Les coups et le silence

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Chapitre 5 – Les coups et le silence

Cela faisait maintenant plusieurs semaines que Peter passait à la maison. Toujours poli. Toujours serviable. Il rapportait des croissants le dimanche matin, apportait des fleurs à Marie sans occasion, et ramenait parfois un petit jouet pour Diego, qu’il posait discrètement sur la table du salon sans un mot.

Mais Diego ne touchait plus ses jouets.

Il se repliait sur lui-même. Il dormait peu. Ses notes à l’école avaient chuté, et sa maîtresse avait demandé un rendez-vous avec sa mère. Marie avait promis de venir. Elle avait oublié.

Un soir d’hiver, alors que le vent sifflait sous la porte d’entrée, Peter resta dîner une fois encore. Marie avait bu deux verres de vin, puis trois, puis s’était endormie sur le canapé. Il était à peine vingt et une heures.

Peter s’était levé sans bruit. Il avait éteint la télévision, recouvert Marie d’un plaid. Puis il était monté à l’étage.

Diego était dans sa chambre, assis sur le bord du lit, en pyjama. Il serrait son doudou si fort que ses phalanges blanchissaient.

— Tu n’as pas dit bonsoir, murmura Peter, depuis l’encadrement de la porte.

Aucune réponse.

— Tu sais ce que ça veut dire quand on ne respecte pas les règles ?

Il entra dans la pièce. Ferma la porte. Doucement. Trop doucement.

Ce qui se passa ensuite, personne ne le vit. Personne ne l’entendit vraiment. Sauf peut-être le mur. Ou le silence, lourd, écrasant, complice.

Un bruit sec. Un objet tombé. Un hoquet de douleur étouffé dans un oreiller.

Le lendemain matin, Marie trouva Diego assis à table, silencieux. Il avait un petit bleu au bras. Elle fronça les sourcils.

— Tu t’es cogné, mon chéri ?

Il hocha lentement la tête. Sans un mot. Elle n’insista pas.

Ce fut la première fois.

Mais pas la dernière.

Le silence devint une routine. Les bleus, de petites histoires qu’on s’invente. Une chute dans l’escalier. Une dispute avec un camarade. Et toujours ce regard que Peter posait sur Diego. Froid. Dominateur. Contrôlant.

Un jour, la grand-mère de Diego vint lui rendre visite. Elle remarqua un hématome sous la chemise. Elle posa des questions. Trop de questions.

— Tu vas me dire ce qu’il se passe ici, oui ou non ? demanda-t-elle à Marie dans la cuisine, la voix tremblante de colère.

— Maman, arrête. Tu vois le mal partout. Peter nous aide, il est là pour nous. Tu crois que c’est facile d’élever un enfant toute seule ?

— Ce petit ne va pas bien. Tu le vois pas ? Il a peur. Tu t’en rends même plus compte !

Mais Marie détourna les yeux. Elle en avait assez des reproches. Elle voulait croire que tout allait bien. Pour elle tout aller bien ou présque. Hector était partie depuis plus d’un mois mainteant et marie considèrer Peter comme le père de son enfant. Une présence masculine toujours présente en plus de celle de Diego.

Cette nuit-là, Diego se réveilla en sursaut. Il croyait avoir entendu des pas dans le couloir. Mais ce n’était que le vent.

Il ferma les yeux. Serra son doudou contre lui. Et pria, dans le silence, pour que demain, Peter oublie qu’il existe.

Les jours s’écoulaient avec une monotonie pesante. Chaque bruit dans la maison le faisait sursauter. Chaque ombre lui semblait une menace. Les bleus, les blurures et les blessures sur son corps étaient devenus monnaie courante, tout comme les silences après les tempêtes.

Un matin, alors que la lumière pâle filtrait à travers les rideaux, Diego entendit des voix dans le salon. Il s’approcha discrètement de la porte entrouverte.

— Elena, je t’en prie, regarde ce que tu fais à ton fils, souffla Diana, la voix tremblante.

— Ce ne sont pas tes affaires, répliqua Marie sèchement. Ocuppe toi de tes affaires et laisse-moi tranquille.

— Mais c’est mon petit-fils ! Je ne peux pas rester sans rien faire !

— Sors d’ici avant que je ne perde patience !

Diego recula, le cœur battant. Il savait que l’intervention de sa grand-mère ne ferait qu’empirer les choses.

Ce soir-là, alors qu’il était recroquevillé dans son lit, la porte s’ouvrit brusquement.

— Alors, petit, tu as raconté des histoires à ta grand-mère ? lança Peter, d’un ton mielleux.

Diego secoua la tête, les larmes aux yeux.

— Tu sais ce qui arrive aux menteurs, n’est-ce pas ?

Il s’approcha du lit. Diego ferma les yeux. Mais Peter ne frappa pas. Pas cette fois. Il se pencha et murmura à son oreille :

— Si tu dis encore un mot à qui que ce soit, tu le regretteras.

Puis il s’éloigna, laissant derrière lui une peur poisseuse, étouffante.

À l’école, Diego s’enfermait dans un silence de plomb. Il évitait les regards, traînait seul dans la cour. Les bleus sur son corps s’estompaient, mais ceux de son âme devenaient profonds, durables.

Un après-midi, sa maîtresse, Mme Lefèvre, l’aperçut seul sur la balançoire.

— Diego, tout va bien ? Tu n’as pas l’air dans ton assiette.

Il leva les yeux vers elle, tenta de parler, mais la peur le bâillonna. Il hocha simplement la tête.

— Si jamais tu as besoin de parler, je suis là. Tu n’es pas seul.

Il ouvrit la bouche… puis la referma.

— Je dois rentrer à la maison, murmura-t-il.

Mme Lefèvre le regarda s’éloigner, un nœud dans le ventre.

Ce soir la, Diego portait son pijama préfer, une combinaison de dinosore vert, le garçon était asssis sur son lit une couverture autour de lui, il tournant les pages de son livres, il ne lisait pas, pas encore il ne savait pas encore faire .. Des bruits se fut entendre au rez de chausser. Le petit garçon , les yeux écarquillés par la curiosité, glissa hors de son lit, il posa son livre sur lel lit .

Les bruits en bas l'attiraient comme un aimant, malgré la peur qui lui nouait l'estomac. Il descendit les escaliers sur la pointe des pieds, son pyjama de dinosaure vert bruissant à chaque pas.

En bas, dans le salon faiblement éclairé par la lune filtrant à travers les rideaux, Peter était toujours assis sur le canapé la télévision éteinte, mais il s'était redressé, les épaules tendues. Il fixait la porte d'entrée comme si il cachait un secret. Diego s'arrêta sur la dernière marche, hésitant, mais Peter l'avait déjà repéré. L'homme se tourna lentement, son visage buriné par l'ombre.

« Tiens, tiens, petit Diego », dit Peter d'une voix grave et feutrée, comme un murmure venu d'un conte interdit.

Diego cligna des yeux, son cœur battant la chamade.

« Tu crois que je ne sais pas ce que tu as fait ? Je sais que tu as fouillé dans mes affaires aujourd'hui… que tu as touché… à ma petite boîte », lança-t-il d’un ton froid.

« M-mais… je voulais juste regarder à l’intérieur… maman m’a dit que je… je pouvais… », balbutia-t-il, sa voix tremblante d'un mélange de peur et de crainte. « C’était joli, la boîte… »

Peter secoua la tête, un sourire énigmatique étirant ses lèvres.

« Ta mère est sortie faire quelques courses. Elle m’a demandé de te garder. elle est bien partie, mon garçon… mais pas comme tu l'imagines. Cette boîte, mon garçon… elle ouvre des portes vers d'autres mondes. Des mondes pleins de dinosaures vivants, comme ceux sur ton pyjama. Ta maman est coincée là-bas, dans un royaume d'ombres et de merveilles. Et toi, en la touchant, tu as déclenché le sort. »

Diego recula d’un pas, les yeux grands ouverts.

« Un sort ? Comme dans les histoires ? Je peux aller la chercher ? S’il te plaît, Peter, je veux aider ! »

Peter se leva lentement, en se rapprochant de l’enfant. Les ombres du salon semblaient danser autour d’eux, comme si la maison elle-même retenait son souffle, attendant la suite de cette aventure inattendue.

Mais l’instant suspendu se brisa d’un coup.

« On t’a jamais appris à ne pas toucher à ce qui n’est pas à toi ? »

Diego baissa la tête, pétrifié.

« J’ai pas fait exprès… je voulais juste voir… »

regarde moi , son ton de voix monter, le petit garçon monta sa tête pour le garder .

« Tu sais ce qu’on fait aux enfants comme toi ?

Le petit garçon haucha la tête negtivement en tremblentant

« Tu vas apprendre. »

Et sans prévenir, la main de Peter s’abattit. Pas une simple tape. Une gifle sèche, sonore, qui fit tourner la tête de Diego d’un côté. Le petit garçon resta figé, les larmes montant sans qu’il ose pleurer.

« Non… s’il te plaît… j’veux pas… »

Mais peter ne l’écouta pas. Le garçon n’eut pas le temps de protester. Peter le souleva et le fit asseoir brutalement sur ses genoux. Une gifle claqua contre sa joue — sèche, tranchante. Diego resta figé, le souffle coupé.Il baissa le bas de son pyjama de dinosaure, révélant la peau pâle du petit garçon.

La première claque tomba. Puis une autre. Et une autre. Le bruit de chair contre chair résonnait dans la pièce silencieuse, entrecoupé des petits cris étouffés de Diego.

Diego hurla. Pas de douleur physique autant que de honte. L’humiliation le brûlait plus que la main de Peter. Il voulait disparaître. Il voulait sa maman, son papa. Il voulait que ça s’arrête.

Et quand enfin ce fut fini, Peter le repoussa d’un geste comme un objet inutile. Ce qui fit tomber le petit garçon part terre.

« La prochaine fois, ce sera pire. Tu veux faire le grand ? Tu veux jouer avec mes affaires comme un grand ? Alors tu vas être traité comme un grand garçon. »
Finit-il par dire d’une voix glaciale, les yeux plantés dans ceux de Diego.

Puis, sans un mot de plus, il se détourna et quitta la pièce, laissant la porte se refermer lentement derrière lui dans un grincement sinistre. Diego resta figé, seul, le cœur battant trop fort, les yeux pleins de larmes qu’il n’osait pas laisser couler. Il sera fort sa peluche dans ses bras.

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