Rieper Veys ne s'étonnait plus de rien et ne se demandait même pas pourquoi un axolotl lui avait plu sur la casquette ni pourquoi celui-ci ne semblait pas manquer d'air. Peut-être l'éléphant avait-il pété une fois de trop près de la maison de l'axolotl ou peut-être le toucan bavard l'avait pondu... Finalement, peu importait pour notre explorateur.

Après tout, il continuait sur sa lancée, celle qu'il avait emprunté depuis qu'il avait décidé de se laisser voguer. Et puis, si un axolotl avait pu tomber du ciel et camper fièrement sur une casquette sans s'asphyxier, tout ça juste parce qu'il l'avait pensé, alors Rieper Veys en était convaincu : en pensant à la gloire et à l'aventure, il n'y avait pas de raison qu'elles ne surgisse pas au détour d'un palmier.

L'explorateur ne pensait pas vraiment mettre les pieds dans le plat, et pourtant... en contournant un grand arbre, son pied atterrit dans une boucle formée par une liane ; aussitôt que le pied de Rieper toucha terre, la boucle se resserra, lui attrapa le pied et le souleva de terre tant et si bien que le marin se trouva tête en bas, suspendu dans les airs, devant une grande tablette de pierre sur laquelle était gravé (à l'envers bien sûr, sinon à quoi bon ce retournement de situation ?) :

Celui qui recherche les lauriers sacrés,

jamais ne se trouvera couronné,

s'il ne sait s'entourer de trois amis :

le premier pour donner de soi,

le deuxième pour couper des liens

et le dernier pour éveiller les sens.

Celui qui de ces amis sera accompagné

verra tout danger écarté et son voeu le plus cher exaucé.