jessica, ce que je vais te dire n'est sûrement pas la chose la plus agréable mais il le faut. On va s'arrêter là tous les deux avant que je ne fasse une erreur regrettable.

— Et j'ai pas mon avis à donner dans l'histoire?

— Tu préfères que je finisse par te tromper, que tu l'apprennes après, que tu m'insultes parce que tu te sens trahie? Tu me reproches souvent de ne pas assez parler alors ne me reproche pas d'être franc avec toi pour cette fois. T'as bien dû aussi sentir qu'entre nous c'était moins bien ces derniers temps, moins de passion, moins d'envies, moins de motivation, moins de tout. Je préfère qu'on arrête là, quitte à rester amis si c'est possible, que te faire souffrir parce que je ne me sens plus totalement épanoui dans notre relation.

— Je vois. Tu voulais me voir pour me dire ça?

— Oui, je trouvais mieux de te le dire en face. Je suis désolé, tu sais cependant que je serai toujours près à te parler, t'écouter et tu as mon plus profond respect.

— Ouais, il va quand même me falloir un moment quand même.

— Je comprends tout à fait.

L'atmosphère était un peu tendue malgré toute la douceur dont Dylan avait tenté de faire preuve, après tout une rupture n'était pas souvent signe de bonheur.

Jessica allait parler mais le chien de Valentin, déboula en courant dans ses jambes, lui tournant autour et lui donnant des coups de tête comme pour l'aider à ne pas craquer alors qu'elle était au bord des larmes. Elle le caressa en souriant, reconnaissante qu'il se soit potentiellement échappé des mains de Valentin.

— Oh, tu as un chien maintenant ?

— Non, c'est celui de Valentin, mais il a l'air de bien plus m'aimer que son propre maître.

Elle rit puis le chien se coucha à ses pieds.

— Tu, tu traînes avec lui ? Je croyais que vous ne vous appréciiez pas ! C'est un abruti ce gars.

— Dylan, tu viens de rompre avec moi parce que tu veux aller voir ailleurs, alors tu es mal placé pour faire une crise de jalousie. Ce n'est pas parce que je passe du temps avec lui que je vais devenir amie avec lui, il devait juste sortir son chien et puis merde je n'ai pas de compte à te rendre ! Tu fais ta vie de ton côté, je fais la mienne, du mien et basta.

— Tu prends sa défense, c'est qu'il est important pour toi. J'ai toujours su qu'il y avait quelque chose entre vous, autant de haine sans raison cache plus que juste de la haine.

— Mais tu délires complètement, t'es parano! Si t'as plus rien à me dire à part des conneries, je m'en vais.

— Ouais vas-y, ton nouveau mec t'attend.

Valentin était en retrait et se faisait discret pour ne pas déranger, chose qu'auparavant il ne faisait pas, surtout avec quelqu'un qu'il n'appréciait pas, comme Dylan. Mais pour une raison inconnue il avait préféré rester en retrait. Après tout, il savait que si quelque chose dégénérait, le chien défendrait Jessica et seulement à cet instant, il serait intervenu.

— C'est ça ouais, salut.

Jessica tourna le dos à son ex, le chien debout à ses côtés, puis les deux se dirigèrent jusqu'à Valentin.

— J'ai terminé, si la promenade est finie on peut rentrer.

— Allons-y alors.

Le chemin retour fut comme à l'aller, silencieux la plupart du temps. Cette fois Valentin hésitait à parler, après la rupture de Jessica, il avait peur de la froisser ou qu'elle devienne froide, mais en la voyant au bord des larmes, il prit sur lui pour la réconforter.

— Tu veux un câlin ? Je ne suis pas habitué à ça mais je sais que ça réconforte, alors..

Elle ne répondit rien mais s'arrêta de marcher quelques instants plus tard avant d'éclater en sanglots. Il l'a prit maladroitement dans ses bras mais elle apprécia le geste et passa ses bras autour de la nuque de Valentin, comme pour lui faire passer le message de la serrer plus fort dans ses bras,ce qu'il fit plutôt instinctivement. Pendant le temps de l'étreinte, le chien se roulait au sol, visiblement heureux.

Lorsque Jessica se sépara doucement du corps de Valentin, les deux ne savaient pas vraiment comment se comporter. Ils étaient mal à l'aise, ils n'avaient jamais été aussi proches, ils n'avaient jamais aimé ou savouré la présence l'un de l'autre, trop occupés à se clasher pour ressentir une quelconque sympathie. Mais ce câlin signifiait beaucoup plus que de la pitié, ce câlin marquait vraiment leur discussion de paix, et peut-être même d'un peu plus selon la façon dont ils agiront par eux-mêmes dans le futur.

Ils finirent le chemin jusqu'à la maison dans un silence de réflexion.

— Je vais passer chez moi pour prendre de quoi me baigner, passer la soirée et déposer le chien à mes sœurs, et puis il va être content de retrouver mes parents.

— Pas de problème.

Elle se baissa pour saluer affectueusement le chien. Quand Valentin commença à partir, elle l'interpella.

— Val.. Merci, pour tout à l'heure.

Il ne dit rien mais se contenta de sourire et cela suffit à Jessica.

Annotations

Vous aimez lire Lollipop666 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0