Chapitre 4 : Une virée avec Grand-Ma (Partie 3 : Souvenirs chez Tante Beth).

5 minutes de lecture

Le paysage baigné de lumière, contrastait avec les jours précédents, Mike se sentait le cœur léger, les idées claires, prêt à relever les défis à venir. Karl, comme Harrold la veille, lui avaient transmis une toute nouvelle énergie.

– Tu as l’air heureux, Miky.

– Serein avant tout.

– Les enfants ont ce pouvoir. Ils nous obligent à donner le meilleur de nous-mêmes.

– Mumy, est-ce que maman te manque ?

– Oui, et Déborah m’a fait penser à ces moments que nous partagions, quand petite elle m’accompagnait pour peindre les levers de soleil. Pourquoi me demandes-tu cela ?

– C’est que l’autre jour, les souvenirs de l’accident se sont bousculés dans ma tête, et parfois je me demande comment tu fais pour toujours rendre les choses si faciles ?

– Je le fais pour toi, parce que tu avais besoin de moi et moi de toi.

Mike à ses quelques mots ne sut quoi répondre, l’émotion lui prenait la gorge. Pourquoi, justement cette semaine, les souvenirs de ses parents lui revenaient-ils sans cesse ? Pourquoi ressentait-il ce besoin d’être rassuré. L’un comme l’autre restèrent un moment silencieux, plongés dans leurs pensées. Après une heure et demie de route, Mike se gara dans la cour de la ferme. Hugh reconnaissant les lieux, s’agitait à l’arrière, trépignant de pouvoir gambader dans la lande au milieu des moutons. À peine descendu de la voiture, Mike prit Olivia dans ses bras, la serrant fort. Il avait besoin d’être réconforté pour retrouver la sérénité de ce début de matinée.

– Est-ce qu’on pourra parler de mes parents ?

– Miky, j’en serai ravie.

– Juste une ou deux anecdotes, pas plus, pour ne pas oublier.

– Avec Beth, nous en avons plein, et tu la connais, elle adore raconter des histoires. Je pense que cela lui fera aussi du bien.

Olivia finit tout juste sa phrase, que Beth apparut avec son panier.

– Je ne vous attendais pas si tôt, c’est très bien, Mike accompagne moi au poulailler.

Beth et Mike partirent vers l’arrière de la ferme, bras dessus dessous, Hugh quant à lui était déjà au milieu des boules de laine, nullement surprises par sa présence. Un quart d’heure après, Mike entrait avec son panier rempli d’une douzaine d’œufs. Olivia était installée, songeuse devant la cheminée.

– Tout va bien Grand-Ma?

– Oui, je vous attendais. Les poules ont été généreuses.

– Juste de quoi faire notre omelette, comme quand nous étions petites et que nous les préparions avec maman, ajouta Beth.

Les deux sœurs se mirent à l’ouvrage, cuisinant tout en échangeant des souvenirs d’enfance. Mike les écoutait avec attention, voyant leurs yeux si pétillants de joie.

– Mike, tu peux mettre la table.

– J’y vais.

– Tu te souviens Olivia, c’était toujours « Pa » qui la mettait et il faisait aussi la vaisselle.

– Il disait qu’il n’y avait pas de raison que maman fasse toutes les tâches ménagères.

– Il était avant-gardiste, s’amusa Mike.

– Il était surtout très amoureux.

– Et mon papa, il était comment ? interrogea Mike.

– Tout aussi amoureux, s’empressa de dire Beth.

– C’était un jeune homme attentionné.

– Tu te rappelles la fois, où pour leur anniversaire de mariage, il avait tout organisé pour faire une surprise à Julia en lui offrant un voyage via New York.

– C’est Joseph qui avait été le plus décontenancé. Ton papa, Jerry, lui avait demandé de l’aider dans son entreprise, ajouta Olivia.

– Dites-moi, j’ai envie de savoir.

Les deux femmes s’empressèrent de lui conter l’histoire, n’omettant aucun détail. Prises de plusieurs fous rires, elles durent faire quelques pauses, pour reprendre leur souffle. Mike était assis face à elles, savourant l’omelette et se délectant des anecdotes. Le repas se poursuivit, les discussions rythmées et agréables. Mike se sentit plonger dans un passé qu’il n’avait pas connu, et qui lui semblait pourtant si familier. Beth arriva avec sa fameuse tarte au caramel écossais, crème fouettée et noix cajou. Tout en la posant sur la table, elle dit à Mike.

– Tout comme toi, ton papa, ton grand-père et ton grand-oncle en raffolaient.

– Normal, elle est tellement bonne.

Olivia ajouta en prenant son morceau :

– Tu te souviens de la fois où ils ont joué la dernière part aux fléchettes. La partie avait duré jusqu’à la soupe.

– Et qui a gagné ? questionna Mike.

– Gramy !

– Comment ça, la chienne de Grand-Pa ! s’étonna Mike.

– Oui, elle était couchée au pied de la table lorsque tout est tombé.

– Et elle l’a engloutie, compléta Olivia tout en souriant.

– Comment est-elle tombée ? demanda Mike.

– À cause d’un petit garçon ?

– Mon oncle Tom ? interrogea Mike.

Olivia et Beth le regardèrent et répondirent à l’unisson.

– Non, toi !

– Tu étais assis sur les genoux de Tom, il te faisait sauter, continua Olivia. Tu as voulu attraper ton lapin « Jamy » et tu as heurté l’assiette.

Les deux sœurs sourirent en se remémorant la scène.

– Joseph était plié en deux, Julia s’était précipitée en entendant le bruit et était tombée sur toi assis à côté de Gramy, qui léchait les dernières miettes au sol, conclut Beth.

Le repas terminé, Mike reprit la place du conducteur, Beth s’installa à côté de lui, et Olivia se glissa sur le siège arrière rejointe par Hugh.

– Tu te rappelles Olivia, c’était toujours le papa de Mike qui nous conduisait.

– Oui Beth, Joseph et Tom avaient abandonné l’idée de l’emmener à la pêche avec eux.

– Pourquoi ? s’empressa de demander Mike.

– Oh, tout simplement, parce que la seule fois où ils ont tenté l’expérience, Jerry avait vomi toute la matinée, il n’avait pas le pied marin.

– Je comprends mieux, ajouta Mike.

– Du coup, pendant que ces messieurs partaient en mer, Jerry avec gentillesse nous conduisait là où nous voulions.

– Olivia, je me demande si nous n’en n’avons pas abusé.

– Rassure-toi, Jerry m’a toujours dit qu’il était ravi de venir avec nous à la découverte de l’histoire et l’architecture de l’île.

– Et maman, elle venait aussi ?

– Non, elle préférait partir sur l’eau. Elle aimait le vent du large et pêcher avec son père.

– Et une fois que je suis né, avec qui est ce que je passais du temps, demanda Mike.

– Au début, ton papa, dit Olivia.

– Pourquoi ?

– Il pensait que cela était plus prudent, et puis il était tellement fier de pouvoir profiter de toi.

– Très rapidement avec ta maman, ajouta Beth. Joseph et Julia t’ont fait découvrir la mer et là tu étais à ton affaire.

– Je me souviens que tes premiers pas, tu les as faits lors d’une balade sur la plage de Gary Beach. Ton papa s’était mis au bout du pont et il t’a lâché.

– Et maman n’était pas là ?

– Non, en mer et nous en virée.

– Nous sommes remontés tous les quatre en voiture, direction le port de Stornoway pour arriver avant qu’ils ne rentrent de la pêche. Nous étions sur le quai, quand le bateau s’est amarré. Jerry est monté sur la passerelle en te tenant par la main. Puis il t’a lâché. Tu as fait tes premiers pas en mer ce jour-là.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire Attrape rêve ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0