Les aventures du dragon - 2 - problème de langue

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கருப்பு டிராகன்

Je cesse de haleter, mon cœur bat encore la chamade, j’offle⁽¹⁾. Le succulent fruit s’éloigne de ma bouche, elle renonce à le suivre. Je suis… je suis extatique… je suis vide… Civaṉ ! Quel iṉpam⁽²⁾ ! Ça surpasse incommensurablement la cuya'iṉpam.

Elle bouge, son visage réapparaît. Ses lèvres s’accolent aux miennes, s’entrouvrent et laissent couler quelques larmes de mon vintu dans ma vāy⁽³⁾. Elle lape son kātal cāṟu sur mon menton, je m’empresse de passer ma nākku sur mes utaṭukaḷ avant qu’elle ne me vole tout son suc, mais elle récupère celui qui inonda mes pommettes et baigna mon nez.

“An bhfuil mé ag do bhlas, álainn Aengus?

— Parle, parle encore, ta voix est si mélodieuse.

— Ní thuigeann tú mé, cad mór an trua go bhfuil Ó Fenrir as láthair!

— …

— Tá tú dathúil, álainn sin, tá tú chomh cosúil le d’athair!”

À califourchon, elle roule des hanches, sa peṇmai glisse sur mon liṅkam trop flaccide à son goût… et au mien.

“Mar sin, mo gleoite. Feicfimid an bhfuil tú chomh dhíograisigh leis an Chandra daor seo agus má tú buan chomh fada leis an té a thaistealaíonn ionat.”

Cantirā ?

« Tu as dit Cantirā  ? Tu parles de mon appā ?

— Chandra ! Chandra ! Chandra ! Chandra ! Chandra ! Chandra ! Chandra ! »

Mais… elle scande le nom d’appā au rythme de ses coups de reins !

« Pourq… »

Elle me muselle, d’un baiser brûlant, impératif…

« Humm !

— Humm !

— …

— Tá, sin é, déan í a fháil crua!

— Eṉ appā ?

— Shush! tar istigh ionam agus déan cum dom!

— Hummm ! »

La caresse de ses ciṉaippaiyiṉ utaṭukaḷ a rendu sa rigidité et son ardeur à mon āṇkuṟi… Mon kiḷaṉs est maintenant dans le vestibule de son Yōṉi, d’un mouvement ample et fluide, elle me fait pénétrer profondément en elle.
ₛₛₛₛₛₛₛₛₛₛ”.
Par la Trimūrti, j’ai entendu mon liṅkam s’insinuer dans ses chairs comme un poignard dans son fourreau.

Appā, pardonne-moi, mais…

Elle me chevauche… elle penche son buste en avant et décolle les fesses de mes cuisses, puis se redresse, ramenant son pelvis au contact du mien, derechef, elle penche son buste en avant et décolle les fesses de mes cuisses, puis se redresse ramenant son pelvis au contact du mien, encore, encore, et encore.

« Encore !

— …

— Hummmm !

— Tá, tá, tá! »

Ses genoux serrent mes flancs. Elle accélère, elle se dresse, droite, et se laisse retomber sur moi plus brutalement.

« Flock, flock, flock…

— Han !

— Flock.

— Han !

— Flock.

— Han ! »

Elle se couche contre moi, seul son bassin s’éloigne et revient heurter le mien de plus en plus rapidement. Suis-je fou ? Suis-je une monture qu’elle emmène au grand galop ? Va-t-elle me talonner ?

Elle me pilonne comme si mon liṅkam était sien.

Elle se cambre, porte la main à son Peṇkuṟimūlam, l’effleurement déclenche un puṇarcciya qui la tétanise. Les contractions spasmodiques de son yōṉi provoquent eṉ vintutaḷḷal.

« Raaaaaaah !

— Whoaaaaa!

— …

— Tá a fhios agat go bhfuil tú ag déanamh go hiontach, le haghaidh bunleibhéal.

— ᶻᶻᶻ…

— Ach, codlaíonn tú!

— zzz…

— Ahem! chaith tú féin.

— ZZZ… »

« Hiiiiiiiii-hiiiiiiiiia ! »

Hein ! Qu’est-ce ? L’apcarā⁽⁴⁾ ? Où est-elle ? Je me suis endormi !

Ah ! c’est Gaḍạgaḍạāhaṭa… Sudaroli ? Mais ! il tente de monter Rādhikā. Qu’est-ce qui lui prend ? Elle botte – genre “toi… dégage !” –, se retourne et montre les dents en guise d’avertissement.

Sudaroli… je chevauchais à ton côté avec le savāra Vari, vous avez disparu…

Á! dhúisigh do chapall thú… Ó o! Tar ar! Bí gléasta, sula ligim dom féin imeacht.”

Elle est de retour, parée d’une robe d’un étonnant bleu diaphane et irisé qu’on dirait taillée dans une aile de papillon. Mon désir renaît, elle me désigne quelque chose du doigt, mes vêtements pliés sur le sol, à moins d’un pas. Sans doute me demande-t-elle de m’habiller.

Je me redresse et aperçois un plan d’eau.

« Je vais d’abord aller me baigner, si tu le permets.

— Cad atá á rá agat? À! tá, is smaoineamh maith é, stink tú sásamh na feola! »

C’est propre que j’enfile mon Salavāra kamīza, sous les yeux rieurs de l’apcarā.

« Tu as bien dit Cantirā ? Tu connais mon appā ?

— Tá, Chandra… Is é d’athair é, tá sé follasacht!… Tá tú ag lorg dó, nach bhfuil sé? »

J’espère que son hochement de haut en bas est une approbation.

« Sais-tu où est Cantirā ? Et Sudaroli ? Ou Vari ?

— Chandra, tá. Sudaroli, níl. Vari ach an oiread. Tar liom. »

Elle me prend la main et m’entraîne vers une jonchée qui traverse la grève qui borde le lac. Là, elle m’invite à m’asseoir, ramasse l’une des tiges, dessine sur le sable.

Ça ne ressemble pas à grand-chose, elle trace des signes à côté, mais je ne les comprends pas.

ᛋᚻᚪᚤ

“Shay! is é ainm don mhór-roinn ar a bhfuil muid.”

Elle pose son index sur ma poitrine.

“Tu!”

Puis sur la sienne.

“Mise!”

Elle fait une croix à l’intérieur de son dessin.

“Táimid anseo!”

Ha ! C’est une carte. Elle se désigne de nouveau.

“Mise, Mélusine.”

Et moi.

“Tu?

— Moi ?... karuppu ṭirākaṉ !

— ha ha ha ha ha ha ha ha!”

Mais qu’est-ce qui la fait rire ainsi ? Elle me montre du doigt, gonfle la poitrine et s’écrit :

« kɐɾupːɯ ʈiɾaːɡɐɐɐɐɐɐɐɐɐɐɐn ! »

Le sang envahit mes joues, je dois à nouveau ressembler à une mātuḷai bien mûre. D’un sourire gourmand, elle désarme la gêne qui me gagnait. Elle se penche, m’embrasse goulûment, s’assied et se met à croquer un visage sur le sable… Mais, c’est moi ! Qu’ajoute-t-elle à l’oreille ? Ha ! La briolette, c’est appā !

« Chandra !

— Oui, continue ! »

Elle ébauche maintenant… un chien ?

“Is é Ó Fenrir, tugann d’athair bʱeː.ɽi.jäː air.

Bhediya ? Tu as bien dit bhediya ? Dans la langue d’appā, ça veut dire ōnāy.

— Tá, bʱeː.ɽi.jäː!

— Civaṉ ! Appā a été tué par un bhediya ?

— D’imigh Chandra agus bʱeː.ɽi.jäː le chéile. D’fhéadfá beagnach a rá gur cairde iad.”

Elle me montre son index et son majeur de sa main droite joints.

“Chandra!”

Qu’est-ce que cela signifie ? Elle fait de même avec la gauche.

“bʱeː.ɽi.jäː!”

Elle pose, côte à côte, les deux doigts de chacune, et mime deux paires de jambes qui se déplacent. Ha ! Ils sont partis ensemble.

« Où, où sont-ils allés ? »

Elle reprend le jonc, tire un trait qui commence à la croix, descend vers le bas du plan et se termine par une pointe de flèche.

« Eṉ appā, Cantirā , est donc parti par là avec un bhediya. »

Comme je tends le bras dans la direction qu’elle m’a précédemment montrée, elle acquiesce de la tête.

“Tá, ach bí an-chúramach Aengus álainn! Ag teorainn na Sionainne, tá go leor saighdiúirí naimhdeacha.”

Elle trace une ligne qui coupe en deux la partie haute de la carte. Dessous, elle dessine ce qui doit représenter des hommes armés de lances.

{•̃_•̃}↑ {•̃_•̃}↑ {•̃_•̃}↑ {•̃_•̃}↑ {•̃_•̃}↑ {•̃_•̃}↑ {•̃_•̃}↑ {•̃_•̃}↑ {•̃_•̃}↑ {•̃_•̃}↑ {•̃_•̃}↑ {•̃_•̃}↑ {•̃_•̃}↑

« Ha ha ha ha ha ! »

Mon éclat de rire fait disparaître de sa face l’outrancière grimace censée représenter un cruel guerrier ; et cesser sa gesticulation vindicative. Un sourire irradie son visage, elle me prend les mains, me relève, m’embrasse tendrement.

“Tar ar! fág anois, sula gcinnfidh mé tú a choinneáil gar dom. Téigh a aimsiú do athair!”

Elle me pousse en direction de mes chevaux, ho ! elle m’a mis une claque sur la fesse. Je me retourne, du geste elle m’indique de continuer mon chemin.

“Hey! cosantóir faire anuas air, mise, bheinn ag faire ar ár n-uibheacha.”

Intrigué, je regarde dans sa direction, je la vois de dos. Elle se dirige vers le lac, ôte sa robe, pénètre dans l’eau. Civaṉ ! Des écailles naissent sur sa peau ! Elle est réellement une apcarā !

¤¤¤

Notes :

Si le personnage POV, கருப்பு டிராகன், comprend parfaitement ce que lui fait subir le second. Il ne comprend rien à son discours, il réussit juste à identifier le nom de son père. Dure loi de l’immersion : il ne peut ten dire plus.

1) offler ➢ respirer bruyamment.
Verbe trouvé, non pas en soulevant un coin du tapis, mais dans “Onomatopées, délocutivité et autres blablas”
Jean-Claude Anscombre (CNRS-LT2D Cergy-Pontoise) Revue Romane, Bind 20 (1985) 2
Extrait du paragraphe consacré aux fonctions onomatopéique et signifiante de “Ouf!” :

d) La lexicalisation — par délocutivité formulaire — de cette valeur illocutoire d’expression du soulagement fournit l’interjection Ouf! actuelle. Il y a plusieurs arguments en faveur de cette thèse: d’une part, cette fonction onomatopéique n’a pas totalement disparu ; elle sévit notamment dans le domaine de la bande dessinée, où elle symbolise l’air qui sort brutalement des poumons d’une personne gratifiée d’un coup de poing dans l’estomac. D’autre part, la représentation du soulagement par le biais de la respiration est banale: Ouf! Je respire, Laisse-moi souffler cinq minutes, On va enfin pouvoir respirer,… etc. Enfin, l’ancien français possédait le verbe offler "respirer bruyamment", qu’il semble difficile de ne pas rapprocher de Ouf ¡Off, soit que le verbe ait donné naissance à l’onomatopée, soit qu’à l’inverse l’onomatopée ait servi à former un verbe onomatopéique. [sic]
(Les règles anglo-saxonnes de ponctuation sont du fait de la revue, le soulignement est du mien.)
https://tidsskrift.dk/revue_romane/article/view/29553/26718 page 179 de la revue, page 11 du PDF de l’article.

2) iṉpam இன்பம் plaisir
cuya சுய soi, (ici soi même, solitaire).

3) Vāy வாய் ➢ bouche

4) Apcarā அப்சரா (pluriel apcarākkaḷ அப்சராக்கள்) ➢ du sanskrit apsarā अप्सरा (pluriel apsaras अप्सरस्) ➢ nymphes célestes, elles sont compagnes des musiciens-centaures [gandharvās], amantes des dieux [deva] comme des titans [asura] ; elles font répandre leur semence aux sages [ṛṣi]. On dit que les apsaras sont capables de changer de forme à volonté et de régner sur la fortune des jeux et des paris.

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