Chapitre 6 : Remise de diplôme (Partie 2 : Balade en ville).

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Céléna sortit du bureau, laissant Harold à ses pensées. Il était évident que ces derniers mois à Bordeaux avaient dû être compliqués. Comment avait-elle réussi à se sortir de ce guêpier ? Il la connaissait, il savait qu’elle n’était pas du genre à se laisser démonter, même dans ce monde d’hommes impitoyables, imbus d’eux-mêmes.

Il était peiné de l’avoir laissée seule sans défense. Elle avait sûrement dû douter, souvent dû prendre sur elle pour ne pas leur rentrer dedans. Depuis qu’elle était enfant, elle n’hésitait pas à aller de l’avant avec un optimisme qu’il appréciait tant. Elle était aujourd’hui une jeune femme qui se moquait des embuches que la vie lui mettait en travers de la route. Quand elle tombait, elle ne pleurait pas, elle se relevait et repartait de plus belle.

Après l’avoir écoutée ce matin, il avait du mal à imaginer comment cette fois elle avait pu faire, et dans quel état d’esprit elle était. Pourtant en sortant de la pièce, son visage était serein et elle souriait. Comment ce soir, allait-elle trouver le courage de prendre la parole devant l’assemblée ? Est-ce que lui, il arriverait à contenir sa colère. Comment avait-on pu malmener ainsi sa fille ? Il se devait de garder son calme pour ne pas les sortir de sa propriété. Devait-il en parler à Isabel où garderait-il pour lui ce que Céléna venait de lui dire ? Il ne voulait pas que sa femme s’inquiète, la discussion d’hier l’avait déjà troublée. Céléna avait travaillé dur, était douée et elle méritait d’avoir la reconnaissance de ses pairs. Si ceux-ci venaient à la lui refuser, ce n’étaient que des malotrus ! Harold serra les poings, attrapa sa tasse de café froid, et l’avala d’un trait. Au même moment Lily se présenta.

– Monsieur, un certain Monsieur Dupont souhaite vous parler.

En entendant le nom, Harold s’étrangla avec son reste de scone.

– Dites-lui de m’attendre dans le salon. Savez-vous où se trouve ma femme ?

– Elle est dans la cuisine.

Harold attrapa sa tasse et fila aussitôt pour retrouver Isabel. En la voyant, installée derrière l’ilot, si belle dans sa robe de mousseline rose, dos à lui, il l’attrapa par la taille, la faisant sursauter.

– Toujours aussi taquin mon amour.

– Pardon, je ne voulais pas te faire peur.

– Harold, tes mains sont glacées, tout va bien ?

– J’aurais besoin de toi. Est-ce que tu as un peu de temps ?

– Là tout de suite ?

– Oui, Monsieur Dupont m’attend dans le salon.

– Le directeur de l’école est déjà arrivé ?

– Apparemment.

– Tu veux que j’aille l’accueillir.

– Si cela ne te dérange pas, oui, et aussi l’accompagner à son hôtel.

– Tu ne voulais pas le faire ?

– Non, pas après la discussion que je viens d’avoir avec Céléna.

– Qu’est-ce qui ne va pas ?

– Je te raconterai tout, mais là si tu pouvais t’en charger. Je vais demander à Rory de t’accompagner.

– Ça tombe bien j’ai une course à faire en ville. Tu veux que je lui fasse passer un message.

– Dis-lui de profiter de la ville, et que je viendrai le chercher vers les quinze heures.

Après avoir embrassé son époux, Isabel s’éloigna en direction du salon. Harold était songeur quand Grégor ; l’interpella

– Monsieur, puis-je vous solliciter, j’aurais besoin de vous un moment dans la salle de réception.

– Bien sûr, je t’accompagne.

A l’arrière de la maison, Céléna aidait les enfants à se préparer pour l’école. Ils montèrent dans la mini Cooper de la jeune femme. Les trois enfants trépignaient, trop contents de pouvoir passer du temps avec elle, elle leur avait manqué. Les enfants chantaient à tue-tête « Dan Dan,the funny wee man ». Ce joyeux capharnaüm accompagna la petite troupe jusqu’à Pitchlory. Céléna se gara sur le parking et accompagna les petits, chacun dans leur classe. Elle connaissait les lieux comme sa poche et était toujours heureuse de pouvoir voir son amie Elisabeth.

– Céléna, comment tu es rentrée ? Et tu ne m’as rien dit !

– Salut Elisabeth, seulement depuis hier.

– Comment vas-tu ?

– Très bien et toi ?

– J’ai tellement de choses à te raconter, lui dit Elisabeth en lui montrant sa main.

– Non, pas croyable, petite cachotière !

– On s’est fiancée la semaine dernière, ça s’est fait un peu comme ça.

– C’est génial, Peter est un sacré veinard. Et vous avez déjà programmé la date du grand jour ?

– Non pas encore. Et toi ? Viens manger ce soir à la maison, nous aurons plus de temps pour discuter.

– Pas impossible, tu as oublié que c’est ma remise de diplôme.

– Je te taquinais, Isabel m’a envoyé une invitation. Nous ne voudrions pas rater ça.

– Alors à ce soir, j’ai une course à faire, tes petites têtes blondes s’impatientent.

– Reste un moment, viens leur raconter une de tes histoires.

– Ça fait longtemps que je ne l’ai pas fait.

Céléna, depuis l’âge de seize ans venait régulièrement à la bibliothèque les samedis matin pour lire un conte, et de temps en temps l’école l’avait sollicitée pour en faire de même. Elle s’installa sur un des poufs installés au fond de la salle et commença. Les enfants silencieux, étaient charmés par la conteuse. Elisabeth admirait son amie, cela semblait si facile pour elle. Une fois l’histoire terminée, Céléna s’éclipsa sans un bruit comme le petit diablotin de son conte.

Elle remonta dans sa voiture et prit la direction de la maison Bruar pour récupérer le cadeau qu’elle avait commandé pour ses parents. Elle entra dans la boutique et entendit une voix qu’elle reconnut instantanément.

– Mademoiselle Mac Graigh, vous ici ?

– Quelle bonne surprise, Elisabeth il y a quinze minutes, et maintenant Sam.

– Tu es enfin rentrée de France, j’ai cru qu’ils allaient te convaincre de rester.

– Pour rien au monde.

Sam était le quatrième de la bande composée d’Elisabeth, Peter et Céléna. Ils étaient ensemble depuis la petite école et avaient fait les quatre cents coups. Depuis deux ans, les occasions de se retrouver avaient été rares.

– Prête pour ce soir, pas trop le trac ?

– Ça peut aller, peut-être qu’une fois devant tout le monde, ce sera une autre affaire.

– Tu te moques de moi, toi trembler, je dirai plutôt qu’ils n’ont qu’à bien se tenir.

– Tu seras là ?

– Rater ça, hors de question. Et dis-moi ce petit roquet de Martin sera là ?

– Non, j’espère bien que non.

– Qu’il ne montre pas une oreille, nous pourrions lui montrer de quel bois nous sommes faits, nous les écossais.

Céléna déposa un baiser sur sa joue pour le remercier.

– Merci Sam, je sais où sont mes vrais amis.

– Tiens en attendant, voici ton paquet. À ce soir.

– À tout à l’heure et n’oublie pas, le kilt est de rigueur.

– Oh oui, les traditions.

– Je dirai plutôt la classe écossaise !

Céléna salua son ami et rentra à la maison, pour se préparer.

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