La petite route menant à l’océan, était encadrée de collines faites de roches nues, de sombres tourbières et de maigres landes. Mike stoppa la voiture, le voyage était passé trop vite, il aurait voulu que cela dure plus longtemps. Ils étaient arrivés à Gearrannan.

Black House étaient des maisons aux toits de chaume, abandonnées dans les années soixante-dix, leurs habitants les délaissant pour trouver plus de confort. De nos jours, elles étaient réhabilitées en maisons d’hôtes ou gites, l’intérieur avait été conservé tel quel. L’habitation, une seule pièce divisée en deux parties, celle de la famille et celle des animaux.

Mike admirait au fil de ses pas chaque bâtiment, appréciant tous les détails. Composées de murs épais remplis de terre, les maisons étaient réalisées avec des matériaux trouvés sur place. Leurs petits toits arrondis et cordés de façon élaborée, leurs permettaient de résister aux vents forts de l’Atlantique.

Alors que Mike, le nez en l’air, observait de plus près le montant du toit, il reçut un coup en plein estomac. Une petite tête blonde était venue s’écraser contre lui. À peine, eut-il retrouvé son souffle, que la fillette s’était envolée.

– Tout va bien Mike, s’empressa de demander Olivia.

– Oui, je crois que oui, juste un peu surpris.

– Mais où est passée cette furie ? interrogea Beth.

– Je ne sais pas, j’espère juste que je ne lui ai pas fait mal.

– Non, je ne pense pas, sinon elle ne serait pas repartie aussi vite.

À ce moment-là, arrivèrent un couple avec deux enfants.

– Excusez-nous, n’auriez-vous pas vue notre fille ? demanda la maman.

- Une blondinette, haute comme ceci, questionna Beth.

– Oui, c’est forcément elle.

– Alors je pense que vous la trouverez un peu plus loin par là. Je viens de la bousculer et elle a disparu, dit Mike.

– C’est plutôt elle qui t’a percutée la tête la première, voulut préciser Beth.

– Toutes nos excuses monsieur, dit alors le papa confus.

– Il n’y a aucun mal, s’empressa d’ajouter Mike.

– Merci de votre aide, et pardon pour le dérangement, nous devrions facilement la trouver.

Sur ces mots, la petite famille poursuivit sa route. Beth et Olivia, quant à elles prirent la direction du musée du village, le poumon de ce lieu. Certains touristes disaient qu’il fallait être fou pour accepter de vivre ici ou bien inconscient pour s’aventurer sur de telles terres exposées aux assauts des tempêtes. Les Black Houses se fondaient dans le paysage comme amarrées à la colline pour qu’elles ne s’envolent pas au premier coup de vent.

– Mike, tu viens avec nous, nous allons à la rencontre du tisserand, demanda Olivia.

- Allez-y. De mon côté, je vais poursuivre ma visite du lieu et en profiter pour aller jusqu’à la plage avec Hugh.

– Tu sais, ça va peut-être durer un moment, il doit nous montrer les subtilités de son métier.

– Ne vous en faites pas et prenez tout votre temps, j’en ai bien pour une heure pour faire l’aller-retour.

– Nous nous retrouvons à la voiture.

– Parfait.