Un allié de taille
Rieper Veys était dans tous ses états : son bateau prenait l'eau et allait couler s'il ne faisait rien. Comme il ne savait pas quoi faire, il consulta son manuel du navigateur du dimanche, qui était on ne peut plus clair : il fallait écoper, c'est-à-dire enlever l'eau qui entrait dans le bateau, et boucher le trou pour empêcher l'eau de s'infiltrer à nouveau.
Ni une ni deux, Rieper prit sa casquette de capitaine et se mit à ramasser l'eau et à la jeter par-dessus bord. Seulement voilà : enlever toute cette eau lui prenait tout son temps et toute son énergie ; comment allait-il combler la brèche ?
Tout à coup, notre explorateur entendit un barrissement mécontent. Relevant la tête, Rieper Veys s'aperçut qu'il envoyait, depuis le début toute son eau sur un éléphant. Que faisait cet éléphant sur un discret petit récif ? Eh bien, il avait été laissé là par son bateau-cirque après une terrible dispute avec les clowns et les jongleurs, qui étaient convaincus que ses pétous (il avait des problèmes digestifs) risquaient de les faire chavirer.
Mécontent de se retrouver arroseur arrosé, l'éléphant, qui se trouvait un peu à l'étroit sur son récif, entreprit de grimper à bord du navire. Rieper Veys s'égosilla en protestations ; il avait peur lui aussi de tomber à l'eau mais, quand il s'aperçut que le popotin éléphantesque du passager clandestin avait bouché le trou de son bateau, il se calma et sourit, d'autant plus que l'éléphant, en voulant se venger et arroser Rieper, aspira toute l'eau avec sa trompe et l'envoya par-dessus bord, non sans avoir quelque peu aspergé le pauvre marin.
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