Rêveries épistolaires - 1.5 - Aubierge

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Erestia, la 16 equos

Mon bien-aimé Chandra,

J’ai encore eu des nausées, ce matin. Cela fait cinq jours maintenant. Ce ne peut être à cause des outrages de Niall, cela fait trois nuits qu’il n’est pas venu. Je n’ai plus aucun doute, je porte ton enfant.

J’aurais aimé le mettre au monde, mais la duègne me regarde bizarrement, elle commence à se poser des questions sur mon état. Alwealda, que va-t-il se passer ? Quand elle croira avoir une certitude, elle informera le despote.

Il me tuera, ce sera la fin de ma détention dans cette chambre où, régulièrement, il abuse de moi.

Alwealda, faites que notre enfant voie le jour.

C’est impossible, le despote ne peut imaginer en être le père, car jamais il ne s’est intéressé à ma féminité. J’ose à peine penser à ce qu’il est, lui le censeur de la morale, qui punit si durement le plus petit manquement aux lois d’Alwealda. Il avait des rapports charnels avec feu mon frère. Sans doute n’en a-t-il pas conscience, mais quand il me violente, il déplore que je sois dépourvue de... (comment dire) membre. Et ressasse comment il en userait ainsi que les plaisirs qu’elle qu’il lui procurerait.

Toutes pratiques, pour lesquelles il condamnerait tout autre que lui à finir acCROChé par les talons, aux chevillards qui ornent la façade du temple – afin que les fidèles voient périr et pourrir ceux qui enfreignent les lois d’Alwealda –, après avoir été émasculé.

Ce… ce… je ne sais comment le qualifier, il est d’une telle perversité. Comment peut-on supplicier pour leurs penchants ceux qui ont les mêmes que soi ? Je n’ose imaginer le sort de ses amants.

Je ne suis qu’une chose insignifiante, il me révèle ses travers pour me terroriser. Comment ne pas l’être ?

Je suis inquiète, je deviens folle, je sens une inquiétude qui m’est étrangère quand je serre ta larme dans ma main.

Heureusement, en cette saison le ciel est dégagé, je peux donc, en te regardant, communier avec toi. Tu vois, je suis bel et bien folle. Que m’arrivera-t-il dans quelques nuits quand tu n’apparaîtras pas ?

Je t’aime et j’aime ton enfant qui, j’en suis persuadée, grandit en moi.

?? ⁽¹⁾

¤¤¤

Note :

1) Il s'agit d'une marque de baiser :
nom dans l'Unosode : Kiss Mark
nombre dans l'Unicode : U+1F48B
HTML-code : 💋
CSS : \1F48B
que comme beaucoup d'autres cet éditeur rejette.

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