Séminaire à Paris

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Je me suis assoupie devant mon ordinateur, la joue écrasée contre mon bureau. Le rythme de vie que je mène depuis des semaines est intense.

Mon emploi de tentatrice me prend énormément de temps, nous n'avons pas refait d'entraînement depuis, mais je travaille dur pour améliorer mon plan d'action auprès de Valentin.

Exercer un métier dont je ne suis pas maîtresse me demande beaucoup de moi même, surtout que j'ai dû me charger de la préparation du séjour à Paris.

Mon implication a doublé depuis le début de la mission et je n'ai toujours pas digéré le fait qu'Athénaïs me soit passée devant haut la main, lors du pot d'accueil d'Estelle il y a trois semaines déjà.

Sept heures quinze, mon coeur bondit de sursaut et mon chignon décoiffé retombe lâchement sur mon front. La panique s'empare de mon être, j'arpente la salle à manger pour me ressaisir. Dans quarante-cinq minutes je dois me présenter à la gare de la Part-Dieu avec mon billet et ma valise. Je n'ai pas le temps de faire des miracles, heureusement que j'ai déjà pris ma douche et mon petit déjeuner une paire d'heures à reculons. J'opère de nouveau pour ordonner mes longs cheveux bruns sur le dessus de ma tête, d'appliquer en vitesse de la poudre sur mon visage et du mascara sur mes cils déjà volumineux au naturel.

Trousseau en main, je me retrouve sur le palier pour tout fermer derrière moi sans omettre d'éteindre les lumières. Les roulettes de mon bagage imposant se font entendre sur le sol du grand couloir. L'air frais d'un matin de Juillet est vivifiant, mes foulées deviennent amples. Les pans de mon blazer rose pâle se soulèvent avec le vent, mon débardeur blanc fait ressortir mon teint hâlé. Mes longues jambes perchées dans mes talons me donnent une allure élancée, et ma poitrine fait un balancier élégant.

Les métros lyonnais sont comme d'ordinaire, bondés. J'observe les gens s'aglutiner entre eux, ma main se resserre sur la poignée juste au dessus de ma tête et la seconde sur ma valise. C'est sans oublier les frotteurs qui se mettent au plus près comme cet homme de la quarantaine, vêtu d'un t-shirt orange fluo et d'un short cycliste, prêt pour une séance sportive dans les rues les plus connues de la ville. Sentir son érection contre mes fesses me met dans une situation peu confortable et pas moyen de me dégager de son étau. Ouf, l'arrêt suivant est annoncé, les portes s'ouvrent et je peux enfin sortir. Je change plusieurs fois de métro avant de franchir le hall d'entrée de la gare de la Part-Dieu. Je lève les yeux sur les panneaux d'informations où figurent des écritures oranges pour annoncer les destinations et les numéros des quais.

Je retrouve Anton, toujours la même gueule de six pieds de longs. Il lève les yeux au ciel rien qu'en remarquant ma présence. Inutile que j'aille le saluer, je vais encore avoir l'impression de l'emmerder. Rébecca, la secrétaire de Valentin vient me faire une bise chaleureuse tout sourire. Arrivée à ma hauteur, elle mime des grimaces pour imiter notre collègue, Anton. Peu discrète je pouffe sans parvenir à me retenir.

  • Certains ont vraiment un balais coincé dans le cul, déclare Rébecca d'une voix forte pour bien qu'il l'entende. Bon après certes, nous ne sommes pas dans sa tête. Il vit peut-être des choses pas drôles mais quand même, il pourrait être plus agréable avec nous. Je te tire mon chapeau de bosser avec lui !

  • Je t'avoue que je ne me marre jamais dans le bureau et le moindre petit froissement de feuille vaut une réflexion de sa part. Heureusement que je t'ai rencontré Becka, la vie est tout de suite plus fun ! On va bien s'amuser pendant ce séminaire !

  • Ben tu m'étonnes ! Affirme t-elle. Tout le monde a besoin d'une Becka dans sa vie ! Tu sais que la comptable a vu passer la facture, c'est très luxueux comme séjour. Une chambre par personne, 750 € par personne ! (Elle jette un oeil au panneau d'affichage). Le train a un quart d'heure de retard.

Rébecca pince de nouveau ses cheveux châtains clairs méchés de blonds avec une belle pince fleurie puis se dandinne impatiente. Ses fesses sont moulées dans un pantalon blanc pattes d'eph qui remonte bien haut sur son ventre, je ne la considère pas comme forte mais elle a des hanches très féminines et un volume plutôt flatteur. Son ventre est à l'air, de peu par son crop top kaki qui moule sa poitrine généreuse.

  • Ah ouais, remarque Monsieur Giordano peut se le permettre, répondis-je. Et nous, on en profite. Ah si j'avais su ! J'aurai pris plus de temps pour me maquiller !

  • Tu n'as pas besoin de ça, confirme Rébecca. Je t'assure tu es canon ainsi et le naturel est encore mieux ! On voit bien les traits de ton visage et les expressions, tu fais même plus jeune peu maquillée.

Rébecca s'interrompt, Valentin vient de faire son apparition à quelques mètres de nous. Il est fier, son attitude lui donne l'air d'un crâneur en pleine discussion avec sa collègue. Le train s'arrête, nous montons à l'intérieur et déposons nos bagages dans le coin prévu à cet effet.

Le siège est confortable, je cale mon dos contre le dossier et croise mes jambes en veillant à ne pas trop montrer le haut de mes cuisses recouvertes d'une juppe plissée. Becka a mis ses lunettes de repos sur l'arête de son nez et s'est plongée dans son bouquin.

Mes yeux ont du mal à rester ouverts, mes cils battent pour lutter contre les clignements de fatigue. Je me décide de les fermer, le wagon est silencieux, les bercements du train me plongent dans une torpeur. Je ne serai pas contre de récupérer quelques heures de sommeil, même ne serait-ce qu'un quart d'heure. Mes épaules se relâchent, je me sens partir. Dans ma tête, je mémorise mon plan d'action, je vais devoir emballer un peu plus mon boss durant le séjour. Je dois avouer que depuis le soir de notre rencontre, c'est point mort total. On s'est vu en coup de vent et c'était pour des affaires qui concernaient le travail. Rien de plus, j'ai pu le draguer, le charmer lors de nos discussions mais il n'y avait aucune tentation, ni rien qui ne puisse le rendre accro.

Après je sais que l'un comme l'autre, on se cherche. C'est ce qu'il a fait lorsqu'il est arrivé à la gare ce matin, même s'il ne m'a pas salué, ses regards en disaient long. Depuis que l'on a couché ensemble, il y a ce petit quelque chose de spécial entre nous.

Mon coeur me raisonne bien souvent mais si je veux rester dans ma profession, je ne dois pas l'écouter. Quelque part, je participe à l'adultère de Valentin, je suis presque sa complice. Et c'est bien souvent que cela me gêne, la tromperie totalement contre mes principes.

Difficile de m'endormir dans un endroit qui n'est pas mon lit, ma chambre. Les heures de train m'ont servies à me reposer. C'est bénéfique, je me sens plus vigourette en sortant du TGV.

Les valises sont traînées sur les pavés, direction l'hôtel cinq * le Narcisse Blanc Hôtel et Spa, avec tout le petit groupe de l'entreprise de Giordano.

Chambre Deluxe avec lit King size, les pass nous sont remis. La fraîcheur du couloir nous annonce que la climatisation fait son effet, je tourne les clés dans la serrure, largue ma valise dans le coin de la porte et tombe sur le dos dans les draps moelleux. Et dire que j'aurai cette chambre pour moi toute seule, je suis conquise. Je fais un rapide room tour aux copines de l'agence qui sont époustouflées presque jalouses de mon séjour. Rébecca vient toquer à la porte, on doit déjà repartir.

Je me serai bien posée un moment, moi. Nonchalante j'ouvre la porte, lasse du voyage, les jambes lourdes avec les pietinements et la chaleur de l'été.

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